L’industrialisation est la priorité de mon département mais le commerce et les services ne sont pas oubliés. Pour ces deux derniers secteurs le cap c’est la modernisation, le renforcement des infrastructures marchandes, la formalisation des petites activités de commerce et de service ( des incitations seront données à tous ceux qui acceptent de quitter le secteur informel. Un autre post donnera les détails de ces incitations)
Il nous faut aménager nos marchés pour les rendre plus coquets, plus attractifs et plus propres. Les marchés doivent devenir des lieux où on n’aime venir pour des promenades agréables de détente et de découverte de beaucoup de nouvelles choses.. Nous devons moderniser le commerce de distribution en construisant des grandes surfaces des halls et des magasins de libre-service. Les petites boutiques classiques doivent disparaître petit à petit pour les grands magasins qui créent plus d’emplois et de la valeur ajoutée. Ils sont également plus hygiéniques et conservent mieux et plus longtemps les produits notamment alimentaires frais.
L’investissement dans l’infrastructure marchande est très rentable au Mali. Il est plus rentable que les logements.
Je reviens à l’industrie où nous avons une approche filières. Chaque filière sera tirée par une ou plusieurs usines de transformation. Les usines seront construites pour le marché régional donc avec les meilleures technologies et des emballages attractifs.
Les filières prioritairement retenues sont celles qui sont bien enracinées dans l’économie rurale donc qui peuvent donner beaucoup d’emplois et de revenus aux ruraux. Notre objectif est d’élargir la classe moyenne malienne dans le milieu rural et augmenter le pouvoir d’achat des ruraux. Ce qui bien entendu créera une demande intérieure forte pour les produits manufacturés. Dans la première phase du processus de développement industriel l’accent sera mis sur les filières à fort potentiel d’exportation. Notre croissance sera plus rapide au début si elle est tirée par l’exportation. Nous avons un avantage comparatif dans certaines filières et nous devons l’exploiter. C’est le cas par exemple de la gomme arabique qui est un don de la nature. C’est le cas aussi de la mangue et de la viande rouge etc.
L’état soutiendra ces filières en les organisant mieux autour des usines qui seront érigées en locomotives. Elles apporteront aux autres membres de la filière le débouchées (marché garantie par des relations contractuelles) l’encadrement, la formation sur les meilleures pratiques culturales et elles vont leurs donner du crédit en leurs fournissant les intrants essentiels.
L’état de son côté va jouer sa partition en orientant ses institutions de recherche appliquée vers ces filières pour les aider à innover et à accroître les rendements. Chaque filière aura un programme gouvernemental de recherche appliquée.
Le gouvernement va aussi mobiliser le système financier pour soutenir ces filières à travers des crédits de campagne à des taux préférentiels. Pour justifier ces taux préférentiels l’état mettra en œuvre des programmes de mise à niveau pour tous les acteurs de chaque filière pour aboutir à leur derisquification (réduire leur risque). Ainsi les acteurs seront encouragés à mettre en place une bonne gouvernance d’entreprise : choix de Directeurs généraux professionnels de niveau international, ouvrir au moins 1/3 des membres de leur conseil d’administration à des professionnels de standard international, obtenir des certifications qualité et respecter les normes les plus élevées dans leur secteur d’activités, former régulièrement le personnel pour qu’ils soient toujours qualifiés.
Voilà exposée notre stratégie de développement.
Les volets réseaux de centres de formation technique et professionnelle dont la CCIM sera la locomotive et la création des clubs d’investisseurs ou business angels et autres marchés de fonds propres pour les entreprises seront développés dans une autre publication.
HarounaNiang