Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) :Le Niger passe, le Mali encore recalé

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Les Maliens doivent attendre encore pour savoir où va leur or. Et pour cause, la gestion de cette  industrie n’est pas suffisamment transparente au point  que le pays bénéficie du label de conformité. C’est ce qui ressort  de la 5ème Conférence de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) tenue à Paris (France) du 2 au 3 mars dernier.

Nous vous l’annoncions dans nos précédentes livraisons (« Le Combat »….). Le Mali a postulé en vue de devenir membre de la très prestigieuse Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Pour la deuxième fois consécutive, cette candidature vient d’être rejetée.

Six nouveaux postulants ont cependant été admis à la suite de cette 5ème Conférence de Paris. Il s’agit de la République Centrafricaine, la République Kirghize, le Nigeria, la Norvège,  le Yémen et le Niger voisin. Ces pays rejoignent ainsi l’Azerbaïdjan, le Ghana, le Libéria, la Mongolie et le Timor-Leste … On s’en doute : la présence du Niger constitue un véritable camouflet pour les Maliens !

L’adhésion à cette prestigieuse Initiative  a un impact important sur la crédibilité d’un pays. Il s’agit en fait du label de la transparence et de la bonne gouvernance dans le secteur. Pour preuve de l’importance de l’affiliation à cet organisme, le nouveau président Guinéen Alpha Condé a, après rejet de la candidature de son pays, décidé  d’annuler tous contrats miniers entachés d’irrégularités. «Toute société qui aura donné des pots-de-vin pour avoir des facilités dans l’obtention d’un permis d’exploitation verra son contrat ou annulé ou en tout cas panélisé » a-t-il indiqué hier à la presse.

Les partenaires financiers du Mali, pour leur part, suivent le dossier malien avec beaucoup d’intérêt. Dans son dernier rapport consécutif à la Cinquième revue de l’accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit et demande de prolongation de l’accord et de rééchelonnement de décaissement, le FMI rappelait ce qu’il convient d’appeler la  profession de foi du gouvernement  malien en matière de gouvernance et de transparence dans le secteur : « Animé de la volonté de faire du secteur minier un moteur du développement et de lutte contre la pauvreté, le Mali a posé sa candidature pour adhérer à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) en 2006. Dans ce cadre, le Mali a produit un premier rapport pour faire le rapprochement des flux des paiements effectués par les entreprises minières et les revenus perçus par l’État pour l’exercice 2006 basé sur les résultats d’audits externes. Sur base des résultats de rapport, le validateur désigné par le secrétariat de l’ITIE a conclu que le Mali a fait des progrès significatifs mais n’est pas encore conforme. Tirant les leçons de ce premier rapport, le gouvernement a entamé l’élaboration d’un second rapport concernant les recettes minières en 2007 et 2008 en vue d’adhérer à l’initiative ITIE avant fin 2012 ».

Autant dire que la représentation du FMI au Mali est très regardante sur le sujet.

La 5ème Conférence de Paris qui avait  pour thème la « La transparence compte », s’est focalisée sur l’impact des activités de l’Institution sur l’amélioration de la vie des citoyens.  « Plus d’un demi d’un demi milliard de personnes dans 24 pays à travers le monde,  ont désormais accès à des chiffres fiables des revenus provenant des ressources naturelles de leur propre pays. Dans de nombreux cas, ces chiffres n’ont jamais été disponibles avant. Dans de nombreux cas, les revenus ont été source d’un conflit amer. Dans de nombreux cas, ils ont été source de mauvaise gestion et de pillage » souligne le rapport.

Rappelons que 35 pays dont le Mali frappent toujours à la porte de l’ITIE en vue de bénéficier de la mention « Conforme ». L’ITIE organise sa  Conférence mondiale une fois tous les deux ans.

B.S. Diarra

 

 

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