Edition 2017 de la journée de l’industrialisation de l’Afrique : L’écosystème de l’industrie au Mali au cœur des débats

0
Mohamed Aly Ag Ibrahim (photo Aujourd'hui-Mali

Tous les 20 novembre, la communauté internationale et plus particulièrement les pays africains célèbrent la journée de l’industrialisation de l’Afrique. Une journée qui vise à inciter les pays à s’engager davantage dans le processus industriel et susciter une prise de conscience au niveau mondial. Cela dans l’optique de mobiliser l’appui international en faveur du développement industriel du continent africain. Au Mali, pour l’édition 2017, l’évènement se déroulera du 1er au 3 décembre 2017 au Parc des Expositions de Bamako sous le thème l’écosystème de l’industrie, à travers plusieurs activités. L’annonce a été faite le jeudi 2 novembre 2017 au cours d’une conférence de presse tenue au ministère du Développement industriel. La conférence, animée par le ministre Mohamed Aly Ag Ibrahim, en charge du portefeuille du Développement industriel, s’est déroulée en présence de M. Cyril Achcar, président  de l’Organisation patronale des industriels du Mali (OPI). On notait aussi la présence de Boubacar Tandia, vice-président de l’OPI et non moins président de la Commission d’organisation de ladite journée et d’autres responsables du département et des industriels.  

Tout d’abord, il importe de noter que la journée de l’industrialisation de l’Afrique décrétée par la 44ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies permet chaque année d’aborder des problèmes liés au développement industriel durable et d’évaluer les stratégies d’atteinte des objectifs visant à faire des Africains des partenaires égaux dans ce nouveau monde. Au Mali, la célébration de cette journée a commencé en 2011. Pour cette édition et selon ses organisateurs, la cérémonie d’ouverture de l’événement, prévu le 1er décembre prochain, sera placée sous le parrainage  du président de la République. Au cours de cette journée, il y aura le lancement des messages de plaidoyers en  faveur des autorités pour qu’elles s’impliquent davantage dans l’industrialisation du pays. La deuxième journée, parrainée par le Premier ministre, verra des présentations de panels de haut niveau sur différents thèmes, avec aussi la participation des écoles et des centres de formation technique et professionnelle. La troisième et dernière journée, dédiée au public sera consacrée à des espaces de démonstration de production, mais aussi des ventes promotionnelles des produits «made in Mali».

Pour M. Mohamed Aly Ag Ibrahim, ministre du Développement industriel, la célébration de cette journée de plaidoyers s’inscrit en droite ligne dans la vision des plus hautes autorités du pays pour le secteur industriel. Le ministre soulignera que c’est un thème fédérateur qui a été retenu cette année et qui porte sur l’écosystème de l’industrie. Pour lui, l’industrie au Mali est embryonnaire. Ce qui nous oblige, dit-il, à aller plus vite et dans un environnement communautaire et concurrentiel. Le ministre n’a pas manqué de saluer la bonne collaboration qui existe entre son Département et l’OPI, qui, pour lui, fait de bonnes études et de propositions intéressantes pour l’avenir des industries maliennes et le développement du pays.

Pour sa part, le président de l’OPI, Cyril Achcar a salué aussi l’implication du Département dans la célébration de la 6ème édition de cette journée. «C’est la première fois qu’un ministre participe à la conférence de presse de lancement de la célébration de cette journée, commencée en 2011», a fait savoir le président de l’OPI. Il a indiqué qu’ils sont une minorité d’acteurs à avoir compris l’importance du secteur, d’où son appel à la mobilisation en faveur de l’industrialisation du pays. Car, dit-il, le développement est impossible sans industrialisation. Le premier responsable des industriels maliens, comme à son habitude, a invité les uns et les autres à consommer malien. «C’est se développer et c’est patriotique», dit-il. En outre, M. Achcar souhaite que les gens investissent, non dans la construction d’immeubles mais dans des usines qui peuvent employer plusieurs personnes. Par ailleurs, le président de l’OPI déplore le fait que le PIB du pays soit, toujours, en deçà des attentes, avec une moyenne de 6% contre 11% dans la sous-région.

 

L’industrialisation, la solution pour la création d’emplois et l’élimination de la pauvreté

Selon les dernières statistiques de la Banque mondiale, la moitié de la population de l’Afrique dispose de moins d’un dollar par jour pour vivre et que 34 des 48 pays les moins avancés se trouvent en Afrique. Pour éliminer cette extrême pauvreté, il faut donner aux pauvres l’accès aux services et les aider à s’aider eux-mêmes. L’éducation, la santé, les moyens de subsistance, la nutrition, l’hygiène et le logement sont autant d’éléments importants pour lutter contre la pauvreté. Toutefois, il existe un autre élément dont on s’est peu préoccupé ces dernières années, le rôle de l’industrialisation dans l’élimination de la pauvreté. Or, il est connu de tous que l’industrie crée des emplois, accroît les revenus, augmente la valeur des produits agricoles, favorise le progrès technologique, ouvre des perspectives économiques aux femmes et produit des recettes qui permettent aux gouvernements de réduire et d’éliminer la pauvreté.

Au Mali, les plus hautes autorités du pays, avec l’insistance des responsables industriels, surtout l’OPI, semblent depuis quelques années comprendre l’enjeu de l’industrialisation pour la création d’emplois et l’élimination de la pauvreté. C’est pourquoi depuis cinq ans, l’Organisation Patronale des Industriels du Mali en partenariat avec le département en charge de l’Industrie commémore la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique à travers plusieurs activités. Ne se dérobant pas à la tradition, cette année, l’OPI célèbrera cette Journée du 1er au 3 décembre 2017 au Parc des Expositions de Bamako, où plus de 200 exposants sont attendus.

 

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com

Commentaires via Facebook :