Et contribuer à la souveraineté alimentaire
Les dates du 2 juillet 2024 et 27 février 2025 resteront gravées en lettres d’or dans les annales de l’agro-industrie au Mali. La première marque l’inauguration par le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta du Complexe agro-industriel Seydou Diogo Awa (SDA) de l’ancien footballeur international Seydou Kéita dit Seydoublen dans la Commune rurale de Sanankoroba, cercle de Kati. La deuxième consacre le lancement officiel de la phase de production de l’usine, sans conteste la plus moderne du pays et l’une des plus conformes aux normes requises dans la sous-région, voire au-delà. Le top production des produits a été donné par le promoteur/fondateur et PDG Seydoublen soi-même à travers une immersion dans l’univers du Complexe agro-industriel “Seydou Diogo Awa (SDA)” avec les hommes de médias, des professionnels du métier, incluant la presse privée (journaux, radios et télés), les médias publics et les médias sociaux avec les influenceurs les plus respectés et suivis de la place. La visite guidée du gigantesque ouvrage et un entretien de presse ont meublé cette après-midi très studieuse. Au cours de l’entrevue, Seydou Kéita est resté positif de bout en bout, affirmant notamment que sa fierté réside dans sa participation à la reconstruction du pays et sa contribution à la souveraineté alimentaire. C’est pourquoi, son ambition est d’offrir aux ménages une huile de qualité (pour préserver la santé des populations) et (pour lutter contre la vie chère). Pour cela, l’Etat malien l’accompagne au plus haut niveau, du chef suprême aux services techniques. Alors, il ne reste plus que ses compatriotes, acteurs dans l’agro-industrie, pour consolider la dynamique en lui fournissant les matières premières nécessaires à la production de l’huile. Pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des Maliens.
ça y est ! Le Complexe agro-industriel Seydou Diogo Awa (SDA) a démarré officiellement sa production le jeudi 27 février dernier, soit six mois après son inauguration, le 2 juillet 2024, par le président de la Transition, chef de l’Etat, le général d’armée Assimi Goïta. C’est le promoteur et non moins PDG de la société, Seydou Kéita dit Seydoublen, qui a procédé au lancement de cette phase déterminante dans la vie de l’entreprise. Les invités étaient constitués exclusivement de journalistes de la presse malienne, toutes catégories confondues.
Point de formule protocolaire, la randonnée a commencé par la visite guidée des différents compartiments de l’usine sous la conduite de Seydoublen et les explications d’experts et techniciens indiens qui ont en charge la bonne marche des machines.
Les visiteurs du jour ont vu des stocks d’arachide et d’autres matières premières, des bidons d’huile importés et confectionnés sur place, des machines en marche broyant et transformant des produits, une raffinerie et des panneaux solaires pour la fourniture d’électricité. Bref, une vraie et véritable unité industrielle remplissant toutes les conditions des normes internationales requises.
Maousse, gigantesque, fabuleux… les superlatifs peuvent s’aligner pour qualifier l’investissement consenti par notre compatriote dans sa volonté d’aider son pays, ses frères et sœurs maliens, ses mères et pères. Seydou Kéïta le dira à ses invités hommes de médias à la fin de la visite.
Au cours de cet entretien avec les journalistes, le promoteur de SDA a décliné les raisons de son initiative d’investir dans son pays natal au lieu d’ailleurs, sa vision pour le Mali et son ambition pour les populations maliennes, ce qu’il attend de l’Etat et des acteurs de la filière de l’agro-industrie.
Tout le long des débats, Seydou Kéïta ne s’est pas appesanti sur les difficultés qu’il rencontre, ni ses rapports, jugés tendus, avec les paysans et les commerçants des matières premières. Il est resté positif jusqu’au bout, parce que, selon lui, les obstacles sont faits pour être surmontés.
Sa vision pour le Mali et son vœu pour ses concitoyens, c’est de participer à la reconstruction du pays enduré par plus d’une décennie de crise multidimensionnelle ; c’est de contribuer à la souveraineté alimentaire ; c’est de préserver la santé des populations en mettant sur le marché local de l’huile de qualité ; c’est de lutter contre la vie chère en offrant les produits à bas prix conforme à la bourse du Malien moyen.
