Édition 2016 de la journée de l’industrialisation de l’Afrique : Les industriels interpellent les autorités publiques…

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Édition 2016 de la journée de l'industrialisation de l’Afrique
Le Premier ministre Modibo Keita donnant le coup d'envoi de la journée de l'industrialisation de l'Afrique au Mali

Comment il fallait s’y attendre, l’Organisation patronale des industriels (Opi) a bien mis à profit la Journée de l’industrialisation de l’Afrique célébrée les samedi et dimanche derniers (19 et 20 novembre) pour faire la promotion du Made in Mali, mais aussi et surtout pour interpeller les autorités publiques présentes à la cérémonie officielle d’ouverture, à travers un discours aux allures de plaidoyer pour le secteur industriel prononcé par le président de l’Opi, Cyril Achcar.

Le Parc des expositions de Bamako communément appelé site Febak a servi de cadre à la célébration de la 27è édition de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique dont la cérémonie officielle d’ouverture, présidée par le Premier ministre, a enregistré la présence de plusieurs membres du Gouvernement dont en première ligne le ministre du Développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim. Il y avait aussi un parterre de personnalités du monde des affaires et des milieux politiques.

Mais l’on retiendra de cette cérémonie, le discours du maire de la Commune V du district de Bamako, Boubacar Bah dit Bill, lequel après avoir souhaité la bienvenue à tout le monde, a lancé un cri du cœur qui mérite beaucoup d’attention de la part de nos autorités et des milieux d’affaires du pays. En effet, dit-il : “Chaque fois que je vois la publicité d’une marque étrangère de qualité douteuse, cela me fait mal au cœur”. Et pourquoi ? “Parce que nous avons des potentialités énormes que seul un patriotisme économique pourra nous faire bénéficier et partager” précise le maire avant de dénoncer l’anarchie dans les sites d’orpaillage “avec le désastre écologique” dira-t-il. Raison pour laquelle il lance un appel pour organiser ce secteur afin d’en faire de petites industries minières”.  Pour le président de l’Opi qui avait annoncé les couleurs dès la conférence de presse de lancement de cette 27è édition de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique, cette célébration est une occasion d’introspection et d’échanges pour le progrès du secteur industriel. Naturellement, avec un secteur industriel malien rabougri et qui est passé de 10% du Produit intérieur brut à 5% en cinq ans, au moment où au niveau des pays voisins membres de l’espace Uemoa et de la Cédéao on enregistre des progrès notables, les industriels maliens ne peuvent donc être satisfaits. Cyril l’a si bien dit : ils veulent plus de considération et d’attention de la part des autorités publiques pour les accompagner en mettant en avant les intérêts du Mali afin que “notre pays ne soit plus le premier importateur de l’Uemoa don celui qui enrichit les autres”. 

Cyril a rappelé que le secteur industriel est le meilleur pourvoyeur d’emplois si les unités qui tournent actuellement au ralenti retrouvaient leur plein régime. Ce qui passe par l’accompagnement de l’Etat, disons par des mesures de soutenir le secteur industriel malien, mais aussi et surtout par les commandes publiques, en essayant de réserver au moins 40% des commandes publiques pour les entreprises nationales.

Pour mieux sensibiliser sur la nécessité de revoir les dispositions communautaires qui défavorisent l’industrie malienne, Cyril Achcar a usé d’un symbole fort : “L’espace d’échanges communautaire est un ring dans lequel avec nos 50kg nous boxons avec des 100kg. Est-ce normal ? “. C’est sans commentaire !  (voire discours intégral) A la fin de son intervention, il a remis le Tome 2 du Livre Blanc de l’Opi au Premier ministre. C’est un recueil des préoccupations et des propositions des industriels du pays. Il s’agit donc de la réédition du Tome I qui a connu seulement 6,5 points d’exécution sur 24 mesures. Notons que lors de la cérémonie d’ouverture, l’assistance a eu droit à des projections de films pour donner une idée du tissu industriel malien et aussi faire l’état des lieux. Un autre film présentait les partenaires qui accompagnent les industriels y compris pour la tenue de cette 27è édition de la Journée de l’industrialisation si bien organisée par Mme Jamilla Ben Baba, patronne de l’industrie de transformation de viande “Laham Industrie“. Elle pilotait la commission d’organisation de cette manifestation.                                    

  A.B.NIANG

 

 LE MINISTRE DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL RASSURE

“Je voudrais être à l’écoute constante du secteur industriel “

En réponse à l’interpellation et aux interrogations du président de l’Opi, Cyril Achcar, le ministre du Développement industriel a su trouver les mots justes pour rassurer les industriels de la prise en charge de leurs préoccupations.

