Industrie : « Le Mali n’a pas une politique d’industrialisation », dixit Mme Mariko Fadima SIBY, ingénieur en technologie alimentaire

3

La 5e édition de l’émission « dialogue des générations » recevait, le 12 mars 2016 à la maison de la presse, Mme Mariko Fadima Siby, l’ancienne directrice de l’usine Mali-lait. L’ingénieur en technologie alimentaire et en science de nutrition a échangé avec la nouvelle génération pour une capitalisation des expériences.

Sortie de l’université de Berlin en science de nutrition, chef de laboratoire, chargé de contrôle qualité, ancienne directrice de l’usine Mali-lait, Mme Mariko Fadima Siby est actuellement transformatrice des produits alimentaires locaux (UCODAL). En parlant de son expérience à Mali lait, Mme Mariko dira que pour aller vers une industrie viable, il faut prendre des initiatives. Selon elle, une entreprise sans initiative  est appeler à fermer. Avec son initiative et en collaboration de la Banque Mondiale, la capacité de production de Mali lait est passée de 10.000 litres à 50.000 litres.

« J’ai soutenue la prise d’initiative dans une entreprise », a-t-elle fait savoir. Et, à Mme Mariko d’ajouter que les bonnes idées n’ont rien à voir avec le diplôme et que le personnel doit être constamment consulté quand on sait qu’il a un très grand rôle à jouer pour le développement de l’entreprise.

Elle a indiqué que la consommation d’électricité est très importante pour les petites et moyennes entreprises d’ où la nécessité, selon elle, d’encourager l’utilisation de l’énergie solaire. Pour la conférencière, l’implantation des petites et moyennes entreprises dans notre pays permettra de lutter contre le chômage et accéléra le développement économique. Pour elle, il y a plusieurs contours qui ne sont pas prises en compte chez nous concernant  la création de grandes entreprises. « Voilà pourquoi la plupart de nos  grandes entreprises sont allées en faillite», a-t-elle indiqué.

Elle dira qu’il faut que le Mali arrive à définir sa politique d’industrialisation, chose qui n’existe pas réellement encore. Pour elle le constat est malheureusement là, il  n’y a pas jusqu’à présent une définition claire de l’industrie au Mali. Concernant l’autonomisation des femmes, la directrice de l’entreprise UCODAL dira qu’il faut appuyer les initiatives des femmes autour de projets précis et c’est le gouvernement qui doit impulser cela. Après 27 ans d’expérience dans le milieu,  Mme Mariko Fadima Siby a créé une unité de transformation et de conditionnement de denrées alimentaires appelée UCODAL. Elle a opté pour une modernisation de nos condiments traditionnels locaux  pour la qualité afin de conquérir le marché extérieur. Son entreprise produit 30 000 tonnes de fonio par an aujourd’hui contre une production de 4700 tonnes au départ. Mme Mariko a encouragé les jeunes d’avoir le goût de l’effort, d’être persévérant et surtout d’oser prendre des initiatives.

Fakara Faïnké

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. C'est bien dommage que le Mali n’ait pas une politique d’industrialisation. Aucun pays au Monde ne s’est encore développé sans la production. Il faudrait pourtant créer de la valeur ajoutée à partir de nos potentialités pour la richesse et l’emploi.

  2. C’est bien dommage que le Mali n’ait pas une politique d’industrialisation. Aucun pays au Monde ne s’est encore développé sans la production. Il faudrait pourtant créer de la valeur ajoutée à partir de nos potentialités pour la richesse et l’emploi. st bien dommage

  3. Mme Mariko doit se rapprocher du Ministère chargé de l’industrie afin de savoir s’il existe oui ou non une politique de développement des industries dans ce pays. De toutes les façons, il faut faire le vrai diagnostic de la fermeture des grandes industries maliennes. En général, il y a des comportements dans la gestion des structures maliennes qui ne sont pas inscrits dans les politiques de développement et qui ne rimes pas avec l’épanouissement desdites structures. Parmi ces comportements, il faut indiquer le népotisme, le clanisme, le clientélisme, la non définition des coûts de production réels des structures, la non fixation des limites entre les coûts afférents au fonctionnement des entreprises et ceux liés à la consommation personnelle des chefs d’entreprises. Qu’Allah le tout puissant aide et protège notre très cher Mali au bord du précipice.
    NB: Il faut que les maliens comprennent que sans entraide aucun développement ne peut être amorcer.

Comments are closed.