Construction de la nouvelle usine Barika Tigi à Sotuba : Les populations bloquent le projet après plus de 1,5 milliard de FCFA d’investissement

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L’actuel site de l’usine Barika Tigi dans la zone industrielle étant devenu très exigu, la société a investi plus d’un milliard et demi sur son nouveau site à Sotuba ACI entre le village CAN et Mali Univers. Mais, depuis septembre 2010, les travaux sont bloqués par une association de résidents au motif que la société va les exposer à des produits toxiques et à des bruits incessants. Ses membres n’ont pas hésité à démolir à plusieurs reprises les murs de clôture de l’enceinte alors que la société a rempli toutes les conditions légales pour mener ses travaux.

Créée depuis plus de 30 ans, la Société des détergents du Mali (SODEMA) productrice de différentes formes de savon en poudre (Barika Tigi) et en morceaux, du thé Baro et Farifoni et du colorant  boula connait aujourd’hui un accroissement substantiel de ses activités. Ainsi, l’actuel site de l’usine est aujourd’hui très exigu. La direction générale, les installations techniques, les matières premières et les produits finis se côtoient dans un espace très  réduit. C’est pourquoi, le PDG Alain Achcar, dans le souci  d’offrir un cadre agréable à ses activités et d’accroitre la taille de l’usine, a décidé de construire une nouvelle unité à quelques kilomètres de la première.

 

Pour cela, la société a acquis un espace objet du TF N°524/CI, menée l’étude d’impact environnemental et social, avant d’obtenir auprès du gouverneur du District de Bamako l’autorisation de construire n°133/GDB-CAB du 6 mars 2008. Elle a ensuite dédommagé tous ceux qui exploitaient l’espace en question. Elle  a alors engagé les travaux  de construction. Suite à une interpellation de l’association pour le développement et la solidarité entre les habitants de la cité Mali-Univers de Sotuba (ADSS) lors de l’EID 2009, le gouverneur du District d’alors Ibrahim Féfé Koné, par décision n°550 du 8 décembre a décidé d’annuler l’autorisation de construire. Entretemps Barika Tigi avait déjà  investi plus de 1,5 milliard de FCFA dans le remblayage et la construction des hangars. Des investissements difficiles voire impossibles à faire déplacer. C’est pourquoi, la société a attaqué alors devant le tribunal administratif cette décision du gouverneur et elle obtiendra gain de cause par le jugement n°260 du 2 juin 2011. L’association avait même commis des avocats au procès. 

 

La société reprendra alors les travaux bloqués depuis octobre 2010. Mais auparavant, ses responsables sont allés à la rencontre des résidents. Ils ont échangé avec eux et leur ont expliqué le bien fondé du projet, leur ont donné des explications comme quoi la société n’utilise aucun produit toxique et qu’il n’y aura pas de bruit dérangeant. La preuve, elle travaille depuis plus de 30 ans dans la zone industrielle entourée de milliers de familles et aucune n’est venue se plaindre d’une quelconque toxicité  de ses produits ou de bruits les empêchant de dormir.  Un constat que notre équipe de reportage a pu faire hier à l’usine. "Je travaille ici depuis le début de l’usine. Je me porte bien, je n’ai aucun problème de santé. Nous n’avons aucun produit toxique ici", nous a confié Fouseyni Soumano, 55 ans, employé à Barika Tigi. Une bonne partie des membres de l’association ont été réceptifs à ce message et même un méchoui a été organisé pour faire la paix des braves. 

Ainsi, la société a pu reprendre les travaux sur la base de la grosse de jugement du tribunal administratif. Malheureusement, elle s’est butée à l’opposition farouche de certains résidents irréductibles de Sotuba  qui n’ont plus qu’un seul argument : "Achcar est un Libanais, donc il ne va pas nous embêter dans notre pays". Un argument qu’on peut aujourd’hui qualifier de fallacieux dans le contexte actuel marqué par l’incitation par le gouvernement des investisseurs étrangers à venir s’implanter au Mali. D’ailleurs, la famille Achcar est au Mali depuis des années et ses actuels membres jouissent des mêmes droits que les autres Maliens.

La SODEMA apporte aujourd’hui une contribution considérable à l’économie malienne avec  près de 400 employés, sans compter les impôts et taxes qu’elle paie à l’Etat.   Depuis août dernier, ces irréductibles n’ont pas manqué de casser  à plusieurs reprises les murs de clôture de l’enceinte. La société a porté plainte contre X et attend impatiemment la réaction des autorités maliennes qui doivent, avant tout, protéger les investissements dans notre pays.

 

Youssouf CAMARA

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