Le Mali est un pays enclavé avec une économie essentiellement rurale axée sur les secteurs primaire et tertiaire au détriment du secondaire.
L’industrie qui est le socle de tout développement est laissée pour compte.
Ainsi, selon l’Organisation patronale des industriels (OPI) le secteur industriel ne représente que 3,6% du Produit intérieur brut (PIB) contre 10 à 20% du PIB dans les pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou le Ghana.
En effet, avec 5.3% du taux de croissance avant le putsch du 22 Mars, notre pays peut difficilement créer de ressources suffisantes capables de booster l’économie et générer des emplois.
Le secteur industriel qui crée de la richesse à travers les diverses branches de l’activité économique ne parvient toujours pas à émerger, à cause des difficultés à la fois structurelles et conjoncturelles. L’essentiel des recettes publiques, (environ 40%), provient donc des subventions extérieures.
L’inertie de l’industrie s’est traduite par une paupérisation accrue de la population, dont le tiers vit en dessous du seuil de la pauvreté soit 36.1%. Ainsi, l’Indicateur du développement humain est parmi les plus faibles au monde avec 0.359 points. Du coup, notre pays est condamné à figurer et pour longtemps encore sur la liste des 49 pays les moins avancés au monde.
La contraction se manifeste sur le marché de l’emploi par une baisse accrue des offres d’emplois. Le taux de chômage ne peut suivre cette courbe descente pour se chiffrer à environ 30% de la population active. Mais, la contraction du marché d’emploi touche plus les jeunes que les adultes. La plupart des jeunes courent encore derrière leur premier emploi, tandis que les seniors sont parfois à la recherche de leur second ou troisième emploi. Ils sont pour la plupart, des victimes des différents programmes d’ajustements structurels.
Qu’est ce qui plombe donc les ailes à nos entreprises industrielles ?
La question revient sans cesse, mais, jamais une réponse idoine n’y a été apportée.
Les techniciens de l’Etat accusent nos entrepreneurs de manquer de tact ou de mauvaise gestion de leurs busines. Par contre, les entrepreneurs renvoient la balle dans le camp des pouvoirs publics qui ne ménagent aucun effort pour soutenir l’industrie nationale. Mais, à regarder de près, force est de reconnaître que les entrepreneurs ont raison sur l’Etat.
Les autorités ont effectivement la solution aux maux dont souffre notre industrie.
En effet, rien que la fourniture des marchés publics, l’Etat peut et doit d’abord voir du côté des entrepreneurs locaux avant de passer la commande ailleurs. Comme c’est le cas dans d’autres pays. Pour la petite histoire, les européens étaient à couteau tiré avec les autorités américaines à propos d’un marché de fourniture d’avions ravitailleurs à US Air Force One.
Au Mali, les contraintes plombant les ailes à l’industrie ont pour noms : la concurrence déloyale, les difficultés d’accès au financement bancaire, l’insuffisance des infrastructures d’accueil et le coût élevé des facteurs de production (eau & électricité et les moyens de communication… etc.), les difficultés d’accès à certains intrants. La liste n’est pas exhaustive. Mais, de tous les défis recensés (selon certains investisseurs rencontrés), le plus urgent demeure la difficulté d’accès à la terre pour accueillir les installations industrielles, l’infrastructure routière adéquate pour acheminer des produits finis sur le marché et de fourniture de matières premières l’usine.
Le secteur foncier est aussi miné par la spéculation. Actuellement, le gouvernement tente d’y remédier à travers les zones industrielles à Bamako et dans les régions, mais, le projet tarde à produire tous ses effets.
Nos entreprises industrielles souffrent aussi de la contrefaçon.
Dès qu’un produit nouveau est mis sur le marché, certains commerçants véreux achètent un modèle pour aller le reproduire dans des pays Asiatiques et inondent le marché de produits contrefaits. Cela, au vu et au su de nos autorités.
Celles-ci ne font rien pour protéger les entreprises nationales contre ce genres de délits économiques. Au contraire, elles se rendent complices le plus souvent de ces commerçants, qui leur paient des rétributions pour service rendu.
Dans le pire des cas, certains commerçants se permettent même d’importer de copies des produits “made in Mali”, mais fabriqués en Asie. Ils livrent ainsi une concurrence déloyale à la fabrication locale avec la complicité de certains fonctionnaires véreux. L’objectif est de faire couler l’Entreprise Nationale pour reprendre sa place.
Les raisons glanées ça et là pour justifier un tel comportement résident dans de fausses compétitions que les uns et les autres se livrent avec parfois l’aide des fonctionnaires et commerçants tapis dans l’ombre.
Le jeu de la concurrence et de l’esprit de complémentarité devant lier les divers acteurs économiques (les industriels et les commerçants distributaires) pour accroître la richesse nationale et booster le marché de l’emploi.
Notre pays a une tradition commerçante, certes, mais le moment n’est-il pas venu de passer de simple commerce en véritable capitaine d’industrie ? Et pourtant, c’est cela, le seul gage pour l’avenir et la création de richesse dans notre pays.
Il faut signaler par ailleurs, qu’en 2011, notre pays a perdu plus de 109 360 401 654 FCFA sur des droits de douanes que se chiffrant normalement à 435 962 839 600 FCFA soit presque le quart qui s’est volatilisé.
Le volume des produits exonérés s’élève à 857 671 931 kilogrammes et concerne presque tous les produits de grande consommation, notamment les produits de première nécessité : les hydrocarbures, l’huile alimentaire et le riz. À la fin du premier semestre 201, les mêmes efforts fiscaux ont été accordés aux importateurs par les deux gouvernements qui se sont succédés à la tête du pays. Il s’agit du gouvernement Mariam Kaïdama Sidibé et celui de la Transition. Au 5 août 2012, les abattements fiscaux se chiffraient à 62 262 352 262 FCFA pour des importations estimées à 702 992 443 kg pour des valeurs douanières réellement estimées à 249 996 091 543 FCFA.
Mohamed A Diakité
Tant que l’État pense que le budget national ne peut être gonflé que part les recettes douanières et ne pense pas à la croissance à la création d’emplois nous serons en permanente chute libre. Notre devise ne fait que sortir avec le commerce à outrance sans production industrielle qui crée des emploies de la valeur ajouté etc. Les industries ont beaucoup d’atouts mes l’environnement n’est pas favorable au Mali notre politique monétaire fait de nous des éternelles esclaves dont le bénéfice de la croissance n’est qu’au profit du Maître créateur de notre monnaie (la France). RÉVEILLEZ VOUS MALIENS DE VOTRE SOMMEIL DANS LES TÉNÈBRES!… 😥
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