Le Gouvernement du Mali a organisé du 7 au 8 décembre 2017 le forum des investisseurs « Invest in Mali » pour promouvoir les potentialités d’investissement, l’attractivité et la bonne destination du Mali. L’initiative bien que bonne, semble prématurée, dans la mesure où la question sécuritaire reste la principale préoccupation du pays. Alors, ne faudrait-il pas résoudre d’abord cette sempiternelle question sécuritaire avant d’organiser un tel forum ? Le Gouvernement n’a-t-il pas inversé l’ordre des choses ?
Dans un pays où on enlève en plein jour un juge ou un commandant de Brigade au nez et à la barbe des forces de sécurité, dans un pays où les maires et chefs de village sont assassinés comme des poulets, parler d’attractivité et de bonne destination pour les investisseurs serait une méprise. Si nous sommes tous d’accord que le Mali regorge d’énormes potentialités économiques non explorées ou non exploitées, nul ne peut feindre d’ignorer que l’insécurité s’est généralisée.
Cette situation d’insécurité, loin d’être résiduelle, non seulement annihile tous les efforts de développement, mais aussi et surtout, empêche les bailleurs de fonds à venir investir au Mali. Le gouvernement devrait d’abord inverser la tendance de l’insécurité avant d’organiser un forum des investisseurs dont l’issue est connue d’avance ; à savoir un forum de trop qui n’accoucherait que des intentions et des promesses hypothétiques.
Dans la brève présentation du Mali par les promoteurs de l’évènement, on y lit : « Au cœur de l’Afrique de l’ouest, véritable creuset culturel, le Mali est, aujourd’hui, un pays tourné vers l’extérieur, déterminé à booster son développement. Riche en ressources naturelles à exploiter et, surtout, d’une jeunesse dynamique et déterminée, le pays veut reprendre son destin en main. Les Maliens, soutenus par une forte volonté politique, ont soif d’investissements privés pour les aider à libérer leur potentiel et ainsi améliorer leur situation économique et sociale (…). Ce forum sera l’occasion, pour les investisseurs étrangers, de, non seulement découvrir les facilités qui leur sont destinées, mais surtout les opportunités concrètes, projet par projet, que le Mali a à leur offrir». Soit ! Le forum pourrait être une aubaine pour le pays et un début de solution à la crise d’emplois et à l’immigration clandestine.
Mais, avec Iyad Ag Ghaly, Amadou Kouffa et tous les groupuscules terroristes qui écument le Sahel, il est très improbable que les investisseurs étrangers puissent venir au Mali. Donc, il revient au gouvernement de combattre l’insécurité afin que l’environnement des affaires soit assaini.
Youssouf Sissoko – youssouf@journalinfosept.com
On espère tous que cette crise ne durera pas mais nul ne sait quand elle prendra véritablement fin!
Le chantier sécuritaire est plus qu’important mais il n’est pas le seul chantier dans notre pays, loin de là. D’ailleurs n’etablit on pas à chaque fois une corrélation entre cette insécurité et le manque développement, la pauvreté? Pourquoi ne pas mener les deux combats (et d’autres) de front?
En revanche ce que j’ai trouvé regrettable c’est qu’on ait pas mis l’accent plutôt sur l’investissement privé local, l’entrepreneuriat jeune (et les mécanismes de facilitation)…
Les étrangers auront peut être peur de venir investir chez nous mais c’est notre pays et c’est nous maliens qui devons y croire, y investir avant tout.
Le Mali n’arrête pas de vivre à cause de Iyad et Kouffa. Le défis sécuritaire est énorme certes mais les populations maliennes doivent vivre en entendant que cette crise multiforme soit résolue. Un problème n’empêche pas qu’on apporte une solution aux autres problèmes. C’est comme refuser d’avoir de l’électricité sous prétexte qu’on n’a pas encore de l’eau potable. C’est une chose après l’autre.Le travail est fait à tous les niveau pour un lendemain meilleur pour ce pays. Soyons objectif dans nos écrits.
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