Le ministre de l’industrie, des investissements et du commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo, veut développer les industries maliennes. Sa visite de jeudi dernier à Koulikoro, la capitale des usines, en dit long sur ses objectifs.
Une nouvelle politique pour développer le tissu industriel
Promouvoir le développement industriel dans toutes les régions du Mali, tel est le vœu du ministère du de l’industrie, des investissements et du commerce. C’est pourquoi le département est en train de doter toutes ses structures régionales de locaux appropriés. C’est dans ce cadre que le jeudi 29 juillet dernier, le secrétaire général du département, Mamadou Traoré, a procédé à la pose de la première pierre de la direction régionale des industries de Koulikoro. Bâti sur une superficie totale de 4625 m2, l’édifice sortira de terre dans 4 mois. Les travaux coûteront la coquette somme d’environ 70. 000.000 de FCfa. Selon M.Traoré qui représentait son ministre, le financement de cette bâtisse rentre en droite ligne de la mise en œuvre de la feuille de route pour le renouveau de l’action publique dans le but d’offrir aux usagers de l’administration des services de proximité de qualité qu’ils sont, aujourd’hui, en droit d’exiger.
Selon le secrétaire général du ministère de l’industrie, de l’investissement et du commerce, Mamadou Traoré, le tissu industriel de notre pays à l’état actuel est encore loin d’être développé. Celui-ci, malgré l’abondance des opportunités, ne participe à la création de richesses qu’à hauteur d’environ 12%, souligne-t-il. Et M.Traoré de poursuivre : " pour inverser cette situation au profit d’un secteur plus dense et diversifié, le gouvernement a adopté en mars 2010 une nouvelle politique d’industrialisation sur la période 2010-2014. Cette politique est basée sur la valorisation de nos principales ressources naturelles et le développement des Pme /Pmi viables. Cette nouvelle politique de développement industriel vise pour le Mali un développement industriel ordonné, rapide, durable et équilibré, générateur d’emplois, permettant au secteur d’atteindre une contribution à la formation du produit intérieur brut (Pib) de 20% en 2012 et de 42% en 2025 ", a-t-il indiqué.
Inacom : une société qui cherche sa voie
En visite dans la région de Koulikoro, la délégation conduite par le secrétaire général du ministère de l’industrie des investissements et du commerce, a pu s’enquérir aussi des conditions actuelles de la société Inacom (industries navales et construction métallique du Mali) spécialisée dans la fabrique des barques et des bateaux. Le président du conseil d’administration de l’Inacom, Siaka Sangaré, a profité de l’occasion pour dresser la situation de l’industrie. A l’en croire, la société a connu beaucoup de péripéties qui a poussé les autorités du pays à l’appuyer. Ce qui a permis à Inacom d’étendre ses activités à l’extérieur. C’est grâce au plaidoyer du gouvernement auprès des pays de la Censad que l’Inacom a pu obtenir des marchés de construction de barques, précisément dans le lac Tchad. Et depuis, beaucoup de bateaux ont été construits sur place à Koulikoro. L’hôte du jour a apprécié à sa juste valeur les efforts fournis par l’industrie en termes d’emplois mais aussi de formation. Avant de rappeler que l’Inacom est la seule industrie dans le secteur à pouvoir réaliser un chiffre d’affaires de 2 milliards. L’Inacom est créée depuis la période coloniale et était jusqu’en 1994 sous la coupe de la Comanav (la compagnie malienne de navigation).
Capal : une unité de production de patte alimentaire en plein essor
C’est en 2008 que la compagnie africaine de produits alimentaires (Capal) a installé ses quartiers dans le village de Moribabougou sur la route de Koulikoro. Ici, 40 000 cartons de pâtes alimentaires sont disponibles pour le ravitaillement du marché pendant le mois de ramadan. A Capal, Mamadou Traoré a visité l’usine où plusieurs jeunes sont employés. Avec une capacité de production de 19 à 20 tonnes par jour, les responsables de Capal n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. Une seconde unité de production de grande capacité est attendue très bientôt pour répondre à la demande nationale et internationale. Après la visite des installations, M. Traoré s’est dit impressionné, surtout par les conditions d’hygiène. Il s’est réjoui du fait que certains opérateurs économiques ont pu comprendre les efforts et attentes du gouvernement. Avant de souligner que cette usine peut aider à satisfaire la demande locale de pâtes alimentaires. Car, le Mali doit produire sur place, d’ici à 2012, 10 millions de tonnes de céréales.
Le satisfecit du ministre Amadou Abdoulaye Diallo
Quelques heures après la tournée du secrétaire général du département, le ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo, s’est rendu à Banankoro, dans la région de Koulikoro, jeudi dernier, pour visiter Bramali, l’usine de production de boisson énergétique. A l’issue de cette visite, le ministre Diallo apparemment satisfait a déclaré : " …il est possible d’avoir une industrie qui fait des profits… il est possible de voir des entreprises complétives dans notre pays… ".
Pendant plusieurs heures, il a parcouru l’usine et rien n’a été laissé au hasard. Des installations de production à la station de traitement des eaux usées en passant par l’unité de montage. Là, le ministre s’est rendu compte de la capacité actuelle et future de la production de l’usine, de l’investissement réalisé, des emplois créés entre autres. Depuis sa création en 1985 à nos jours, à en croire un de ses responsables, la société a su réaliser des performances exceptionnelles. Ce qui lui a valu d’être classée parmi les meilleures unités industrielles de la région.
Pour financer ces investissements, Bramali a fait une augmentation de son capital de 7 milliards en 2010 à 8 milliards de F Cfa. Pour la protection de l’environnement, 950 millions de F Cfa ont été investis pour la construction d’une station de traitement d’eaux usées. En termes d’emplois, environ 14 000 personnes dépendent des activités de la société, soulignent ses responsables. Pour le ministre Diallo, il est possible d’avoir une industrie qui fait du profit. Il a, par ailleurs, rappelé que l’un de ses objectifs est d’être présent aux côtés des entreprises naissantes ou de celles en difficultés. Il s’agit selon lui, de montrer qu’il est possible de construire dans notre pays des entreprises compétitives.
Quant au Pdg de Bramali, Guy Van Kesteren, il a précisé que l’appui du ministre a été d’un apport qualitatif. Car il a donné un élan aux actions de la société. Et le Pdg de rappeler que le gouvernement a accordé 1 milliard de F Cfa d’exonération à Bramali. Ce qui lui a permis de faire un bénéfice de 10 milliards.
Après la visite des installations, le personnel de Bramali a offert un tableau au ministre, en signe de reconnaissance pour ses efforts
Mahamane Cissé.