“Pour moi, c’est le plus important”, n’a-t-il cessé de répéter, esquivant toute velléité de le mener en bateau. Seydou n’a versé ni dans la polémique, ni dans les justifications ; il n’a indexé, ni accusé quelqu’un. Et l’homme est convaincu que le malentendu entre les intervenants du secteur et lui est passager parce que tous visent un même objectif : l’intérêt du Mali. Donc, le patron de la société SDA demeure optimiste en l’avenir.
Oui à l’appel du président du Mali
L’initiative de Seydou Kéita a une histoire. En effet, à sa prise du pouvoir (25 mai 2021), le président Assimi Goïta a lancé un appel à l’ensemble des Maliennes et des Maliens, établis singulièrement à l’extérieur, en les invitant à venir contribuer à la construction nationale, à investir dans des projets porteurs de croissance et de développement, à contribuer à la création d’emplois pour absorber le chômage notamment celui des jeunes. Il les a assurés de la disponibilité des autorités maliennes à les accompagner dans le strict respect des intérêts du peuple malien.
Seydou Kéïta a entendu cet appel et a répondu à ce cri de cœur du général d’armée Assimi Goïta. Il a entendu cet appel en créant la société Seydou Diogo Awa (SDA). Voilà d’où est partie l’idée. Le capital de la société, les investissements consentis, les chiffres annoncés et l’impact attendu en termes de production, de création d’emplois sont fortement appréciables et contribueront à réduire la dépendance du pays par rapport à l’extérieur pour l’approvisionnement du marché malien en huile.
L’innovation la plus importante, c’est que Seydou a su intégrer son autonomie énergétique dans ce projet. Il y a des plaques solaires qui assurent, 24 h sur 24, le fonctionnement de l’usine. C’est un investissement à la fois rentable et le retour sur investissement est garanti. C’est un message très fort à l’endroit de la jeunesse, pour dire, qu’après le football aussi, il y a une vie, qui peut être basée sur des unités industrielles et sur d’autres activités productives pour le Mali afin que l’ensemble de nos compatriotes puissent contribuer à la reconstruction du Mali.
Seydou décaisse, Assimi aux anges
Comme nous l’avons écrit plus haut, c’est le général d’armée Assimi Goïta qui a inauguré le gigantesque ouvrage au cours d’une cérémonie protocolaire ponctuée d’une longue visite guidée de l’usine.
A l’issue de cette visite, le président de la Transition a accordé une interview à la presse dans laquelle il a souligné l’importance stratégique de ce complexe industriel pour l’économie nationale. Il a également mis en avant les nombreux avantages que ce complexe apportera à la Commune rurale de Sanankoroba, particulièrement et au Mali en général, notamment la création d’emplois, la formation professionnelle et la stimulation de l’économie locale.
Le président de la Transition a également insisté sur l’importance de la collaboration entre le secteur public et le secteur privé pour assurer le succès de ce projet ambitieux. Assimi Goïta a surtout exprimé sa gratitude envers l’ex-capitaine des Aigles du Mali, pour cet acte patriotique qui, selon lui, doit inspirer la jeunesse malienne.
Seydoublen a fait ses preuves au double plan national et international en matière de football, a rappelé le chef de l’Etat, qui a salué sa reconversion de capitaine du ballon rond à capitaine d’industrie.
Pour le président Goïta, dans la vie, il y a deux choses qu’on ne peut arrêter : le temps et le changement. D’où son remerciement à l’endroit de Seydou Kéita pour avoir eu la vision de se projeter dans le temps et dans l’espace, faisant preuve d’un engagement patriotique.
Pour lui, la réalisation de cette usine est conforme à la vision de la Transition qui vise à promouvoir le développement endogène du pays, c’est-à-dire la production et la transformation sur place ainsi que la consommation. Assimi a ensuite encouragé Seydou Kéita à persévérer dans ce sens. Car, le Complexe agro-industriel SDA va impacter positivement le quotidien de ses concitoyens et réduire le taux de chômage dans nos pays avec ses 400 emplois directs et plus de 10 000 emplois indirects. “Je pense qu’aujourd’hui, la réalisation de cette usine est un pas vers notre souveraineté alimentaire avec la production de l’huile végétale alimentaire, la production d’aliments pour bétail et de tourteaux, celle de beurre de karité. Ce qui va nous permettre de développer cette souveraineté que nous devons renforcer dans tous les secteurs, notamment ceux sécuritaire, alimentaire, économique et industriel”, avait déclaré le chef de l’Etat.
