Faut-il mettre en place une chambre consulaire spécifiquement dédiée à l’industrie ? Cette question qui revenait souvent dans les débats sur les dispositions à prendre pour booster le développement industriel trouve désormais réponse définitive, avec notamment la création de l’Observatoire national de l’Industrie qui a été préféré à une chambre consulaire, l’actuelle Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim) ayant déjà, comme son nom l’indique, une branche spécifiquement consacrée à l’06Industrie.
Dès le début de l’année dernière, le ministre du Développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, à l’occasion d’un déjeuner de presse à l’Espace Maeva, promettait entre autres innovations, la création d’un Observatoire national de l’industrie avant la fin de l’année 2017. Ce qui a été fait en décembre dernier, plus précisément à l’occasion du Conseil des ministres du 22 décembre 2017 qui a adopté des projets de textes relatifs à la création, à l’organisation et aux modalités de fonctionnement de l’Observatoire national de l’Industrie.
Il s’agit, à travers cet observatoire, de compléter le dispositif institutionnel qui s’est avéré insuffisant pour contribuer significativement à l’accélération du processus du développement industriel du Mali.
Créé sous la forme d’un établissement public à caractère scientifique et technologique, l’Observatoire national de l’Industrie a pour mission d’entreprendre des études prospectives ou d’évaluation et de mener des recherches en vue de promouvoir le développement industriel.
En d’autres termes, il permettra d’avoir un organisme servant d’interface avec les professionnels de l’industrie pour rendre compte, en temps réel, aux pouvoirs publics de leurs préoccupations et proposer des réformes ou mesures en vue de leur prise en charge adéquate et d’assurer une actualisation des filières les plus porteuses en potentiel industriel.
Il s’agit là d’un ensemble de missions qui ne s’écartent pas tellement de celles d’une chambre consulaire comme la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. Mais il faut reconnaître que cette institution consulaire n’a pas été à la hauteur en ce qui concerne la prise en charge des préoccupations des milieux industriels, se tournant beaucoup plus vers la gestion des affaires relatives au secteur commercial dans son fonctionnement.
Ce reproche s’est même atténué ces derniers temps, notamment avec l’arrivée de Youssouf Bathily à la tête de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, lequel a été félicité par les industriels pour le soutien apporté par la Ccim dans la mise en œuvre d’études sur les préoccupations du secteur industriel et dont les conclusions ont beaucoup aidé à la rédaction du Livre Blanc de l’industrie malienne, entre autres activités menées au profit du secteur industriel.
C’est dans ce contexte que, depuis des années, on parlait de la nécessité de la création d’une chambre dédiée au secteur industriel. Lors du panel sur l’écosystème de l’industrie malienne, tenu au tout début du mois de décembre dernier pour clôturer la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique couplée au salon du Made in Mali, la question a été encore posée. Auparavant, lors de la Journée de concertation entre les acteurs de l’industrie malienne et le ministère du Développement industriel, le 04 février 2017, la question était aussi revenue au goût du jour. Il fallait donc une réponse claire et définitive à cette préoccupation qui est à chaque fois évoquée. C’est la preuve, en tout cas, que le besoin de prise en charge des préoccupations du secteur industriel par une structure appropriée est une réalité.
Mais le ministère du Développement industriel qui n’écarte aucune proposition a dû procéder à une étude approfondie du problème et il s’est avéré que la création d’une chambre consulaire n’est pas appropriée.
C’est donc un débat tranché. Il reste maintenant à trouver la passerelle entre l’Observatoire et la Ccim afin qu’une collaboration sans anicroche puisse s’instaurer et booster le développement industriel au Mali.
A.B. NIANG