Le Rapport de synthèse du baromètre de conjoncture des entreprises du Mali, édition 2015, a été présenté le jeudi 11 février 2015, dans les locaux du Conseil national du patronat du Mali. Le sondage de trois mois, réalisé par l’Institut africain de l’entreprise auprès de 213 entreprises enquêtées révèle qu’au Mali, 3 entreprises sur 10 ont des créances envers l’Etat du Mali, pour un montant de près de 4o milliards de FCFA.
Le baromètre de conjoncture des entreprises est une initiative du Conseil national du patronat du Mali (Cnpm) qui consiste à identifier le point de vue des chefs d’entreprises sur le climat dans lequel leurs affaires se créent et se développent. Il constitue un des outils correspondant à sa stratégie qui consiste à organiser son plaidoyer sur une base tangible de ce qui est le plus important pour les entreprises.
Les analyses livrées dans le présent rapport découlent exclusivement des données de l’enquête «Baromètre de Conjoncture des entreprises du Mali», réalisée entre mai et juillet 2015 auprès des entreprises au Mali.
Faisant la présentation du rapport, le Directeur de l’Institut africain de l’entreprise, Daha Tidiane Ba, dira qu’après une présentation de l’échantillon et des performances réalisées en 2014, les perceptions des dirigeants d’entreprises sont livrées sur le marché des facteurs, l’environnement des affaires, le cadre institutionnel, les priorités données aux attentes des entreprises. En outre, il précise que les analyses du présent rapport portent sur 213 entreprises formelles, comprenant 77% des SA ou Sarl.
Les réponses aux questions, selon lui, ont été données par les dirigeants eux-mêmes pour 47% des entreprises interrogées; presque autant ont été fournies par les cadres importants (49%).
Les dettes de l’Etat
Le présent rapport indique que trois entreprises sur dix disposent de créances sur l’Etat; lesquelles s’élèvent à près de 4o milliards de FCFA (64 entreprises concernées dans l’échantillon); soit une moyenne de 620 millions FCFA par entreprise créditrice. «Ce sont les grandes entreprises (GE) et les très grandes entreprises (TGE) qui supportent la plus grosse part : 3o% du montant total avec 19 GE (11,7 milliards), 46% du montant total avec 9 TGE (18,2 milliards). Les entreprises de service et les entreprises industrielles sont concernées quasiment à l’identique (respectivement 52% et 48% de la dette)», indique le rapport final.
Les attentes des entreprises
S’agissant des attentes des entreprises, le document indique que plus de la moitié des entreprises appelle l’implication de l’Etat pour améliorer l’environnement des affaires. En priorité, les dirigeants d’entreprises attendent de l’Etat qu’il assure la stabilité politique et la sécurité intérieure. Ensuite, les attentes sont fortes dans les domaines touchant directement à l’environnement des affaires : les mesures fiscales, la sécurité juridique et judiciaire, les pratiques sur les marchés.
Enfin, viennent les domaines considérés comme des incitations à l’investissement et au développement des affaires : accès aux financements, aux partenariats, aux marchés, aux services non financiers.
Ibrahim M.GUEYE