Le général d’armée Assimi Goïta a réitéré au PDG du complexe agro-industriel la disponibilité du gouvernement à l’accompagner dans la mesure du possible pour la réussite de ce projet gigantesque. Il a également profité de l’occasion pour lancer à nouveau son appel vibrant à toutes les Maliennes et à tous les Maliens de la diaspora de venir investir dans leur pays. Pour lui, le Mali Kura passera forcément par l’industrialisation.
Seydou n’est pas le premier à réagir au cri de cœur présidentiel. Le jeudi 2 juin 2022, le général d’armée Assimi Goïta procédait à la pose de la première pierre de l’usine de cimenterie Atlas à Dio-Gare, dans le cercle de Kati. Une initiative de deux jeunes Maliens, Papa Oumar Samaké et Amadou Sow, promoteurs de la société S&S Industrie qui avaient décidé de répondre à l’appel à l’investissement du chef de l’Etat afin d’aider le Mali à prendre son envol. A Dio, il avait réitéré le même appel.
Une usine de haut standing, des chiffres parlants
Pour un investissement de plus de 14 milliards de F CFA, le Complexe agro-industriel SDA est composé de six unités de production intégrées, à savoir une unité de production de karité de 100 tonnes par jour, une unité de production d’huile de soja, d’arachide et de coton de 200 tonnes/jour. Aussi, une unité de production d’aliments bétail et d’aliments volaille de 120 tonnes par jour et une unité de production de bidons de 6 000 pièces/jour et une autre unité de production de savon. Il y a enfin une raffinerie de 30 000 litres par jour. Cet ensemble est alimenté par une centrale solaire photovoltaïque de 2 mégawatts qui couvre largement les besoins en électricité de l’usine. Cette centrale peut même dégager un excédent commercialisable.
Bâti sur une superficie de 7 ha, le Complexe agro-industriel est une société anonyme au capital social de 3 milliards de F CFA. Déjà, la SDA a créé 400 emplois permanents et plus de 10 000 emplois indirects.
La réalisation de cette usine est l’aboutissement d’un long processus de recherche, d’investigations, de négociations et de concertations entre le promoteur et ses différents partenaires.
Dans une approche intégrée, le Complexe agro-industriel entend développer, en amont comme sources d’approvisionnement en matières premières de l’usine, des cultures de diversification comme le soja, le sésame et l’arachide. Ce qui permettra de créer une agropole et d’établir un lien économique entre les producteurs de la zone et SDA.
La flambée des cours des produits agricoles et alimentaires sur le plan mondial en 2023 appelait l’impérieuse nécessité d’accorder la priorité au développement endogène de notre pays à travers la promotion des produits agricoles locaux.
“Mon ambition pour le Mali”
Le soutien des plus hautes autorités a renforcé Seydou Kéïta dans son projet très ambitieux savamment nourri et entamé en 2021. “C’est une fierté. Avec le ministre de l’Industrie et du Commerce, on se parle beaucoup. Il m’a accompagné tout au long de la réalisation du projet. Je suis surtout heureux de réaliser un tel projet au Mali parce que j’avais la possibilité de le faire à Dubaï où je vis. Mais, ma volonté, c’était de le faire chez moi au Mali, créer de l’emploi chez moi au Mali, pour participer à la reconstruction de notre pays.
C’est vraiment l’objectif. J’ai fait un investissement de haut standing pour que les autres qui viendront investir fassent autant, sinon plus. Les gens qui rentrent dans l’usine s’interrogent s’ils sont réellement au Mali. Ma plus grande fierté, c’est de m’imaginer moi, ce jeune garçon qui est parti à Marseille en 1996 retourner au bercail pour créer un ouvrage industriel pareil. Je souhaiterais que ce soit une visibilité pour le Mali et que ça fasse des émules au sein des Maliens de la diaspora, footballeurs ou pas. Le pays traverse des moments difficiles, il est donc important que les Maliens, tous les enfants du Mali, se donnent la main pour faire en sorte que le Mali retrouve toute son aura d’antan”, avait confié Seydou Kéïta à la presse au terme d’une visite du ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, en prélude à l’inauguration de l’usine par le chef de l’Etat.
Fruit de plusieurs années de dur labeur, le Complexe agro-industriel SDA est là pour le bonheur des employés, mais aussi de l’économie malienne.
El Hadj A.B. HAIDARA