C’est dans le village de Banankoro que les moulins du sahel ont pris leurs quartiers alors que Bramali, qui est là depuis vingt ans, risque un déguerpissement. La raison est toute simple : la zone n’est pas conforme aux règles en la matière.
Installés à quelques mètres de l’usine de Bramali, qui est menacée de déguerpissement, les moulins du sahel comptent peut-être sur des soutiens haut placés pour vouloir s’incruster dans ce paysage. L’agence pour l’aménagement des zones industrielles (Azi-sa) a pourtant été claire en la matière : la nouvelle donne impose aux unités industrielles de s’installer seulement dans les lieux indiqués c’est-à-dire les zones aménagées. Comment comprendre alors l’entêtement des moulins du sahel à vouloir s’installer sur ce site au moment où le débat bat son plein sur le sort à réserver à Bramali ?
Selon nos investigations, les moulins du sahel ont bénéficié du soutien d’Ahmadou Abdoulaye Diallo, ministre sortant de l’Industrie, des Investissements et du Commerce. À l’évidence, les raisons qui ont facilité l’installation de l’usine de Bramali sur le site de Banankoro ont prévalu à celle des moulins du sahel. En réalité, le promoteur Houd Baby et ses associés sont bien introduits au haut sommeil de l’Etat. Car selon des sources bien introduites, c’est le président de la République lui-même qui va inaugurer les installations de cette usine. Un autre fait non moins important, les moulins du sahel avant même de s’installer s’étaient adjugé un gros marché en farine enrichie avec le Pam. Sans oublier que le désormais ex-ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo était le premier à se rendre sur les chantiers de l’usine.
Le constat qui se dégage est que le promoteur des moulins du sahel bénéficie d’une grande protection. Reste à savoir si l’agence pour l’aménagement des zones industrielles parviendra à faire déguerpir Bramali en fermant les yeux sur la présence des moulins du sahel. Rien n’est moins sûr.
Mahamane Cissé
