Edition 2016 de la journée de l’industrialisation de l’Afrique : Deux jours pour inciter davantage les décideurs politiques et les investisseurs potentiels à s’engager pour le développement industriel du Mali

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Le président de l’OPI, Cyril Achcar lors de la conférence de presse (photo Maliweb.net)

Tous les 20 novembre, la communauté internationale et plus particulièrement les pays africains célèbrent la journée de l’industrialisation de l’Afrique. Une journée pour inciter les pays à s’engager davantage dans le processus industriel, afin de susciter une prise de conscience au niveau mondial et de mobiliser l’appui international en faveur du développement industriel de l’Afrique. Au Mali, pour l’édition 2016, l’évènement se déroulera en deux jours, c’est-à-dire les 19 et 20 novembre prochains au Parc des Expositions de Bamako à travers plusieurs activités. L’annonce a été faite le mardi 1ier novembre 2016 au cours d’une conférence de presse organisée au siège de l’organisation patronale des industriels du Mali (OPI). Dirigée par M. Cyril Achcar, président de l’OPI, la conférence s’est déroulée en présence de M. Sékou Keita, directeur national de l’Industrie du Mali, de Madame Benbaba Jamila, présidente de la Commission nationale d’organisation de la Journée et d’autres responsables industriels maliens.

Faut-il le rappeler, la journée de l’industrialisation de l’Afrique décrétée par la 44ième session de l’Assemblée Générale des Nations Unies permet chaque année d’aborder des problèmes liés au développement industriel durable et d’évaluer les stratégies d’atteinte des objectifs visant à faire des Africains des partenaires égaux dans ce nouveau monde.

L’industrialisation, la solution pour la création d’emplois et l’élimination de la pauvreté

Selon les dernières statistiques de la Banque mondiale, la moitié de la population de l’Afrique dispose de moins d’un dollar par jour pour vivre et 34 des 48 pays les moins avancés se trouvent en Afrique. Pour éliminer cette extrême pauvreté, il faut donner aux pauvres l’accès aux services et les aider à s’aider eux-mêmes. L’éducation, la santé, les moyens de subsistance, la nutrition, l’hygiène et le logement sont autant d’éléments importants pour lutter contre la pauvreté. Toutefois, il existe un autre élément dont on s’est peu préoccupé ces dernières années. Il s’agit du rôle de l’industrialisation dans l’élimination de la pauvreté. L’industrie crée des emplois, accroît les revenus, augmente la valeur des produits agricoles, favorise le progrès technologique, ouvre des perspectives économiques aux femmes et produit des recettes qui permettent aux gouvernements de réduire et d’éliminer la pauvreté.

Au Mali, les plus hautes autorités du pays, avec l’insistance des responsables industriels, surtout l’OPI, semblent depuis quelques années comprendre l’enjeu de l’industrialisation pour la création d’emplois et l’élimination de la pauvreté. C’est pourquoi depuis 4 ans, l’organisation Patronale des Industriels du Mali en partenariat avec le département en charge de l’Industrie commémore la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique à travers plusieurs activités. Ne se dérobant pas à la tradition, cette année, l’OPI  célèbrera la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique les 19 et 20 novembre 2016 au Parc des Expositions de Bamako. Selon Madame Benbaba Jamila, présidente de la Commission nationale d’organisation de cette Journée,  durant les deux jours, le Parc d’Exposition de Bamako abritera plusieurs cérémonies dont l’ouverture officielle se fera le samedi 19 novembre  sous la présidence de SEM Ibrahim Boubacar Keita, président de la République. Ensuite  suivront entre autres des activités comme les expositions ventes promotionnelles des produits made in Mali, la diffusion d’un film officiel sur la journée, l’organisation d’espaces de démonstration du système de production dans les industries maliennes. Il importe de souligner que plus d’une centaine d’exposants sont attendus à l’événement. Il y aura également un panel de haut niveau, avec la participation des écoles et des centres de formation technique et professionnelle.

Quant à M. Sékou Keïta, directeur national de l’Industrie du Mali, il  a rassuré les industriels maliens de l’accompagnement de l’Etat en déclarant que «le processus de développement industriel est le plus important et qu’il n’y aura pas de développement socio-économique sans le développement industriel. Nous sommes en train d’y travailler».

Présentation du Tome 2 du Livre blanc de l’industrie

Cette conférence de Presse a été mise à profit pour la présentation du Tome 2 du Livre blanc, édité par l’OPI. Ainsi, selon Cyril Achcar, président de ladite organisation, cette deuxième édition du Livre blanc fait un constat peu reluisant, en cinq points, de l’industrie malienne. D’abord, le taux de croissance annuelle du PIB était de 5% en 2015 alors qu’il faudrait au minimum 7% de croissance inclusive pour stopper l’augmentation de la pauvreté.

Le second point reste le fait que la balance commerciale du Mali soit fortement déficitaire, environ 400 milliards en 2015. Car, l’importation de produits industriels participe grandement à ce déficit et hisse le Mali au premier rang des pays importateurs de l’UEMOA, ce qui est mauvais pour l’économie du Pays.  En troisième point, soulignons que le Mali reste très dépendant des aides extérieures, participant à 40% dans les ressources de l’Etat. Pays enclavé avec une économie essentiellement rurale, le Mali est considéré comme l’un des pays les moins avancés et restant très dépendant des aides extérieures.  Le quatrième point souligné par M. Achcar est le poids de l’industrie manufacturière dans le PIB qui est de 5%, alors qu’il se situe en moyenne à 11% pour l’ensemble de la CEDEAO. Le dernier point énuméré par le patron des industriels maliens est le taux d’utilisation des capacités de production qui est d’environ 33%, 8 heures sur 24 heures. Il indique que  les industries maliennes pourraient donc produire davantage si elles recevaient plus de commandes.

En somme,  ce sont au total 24 mesures réalistes et innovantes qui sont portées dans ce Livre blanc, édition 2, pour faire de l’Industrie malienne, le fer de lance d’un développement économique solide. Car, le développement sans industrialisation est impossible.

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com

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