L’Organisation Patronale des Industriels du Mali (OPI) en collaboration avec l’ONUDI et la Direction nationale des industries, organise, depuis hier au CNPM, la journée de l’industrialisation de l’Afrique célébrée le 20 novembre de chaque année. Le premier ministre, Cissé Mariam Kaïdara Sidibé, qui a présidé la cérémonie d’ouverture a reçu des mains du président de l’OPI, Mamadou Sidibé, un plan de sauvetage de l’industrie malienne. C’était en présence des membres du gouvernement dont le ministre de l’Industrie, des investissements et du commerce, de nombreux invités et surtout d’industriels qui exposent leurs produits, dans la cour du CNPM, à l’ACI Hamdallaye.
Lutter contre la pauvreté énergétique en Afrique pour soutenir la productivité et le développement ". Tel est le thème de la journée mondiale de l’industrialisation de l’Afrique que notre pays célèbre depuis hier, avec faste, grâce à l’OPI. Les activités ont eu lieu au siège du patronat et l’ouverture a mobilisé de nombreuses personnalités politiques, administratives et du monde des affaires.
La célébration par la communauté internationale et, plus particulièrement, les pays africains de la journée de l’industrialisation de l’Afrique, vise à inciter ces pays à s’engager davantage dans le processus industriel, pour susciter une prise de conscience au niveau mondial et mobiliser l’appui international en faveur du développement industriel de l’Afrique. La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présentation par Cyril Achcar du plan de sauvetage de l’industrie malienne (PSIM) élaboré par l’OPI. Ce document révèle que le secteur compte 425 unités industrielles dont 53% évoluent dans l’agro-industrie, et contribuaient en 2008 pour 4,6% au PIB contre 7,8% en 2002. Le secteur industriel emploie actuellement quelque 6 400 agents contre 7 800 en 2002.
Selon le plan de sauvetage, le secteur est confronté à des contraintes majeures comme l’insuffisance des infrastructures, le coût élevé de l’énergie, les taux d’intérêt spéculatifs, le manque de qualification des ressources humaines, la fraude et la concurrence déloyale, la contrebande, la lourdeur administrative, les difficultés à mettre en œuvre les facilités du code des investissements. Comme solutions dans les cinq ans à venir, l’OPI préconise l’aménagement des zones industrielles, l’interdiction d’attribuer des parcelles d’habitation dans les zones industrielles, l’implication de l’OPI dans l’attribution des parcelles, la baisse du coût de l’énergie, le portage par l’Etat des industries industrialisantes.
Pour l’OPI, il y a des mesures immédiates à prendre telles la réduction de la TVA à 50% pour les produits manufacturés et non importés, la suppression de l’acompte sur divers impôts et taxes (ADIT) pour les intrants, la mise en plan d’un fonds de garantie, la suppression de la taxe sur les activités financières (TAF), la baisse de l’impôt sur les sociétés à 25% contre 30 actuellement.
Le ministre de l’Industrie s’est félicité de cette célébration. Mme Sangaré Niamoto Ba de constater qu’aucun pays ou région n’a réalisé la prospérité et une vie socioéconomique décente pour ses concitoyens sans développer un secteur industriel puissant. Car c’est l’industrie qui propulse la croissance, favorise le transfert de techniques et le développement technologique, améliore la productivité, et crée des emplois. Aussi, ajouta t-elle, il ne peut pas y avoir d’industrialisation sans énergie. Or, dit-elle, il se trouve que la question énergétique s’impose à l’Afrique de manière pressante car, selon les statistiques, à peine 20% de la population du continent en milieu urbain ont accès à l’électricité.
En milieu rural, cette proportion n’atteint guère 2% dans certains pays. Pour le cas du Mali, Mme la ministre a souligné qu’en plus de l’adoption de la politique énergétique en 2006, le gouvernement a entrepris l’interconnexion électrique des axes Mali- Côte d’Ivoire et Ghana-Burkina-Mali pour permettre l’accès à l’électricité à moindre coût.
Les efforts du gouvernement en faveur du secteur industriel ont été reconnus par le président de l’OPI, Mamadou Sidibé, mais il s’empressa d’ajouter que le secteur reste confronté à des difficultés que cette célébration offre l’occasion d’examiner sérieusement.
Après le cérémonial, le Premier ministre a coupé le ruban symbolique de l’exposition des produits industriels locaux. Cette exposition se tient dans la cour du CNPM où les différents stands proposent une gamme variée de produits. Tous ces stands ont été visités par Cissé Mariam Kaïdama Sidibé et sa suite dont les ministres Modibo Kadjoké de l’Emploi et de la formation professionnelle, Sidiki N’Fa Konaté de la Communication, Jeamille Bittar, le président du CESC ainsi que le PDG de la BNDA, Moussa Alassane Diallo.
Après le tour des stands, le Premier ministre s’est dite impressionnée par ce qu’elle a vu et a félicité des industriels qui, malgré les multiples difficultés soulevées, arrivent à se faire une place au soleil. Elle a promis d’examiner les préoccupations du secteur avec les acteurs eux-mêmes
Youssouf CAMARA