L’investisseur indien Wacem, qui veut aller vite avec les travaux de construction de la cimenterie intégrée à Astro, dans la région de Kayes, est aujourd’hui confronté à de nombreux obstacles, notamment la réticence du ministre des Mines à diligenter la délivrance des autorités administratives indispensables pour le bon déroulement. Cet agissement d’Abou-Bakar Traoré ne saurait étonner quand on se rappelle que l’ami du Premier ministre a été le fervent défenseur du groupe français Saur International, partenaire stratégique à l’époque à EDM-SA contre le Mali concernant la tarification de l’électricité et de l’eau.
Au delà des hésitations de la Banque de Développement du Mali (BDM-SA), chef de file du pool bancaire local et la BOAD, partenaire stratégique du pool dans cette opération, à mobiliser une enveloppe de 44 milliards F cfa sous forme d’emprunt, le projet de cimenterie intégrée à Astro dans la région de Kayes souffre du retard pris dans l’acquisition du permis d’exploitation du site de Djikoye réputé renfermé une reverse de 5 millions de tonnes de calcaire. Le dossier traîne étonnement sur la table du ministre des Mines depuis plus de 5 ans alors que c’est le président de la République en personne qui s’était engagé à diligenter l’acquisition de ce site important aussi sollicité par l’entreprise française, Vica, pour en faire la source d’approvisionnement de son usine du Sénégal. Elle et Lafarge veulent réduire le Mali à la consommation du ciment. C’est pourquoi, on soupçonne ces sociétés de prendre en otage le projet de la société mixte d’exploitation Diamond Cement-Mali SA, filiale du groupe indien Wacem, depuis le 27 mai dernier, bénéficie d’une participation de l’Etat malien à son capital à hauteur de 2,2 milliards de f CFA, soit 10% du capital, représentant son apport. Et le ministre Abou Bakar Traoré semble jouer aux jeux des français. Ce qui semble n’étonner personne quand on sait que ce grand ami du PM traîne la réputation de rouler pour le pays de Nicolas Sarkozy. N’est-il pas déjà le seul ministre malien à soutenir en 2005 le groupe Saur International ( dont il aurait été le conseiller fiscal), partenaire stratégique français dans le capital d’EDM-sa, à couteaux tirés avec l’Etat malien pour des problèmes de tarification. M. Traoré a failli un jour en venir aux mains en conseil de Ministres avec le ministre chargé de l’Energie à l’époque, Ahmed Diane Séméga qui tentait d’expliquer le conflit avec le groupe français par le contrat signé entre l’Etat et Saur qui comportait beaucoup d’incohérences. Ces motifs ont amené l’Etat à mettre un terme au contrat et de commun accord avec Saur. Pour la présente affaire, l’Etat doit encore s’assumer et surtout mettre hors d’état de nuire des personnes comme le ministre Abou-Bakar Traoré qui passe désormais comme l’homme des Français au sein de notre gouvernement.
Ben Dao