C’est sous la haute présidence de SEM Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République du Mali que notre pays a commémoré les 28 et 29 novembre 2015 la journée de l’Industrialisation de l’Afrique (JIA), édition 2015. C’était au CICB sous le thème : «des PME pour l’éradication de la pauvreté et la création d’emplois pour les femmes et les jeunes». C’est pour la première fois que cette journée enregistre la présence d’un président de la République. Avec cette présence d’IBK à la cérémonie d’ouverture de la journée, nos autorités démontrent la preuve de la prise de conscience de l’importance du secteur de l’Industrie dans le développement économique et leur engagement pour la relance du secteur industriel. Etaient également présents à la cérémonie d’ouverture, parmi tant autres invités de marque, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, M. Abdel Karim Konaté, le président de l’Organisation Patronale de l’Industrie (OPI), M. Cyril Achcar. Les temps forts de la journée du 28 novembre ont été la remise officielle du résultat des six études de l’OPI au ministre du Commerce et de l’Industrie et la visite guidée des stands d’expositions tenus par plus de 50 industriels maliens.
En tout début de cérémonie, après la minute de silence en mémoire des victimes des attentats de ces derniers jours, notamment celui de Radisson et l’exécution de l’hymne nationale, le public a eu droit à un film présentant les différents sponsors de cette journée. C’est après quoi, le représentant du maire de la commune III du District de Bamako a exprimé toute sa joie d’accueillir ce beau public pour cette journée de l’industrialisation de l’Afrique. Le deuxième film, documentaire cette fois-ci, était consacré sur l’état des industries au Mali. Cet élément a fait ressortir que la situation des industrielle au Mali reste déficitaire par rapport aux pays voisins de la sous-région et que la balance commerciale est aussi déficitaire de 400 milliards de FCFA. D’où l’appel de M. Cyril Achcar, premier responsable des industriels du Mali pour renverser cette tendance. Ainsi, pour lui, c’est dans le cadre de la Seconde Décennie internationale pour le développement de l’Afrique (1991-2000), que l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé en 1989 le 20 novembre Journée pour l’industrialisation de l’Afrique sous la résolution A/RES/44/237). Cette célébration est destinée à mobiliser l’engagement de la communauté internationale en faveur de l’industrialisation de l’Afrique. La situation de l’industrialisation du Mali est selon le président de l’OPI reste largement déficitaire. Contrairement à des pays comme le Cote d’Ivoire ou le Ghana qui possède plus de 8000 unités industrielles, le Sénégal avec environ 4000, le Mali quant à lui se retrouve avec à peine 500 unités, dont l’informel. Quant au formel, il compte à peu près 80 industries. Il faut aussi signaler le PIB qui tourne autour de 4 à 5% pour le sous-secteur de la manufacture, contrairement à la moyenne UEMOA qui passe à 11%, avec 18% pour la Cote d’Ivoire et 14% pour le Sénégal. Pour faire face aux maux qui minent ce secteur, l’OPI a dans son livre blanc fait 21 propositions, dont les études ont été validées récemment au cours d’un atelier. Il a invité les industriels maliens à être plus compétitifs avec des produits de qualité sur le marché. Comme quoi, on ne peut pas parler de développement sans industrie.
Quant au ministre du Commerce et de l’Industrie, M. Abdel Karim Konaté, il a dans son intervention rappelé l’adoption en 2010 d’une politique nationale de développement de l’industrie, avec son plan d’action évalué en 2014. Il a indiqué aussi que le thème cette édition s’accorde bien avec la vision des plus hautes autorités du pays en faveur du secteur industriel pour la création d’emploi et l’éradication de la pauvreté.
Il importe de souligner que le livre blanc de l’OPI sur l’industrie, avec ses 21 propositions, a été remis au président de la République comme cadeau.
Par ailleurs notons que dans son message pour cette journée, le secrétaire général des Nations Unies a fait savoir que ces dernières années, un grand nombre de pays africains ont enregistré une forte croissance économique et des progrès sensibles sur la voie du développement humain. L’objectif d’un développement industriel inclusif et durable continue cependant de se dérober. Le chômage des jeunes et l’inégalité entre les sexes compromettent les efforts déployés sur le continent pour éliminer la pauvreté.
Selon les estimations, le secteur privé en Afrique contribue à hauteur de 80 % au produit intérieur brut du continent et représente 90 % de l’emploi total. Les petites et moyennes entreprises (PME) ont un rôle décisif à jouer dans le développement industriel de l’Afrique. Or, les possibilités qu’elles offrent aux femmes et aux jeunes sont limitées, si bien que le potentiel du continent en matière d’entreprenariat reste sous-exploité. Il s’ensuit que les capacités, en ce qui concerne le développement socio-économique porteur de transformation, l’innovation et la création de valeur ajoutée sont réduites.
A retenir enfin que les deux journées ont été marquées par des conférences-débats les thèmes «des PME pour l’éradication de la Pauvreté et la Création d’Emplois pour les Femmes et les Jeunes», «l’apprentissage par alternance dans les entreprises industrielle» et sur la politique nationale de développement de l’industrie et l’exposition des produits industriels fabriqués au Mali.
Dieudonné Tembely
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Ils ont dit…
Ibrahim Boubacar Keita, président de la République
Malgré les difficultés il faut continuer et persévérer. Le secteur connait des handicaps d’ordre structurel et aussi la fraude qui revêt différentes formes. Il y a aussi le problème d’accès à l’énergie, c’est pourquoi nous sommes interpelés avec d’autres Etats africains à mutualiser nos forces pour faire en sorte que le disponible énergétique hausse singulièrement en Afrique. Les industriels maliens sont expérimentés, professionnels et se battent. Nous leurs devons l’embryon qui est là. L’ambition pour ce pays je l’ai. Il n’est normal que le coton malien ne soit transformé au Mali qu’en très quantité. Nous avons également l’ambition d’offrir de l’emploi aux jeunes de ce pays pas seulement dans la fonction publique mais aussi dans le privé, singulièrement dans l’industrie. Pour toutes ces raisons on ne doit jamais nous soupçonner de mépriser ce secteur là pour qui nous avons les plus hautes ambitions. Avec le livre de l’OPI nous comptons aller le plus loin possible et faire en sorte que les conditions idoines pour l’émergence d’une véritable industrie se créent au Mali.
Karamoko Komagara, chef service vente à la direction commerciale de la CMDT
Je suis à ma deuxième participation à cette journée de l’Industrialisation de l’Afrique. C’est une journée qui est importante en ce sens que l’industrie joue un rôle très important dans le Development d’un pays. Sans industrie, la transformation des produits locaux reste impossible. Ici, c’est l’occasion de montrer le savoir-faire du parc industriel malien en matière de transformation des matières locales et importées.
Lassina Koné, responsable commercial Fofy Industries
Comme à l’accoutumée, Fofy Industries participe à cette journée qui permet de montrer notre savoir-faire au public. Maintenant, nous sommes transformés en un véritable équipementier de maison avec des meubles de tout genre, les salons et les armoires qui sont fabriqués avec nos produits locaux. La journée est une bonne initiative qu’on veut qu’elle soit pérenne et surtout on veut qu’elle soit plus longue car en deux jours, on ne peut pas faire beaucoup de chose. Si on étale la durée, je crois que cela va faire plus intéressant.
Par Dieudonné Tembely