Industrie automobile : La voiture «Made in Mali » ne démarre pas encore

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Annoncée pour ce mois de juin 2011, la première voiture «Made in Mali » est encore loin de sortir de l’usine. Pour faute de forage et d’alimentation en électricité. Notre reportage !

Le 15 janvier dernier, le président de la République Amadou Toumani Touré  posait la première pierre de l’usine de montage de voitures de marque Hyundai à Banankoro, village situé à une vingtaine de kilomètres de Bamako. A la faveur de la cérémonie, le ministre de l’industrie et du commerce avait affirmé que la première voiture « made in Mali », sortira en ce mois de juin 2011 des entrailles de cette maison d’assemblage dont la capacité de production est estimée à 2000 véhicules dès la première année. Nous avions cherché à en avoir le cœur net à travers une visite de terrain le vendredi 17 juin 2011.

 Il est 17h, lorsque notre équipe de reportage arrive sur le site de la future usine. Un premier coup d’œil et le constat est vite  fait. Les bâtiments devant servir d’ateliers de montage, des installations de production et des postes ergonomiques sont encore à la phase de sous bassement. Quelques charpentiers (soudeurs) encore en activité,  des  manœuvres arrosant les briques de ciment… Et plus  loin, une équipe réalise les dernières touches du deuxième forage d’eau du chantier. « Les travaux ont pris près de deux mois de retard au démarrage » révèlent les ouvriers rencontrés sur notre chemin.

Au milieu de ce beau  monde (environ une quinzaine de travailleurs à la tâche d’ouvriers) , M. Yacouba Sogodogo, chef du chantier de la future usine  nous accueille: « Les travaux sont encore à leur première phase », précise-t-il.

« Immédiatement après la pose de la première pierre par le président ATT, nous avions commencé les travaux de terrassement du sol consistant à mettre le terrain à un niveau égal». L’origine du retard résiderait donc ailleurs, pas au démarrage.

 « Nous avons rencontré un problème avec  les forages d’eau  que nous avons creusés. La quantité d’eau nécessaire ne venait pas comme prévue. A cela s’ajoute celui de l’électricité. Nous n’avons pas pu avoir l’électricité venant des poteaux  EDM faute d’un manque de transformateur d’électricité…Dans les travaux d’une usine comme celle-ci, la phase de terrassement reste la plus difficile. Une fois cette étape terminée, le reste du travail est facile » soutient le chef de chantier Yacouba Sogodogo.

Dans les faits et à  défaut d’une alimentation à travers les installations d’EDM, la société (Entreprise Général  Malienne de Bâtiment et Travaux Public (EGMBTP,  le maître d’ouvrage) a acquis, il y a moins de deux semaines,  un groupe électrogène permettant surtout  aux charpentiers d’assembler les poutres métalliques.

« Aujourd’hui, il n’y a pas de problème de matériaux de construction… tout est là ! Le petit forage d’eau est opérationnel  et le second, le plus important est sur le point d’être réalisé », selon le chef du chantier.

A en croire les responsables du chantier, les travaux de maçonnerie seront achevés, d’ici à la fin du mois d’Août 2011. Et ce n’est qu’en ce moment que  commenceront les choses sérieuses, à savoir, l’implantation de l’usine à proprement parler.

C’est de la Corée que le matériel sera acheminé sur Bamako, probablement, à partir de  juillet prochain. Ce qui ne laisse aucun doute quant à l’impossibilité de respecter le calendrier de la production à partir de ce mois de juin.

Baba Ahmed

 

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