’emblée, en réponse aux industriels qui pensent être les grands oubliés de l’Etat en matière de politique de développement, le ministre du Développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, rassure : “Pour un pays, il n’est pas possible et ne sera pas possible d’un développement durable sans l’industrialisation…La création du ministère du Développement industriel est la preuve de l’engagement des plus hautes autorités pour le développement de ce secteur”. Il ajoutera que ” la production manufacturière est le premier vecteur de croissance à long terme “. Raison pour laquelle, au nom du Gouvernement, il sera toujours proche des industriels : ” Je voudrais être à l’écoute constante du secteur industriel et de ceux qui s’occupent de l’industrialisation du Mali ” affirme-t-il.

Evoquant la question soulevée par Cyril Achcar selon laquelle le Mali est le premier importateur de l’Uemoa, le ministre du Développement industriel répond que ” cette posture de dépendance de l’extérieur est inacceptable parce que, tout simplement, nous disposons de fabuleuses opportunités qui nous permettent de produire des biens que nous consommons “.  Le Ministre Mohamed Ali Ag Ibrahim rappellera que ” nous vivons dans un environnement international caractérisé par une mondialisation débridée et une accélération du climat d’intégration régionale “. Il précisera donc que dans ce contexte, “ le renforcement du label Mali est la seule option pour garantir réellement notre souveraineté économique “. Pour y parvenir, note-t-il, il faut davantage mettre en valeur nos ressources et il a cité, au niveau de chaque région, les potentialités et les produits du terroir à exploiter et labelliser pour promouvoir le ” Made in Mali “.

Mais, reconnaît-il, “ notre parc industriel vit une situation qui est loin d’être rose. Pour le restructurer et le relever, des réformes courageuses assorties de nombreuses mesures incitatives sont légitimement soulevées par les professionnels du secteur “. Et il rappellera que la plupart de ces préoccupations sont prises en compte dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action 2015-2017 qui met l’accent particulièrement sur le développement des infrastructures, apporte des solutions à la question énergétique, sans compter des actions de lutte contre la fraude et la concurrence déloyale, entre autres mesures.

Après avoir précisé que les études produites par l’Opi et transmises au Gouvernement sont actuellement à l’étude pour voir leur applicabilité, il a rassuré les industriels que les plus hautes autorités sont engagées à faire du secteur industriel le fer de lance de l’économie.                                                                                                            A.B.N.

 

Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM) :

Un stand pour mieux connaitre le service

Le PM visitant le stand de la CANAM
Le PM visitant le stand de la CANAM

La Caisse nationale d’assurance maladie (Canam) était bel et bien présente à la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique. Pour ce faire, la structure disposait d’un stand pour mieux faire connaitre le service auprès de la population. Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître puisque le stand de la Canam était toujours rempli. Une équipe dynamique était là pour accueillir les gens afin de leur offrir toutes les informations nécessaires, notamment sur l’Assurance maladie obligatoire (Amo). On sait que ce régime a pour but de permettre la couverture des frais des soins de santé inhérents à la maladie et à la maternité des assurés et des membres de leur famille. Avec la Canam, l’Amo donne droit à la prise en charge des frais de soins relatifs aux risques faibles ou petits risques, à savoir les consultations générales ou spécialisées, les soins médicaux, les médicaments, les analyses de laboratoire et imagerie médicale. Sans oublier les soins dentaires (sans prothèses) et la maternité. Il y a aussi les gros risques : hospitalisations simples et hospitalisation avec intervention chirurgicale. Le panier de soins comprend 2 163 médicaments, 36 matériels d’ostéosynthèse et 4 925 actes médicaux et de biologie.

En tout cas, cette Journée de l’industrialisation de l’Afrique a permis à la Canam de mieux se rapprocher des nombreux visiteurs. “Vraiment, nous sommes très satisfaits de participer à cette Journée de l’industrialisation. C’est une nouvelle expérience pour nous. Le plus important est que beaucoup de gens ont compris ce que nous faisons” nous a confié l’un des responsables de la Canam.

Il est nécessaire de préciser que la Caisse nationale d’assurance maladie (Canam) est à pied d’œuvre pour lancer la carte biométrique à tous les assurés. C’est l’une des grandes réformes initiées par le directeur général de la Canam, Luc Togo. Une manière de lutter contre la fraude et autres pratiques.                                            

A.B. HAÏDARA

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