L’Organisation patronale des industriels du Mali (OPI) en partenariat avec le département en charge du Développement industriel et le CNPM a organisé le samedi 11 novembre 2017 son Assemblée générale ordinaire avec à l’ordre du jour la présentation du Catalogue des produits industriels « Made in Mali » et l’examen du rapport d’activités 2016. La cérémonie, placée sous le parrainage du Premier ministre, a été présidée par M. Mohamed Aly Ag Ibrahim, le ministre du Développement industriel. C’était en présence de M. Cyril Achcar, président de l’OPI, de Mamadou Sinsy Coulibaly, président du CNPM, de Youssouf Bathily, président de la CCIM et de plusieurs autres personnalités dont des industriels.
Malgré un climat peu favorable, les acteurs du tissu industriel malien, sous la houlette de leur actuel président, M. Cyril Achcar, sont en train de se battre pour la croissance économique et l’amélioration de certains équilibres macroéconomiques du pays. Comme en témoignent les différentes études et propositions faites aux plus hautes autorités du pays par l’organisation. Hier, c’était le livre blanc tome 1 et 2. Aujourd’hui, l’OPI met à la disposition des pouvoirs publics et des autres consommateurs maliens un Catalogue des produits industriels fabriqués au Mali. La présentation de ce document et sa remise au ministre en charge du Développement industriel a été l’un des temps forts de cette Assemblée générale tenue ce samedi 11 novembre 2017 au CNPM.
Ainsi, dans son mot de bienvenue à cette rencontre, le premier responsable des industriels maliens, M Cyril Achcar, dira que son organisation «est le groupement professionnel des industriels de la manufacture crée le 5 juillet 1975 et qui regroupe 130 unités installées recensés dans le secteur « formel », dont 70% d’entre elles sont actives, c’est-à-dire à jour de leur cotisation. Elle participe avec les entreprises minières et celles des bâtiments et travaux publics au secteur secondaire qui pèse 22 % dans le PIB du pays. Mais pris séparément, la manufacture fait mois de 6% du PIB, contre 11% de moyenne pour les pays de l’UEMOA». Il indiquera que «cette situation alarmante a conduit l’OPI, à l’élaboration d’un programme de mandature devenu «le livre blanc de l’industrie» au mois de juin 2013 à la faveur de l’élection présidentielle puis devenu «le livre blanc de l’industrie, tome 2» à la faveur de la dernière élection du bureau de l’Organisation en juin 2016».
Faire connaitre les principaux produits fabriqués au Mali
S’agissant du Catalogue des produits industriels « made in Mali», M Achcar soulignera que «la raison principale de la réalisation du présent document, est de faire connaitre les principaux produits fabriquées au Mali au bénéfice des consommateurs sans oublier le plus grand d’entre eux à savoir l’Etat et sa commande publique».
Pour rappel, note le patron des industriels maliens, «le thème de la commande publique lors de la JIA 2014 répété en 2015 et 2016 a payé ! ». Ainsi, dit-il, «d’une part nous avons un premier catalogue et d’autre part le Gouvernement et plus particulièrement le ministère du Développement Industriel qui travaille assidument à la signature d’un décret encourageant les produits locaux dans la commande publique dans le respect des règles communautaires». `
Pour le Président Cyril Achcar, en éditant ce catalogue, l’OPI souhaite atteindre quelques objectifs. Il s’agit d’encourager l’investissement productif, de montrer les produits fabriqués du Mali, de valoriser la production locale «Made in Mali» et d’orienter la Commande publique en faveur des productions nationales. Elle souhaite aussi encourager le patriotisme économique et séduire les consommateurs.
«Au vu de ce catalogue qui présente la multitude de produits « made in Mali », l’on ne saurait oublier la somme d’efforts consentis par les industriels à cause des difficultés de tous ordres qui assaillent l’économie nationale depuis 2012» a fait savoir le président de l’OPI.
En effet, ajoute-t-il, «l’économie malienne se remet difficilement des conséquences de la crise de mars 2012, prolongée, hélas, par une guerre larvée et persistante qui entraîne le morcellement du territoire national en rétrécissant par ce fait le marché national. Vendre à Mopti est devenu compliqué, vendre à Tombouctou n’est plus qu’un souvenir».
Pour clore ce chapitre, M. Cyril Achcar dira que «la promotion des achats publics de biens et services, produits localement, marque ainsi le début d’un processus d’incitation à fabriquer localement pour faire face aux besoins réels de notre Administration Publique en matière de biens d’équipement, de consommables et de consommations ». À ses collègues Industriels, il lance l’invitation « de faire preuve de plus de dynamisme et d’ingéniosité pour adopter une position concurrentielle permettant d’offrir à l’Etat, à travers la commande publique, des produits compétitifs, de bonne qualité et à des prix abordables».
Quant au président du Conseil National du patronat du Mali (CNPM), M. Mamadou Sinsy Coulibaly, il a invité les autorités à reconnaitre le savoir-faire des industriels maliens, la labélisation des produits « Made in Mali », et aussi à combattre ensemble pour mettre fin au commerce traditionnel, qui restent un des combats de sa structure. Après plusieurs conseils aux nombreux industriels présents, le patron des patrons maliens les à demander de ne pas être ostentatoires mais de présenter, par contre, des produits ostentatoires.
