La construction de deux usines de filature, renforcera, nul doute, la capacité de production et de transformation de la Compagnie Malienne de Développement des Textiles . C’est également et surtout, près de 8 000 emplois qui seront créés.
Inutile de rappeler le rôle et la place de l’agriculture dans le développement du Mali. Plus de la moitié de la population vit essentiellement d’agriculture. Et c’est pourquoi, ce secteur a toujours occupé une place de choix dans la politique gouvernementale. Les nouvelles autorités du pays n’ont-elles pas accordé 15% du budget au secteur de l’agriculture. Dans ce schéma, la Compagnie Malienne du Développement des Textiles (CMDT), constitue le fer de lance de ce secteur avec ses millions de paysans qui concourent à la réalisation de ses objectifs. La vision de la CMDT, c’est de promouvoir l’épanouissement économique et social du monde paysan. A ce titre, elle contribue également à l’atteinte des objectifs fixés par le gouvernement qui sont entre autres assurer l’auto suffisance alimentaire, le bien-être de la population, la construction d’une économie nationale prospère etc.
On dit que quand la CMDT va, c’est tout le pays qui se porte bien. La CMDT se refait une nouvelle santé. Les prévisions sont toujours à hauteur des ambitions. Et les réalisations, comblent, pour l’instant les nombreuses attentes.
En juillet 2016, les dirigeants de la CMDT ont élaboré un projet de construction d’usines de filature pour aider à la transformation sur place du coton. Un projet noble salué par beaucoup d’observateurs du secteur agricole qui y voient la concrétisation de nombreuses ambitions tant politiques, sociales qu’économiques. Les usines de filature renforcent le plateau technique de la CMDT ; elles permettront la création de nombreux emplois et d’infrastructures. Le site retenu à Bamako, est la zone aéroportuaire. La réalisation du projet est confiée aux Chinois et porte sur plus de 300 milliards de FCFA. Ceux-ci ont déjà effectué une série de visite au Mali sans que les choses ne bougent réellement côté malien. Quelques blocages ? Oui ! Selon quelques sources, le choix d’installer les usines en zone aéroportuaire, n’aurait jusqu’ici pas reçu l’aval des Domaines et expliquerait la lenteur actuelle dans la réalisation du projet.
Il est normalement prévu la construction de la première filature dans la zone aéroportuaire et la seconde en zone Mali-sud. On cite Koutiala, Sikasso ou Bougouni. Déjà, à l’entame de ce projet, il y a eu un protocole de partenariat qui a été signé entre la CMDT et la Société Chinoise appelée KINGDOM. La pause de la première pierre pour l’usine de Bamako, était prévue pour le mois de décembre 2016. Malheureusement, il y a ces difficultés évoquées. Non seulement, l’affectation définitive de la zone qui doit abriter l’unité en question, mais aussi, il y a les questions relatives aux tarifs préférentiels d’énergie.
Il a été demandé à l’Etat malien de faire quelques faveurs en ce qui concerne l’accès à l’énergie suivant un tarif préférentiel. Ce point est également en discussion. Une autre difficulté concerne, le régime. Comme c’est une société qui va s’installer pour transformer la fibre ; Exporter une bonne partie du produit – que ce soit le filet ou le tissu – aspire être éligible au régime II du code des investissements. Ces discussions aussi sont aussi en cours et n’ont pas encore abouti.
Comme on peut le constater, le retard est lié à une phase de négociation, qui rentre, dans le cadre normal des choses même si cela peut trainer en raison des humeurs et de la volonté de certains acteurs engagés dans le processus. Si on arrive à boucler toute cette phase de négociation, il va y avoir effectivement le démarrage des chantiers dans un proche avenir.
Aux Maliens de croire en ce projet dont la réalisation contribuera aux objectifs fixés par le Chef de l’Etat à savoir, promouvoir l’autosuffisance alimentaire ; assurer le bien-être économique et social des Maliens en créant des emplois etc.
C’est aussi important pour le Chef de l’Etat, de veiller, lui-même, à la réalisation de ce projet noble qui lui permettra également de tenir ses engagements pris vis-à-vis des Maliens durant les campagnes présidentielles de 2013. Toute initiative qui permet d’atteindre les objectifs de développement fixés doit requérir l’attention personnelle du président Ibrahim Boubacar Kéita à qui les Maliens demanderont des comptes à l’heure du bilan.
Tiémoko Traoré