Le ministre du Développement industriel, M. Mohamed Aly Ag Ibrahim, indiquera que le Catalogue présente les produits fabriqués par 57 unités industrielles, intervenant dans de multiples secteurs comme l’agro-industrie, l’emballage, l’équipement, les BTP, les mobiliers, les plastiques, l’imprimerie, les tissus et autres. En outre, il fera savoir que l’ambition de son département est de créer les conditions les plus optimales pour que le secteur secondaire, notamment dans sa composante manufacturière, occupe la place qui lui revient dans la structure d’une économie moderne. Et cela, en vue de presser le rythme de la marche de notre pays sur le chemin de l’émergence et du progrès.
S’adressant aux industriels, le ministre soutient que «seule une forte redynamisation du « Made In Mali» peut nous permettre de participer, la tête haute, aux échanges avec les autres pays au lieu de les subir et de compter, à notre juste valeur, au sein de l’espace communautaire».
«Nous demeurons convaincus que pour stimuler la productivité de l’industrie et renforcer sa compétitivité, l’accès à l’achat public constitue certainement un levier déterminant qu’il est nécessaire d’actionner. C’est pourquoi, les réflexions sont en cours sur la mise en place d’une réglementation appropriée, compatible avec les textes en vigueur et les engagements internationaux du Mali, en vue de favoriser les entreprises nationales, notamment les PMI-PME, dans l’accès à la Commande publique», note le ministre. Il conclura en déclarant que l’Etat jouera toute sa partition pour donner un nouveau souffle à l’industrialisation du Mali.
Présentation du rapport d’activités 2016 de l’OPI
Pour revenir à l’Assemblée générale, il faut souligner, avec le Président de l’OPI que la période qui vient de s’écouler a été significative dans la vie de l’organisation, car le processus de dialogue public privé, engagé a été poursuivi.
A ce titre, dira M. Cyril Achcar, le bureau est fier d’informer ses adhérents de l’inscription dans la Loi de finance 2017 de la déductibilité du TAF sur les investissements productifs, l’avènement d’un fonds d’investissement en sus du fond de garantie auprès du FGSP. Il y a aussi la relecture partielle du décret sur la répartition des produits amende confiscations pénalités frais de poursuite et de primes sur les saisies et fraudes mais le processus de réforme va continuer pour que la mesure impact réellement sur l’industrie.
«Pour l’année 2016, la Chambre de Commerce et d’Industrie a donné son accord pour appuyer une étude supplémentaire. Une étude en cours sur les entrepôts privés et leur impact sur l’industrie nationale confié au doyen Moussa Diakité expert en la matière», note-t-il.
Les défis du secteur
Dans son discours, le président de l’OPI n’a pas manqué de souligner les défis de l’industrialisation du Mali. Il s’agit entre autres des problèmes de fraudes et de concurrence déloyale, l’état des zones industrielles, l’absence d’énergie ou les coupures à répétition de l’EDM, la cherté de l’argent pour les investissements industriels et le manque de disponibilité de la matière première locale, illustrent à suffisance la situation difficile de l’industrie. En outre, la balance commerciale du pays reste déficitaire de plus de 400 milliards de FCFA.
«La bonne santé des entreprises industrielles est d’abord la base pour un pays qui désire l’émergence, à savoir une croissance robuste, de la création d’emplois et plus de recettes fiscales, martèle-t-il. Pour lui, l’Etat doit assurer sa mission avec la construction des infrastructures de bases sur l’ensemble du pays afin de créer de nouveaux pôles de développement économique sur toute l’étendue du territoire et de favoriser la situation des industries existantes pour attirer davantage d’investissements locaux et étrangers. En plus, les plus hautes autorités doivent améliorer réellement le climat des affaires, de diligenter l’adoption du décret sur la commande publique vers nos industries, l’Etat étant un acteur économique de taille dans l’économie et de mettre en œuvre les réformes validées par les études fournies ces dernières années.
«Ce que nos voisins portuaires ont réussi, nous pouvons également le faire en s’inspirant des bonnes pratiques et en menant à bien les différentes réformes structurelles de notre économie» fait-il savoir. Pour lui, il s’agit de rompre avec la désindustrialisation du pays et oser les réformes permettant d’accroitre la contribution du secteur de la manufacture dans le PIB, objectif 15% d’ici 3 ans sachant que la Cote d’Ivoire est actuellement à 19%, le Sénégal à 14% et nous n’en sommes qu’à 6%.
Pour conclure, les Maliens doivent avoir à l’esprit et au cœur la célèbre phrase du président Abraham Lincoln qui disait en 1861 que « lorsque nous achetons un bien à l’étranger, nous avons le bien et l’étranger a l’argent. Mais, lorsque nous achetons un bien chez nous, nous avons le bien et l’argent».
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com
😁CEUX LA SUR L IMAGE SONT ILS LES INDUSTRIELS MALIENS?😂
!!!!!Led libanisels maliens!!!!
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