Entré en vigueur en 2006, le Programme de compétitivité et de diversification agricoles (PDCA) a apporté une nette amélioration de la production agricole des filières sélectionnées. Deuxième pays africain exportateur de mangues après la Côte d’ivoire et troisième exportateur mondial d’échalotes, le Mali ambitionne de passer au niveau semi-industriel.
La réalisation d’un programme pluriannuel d’investissements visant au renforcement de la compétitivité et à la diversification des productions agricoles, halieutiques et animales, grâce à un crédit approuvé en juillet 2005 par la Banque Mondiale porte déjà ses fruits.
A 15 mois de la fin du projet, des résultats forts encourageant ont été obtenus, si l’on s’en tient aux résultats de la mission de supervision Banque mondiale – Gouvernement du Mali, dirigée côté Banque par Mme Yéyandé Kassé Sangho.
Filière mangue: grâce à l’introduction de nouvelles technologies, la nouvelle donne est désormais de faire des vergers commerciaux, avec un appui particulier à la transformation. Aujourd’hui, le Mali exporte entre 26 à 30 tonnes de mangues sèches. Quant à la commercialisation, les marchés internationaux sont pénétrés. Avec un chiffre d’affaires de 8 milliards de FCFA, la mangue est devenue le premier produit d’exportation du Mali. Les exportateurs n’ont plus de problèmes de marché. Seul handicap, aucune banque ne finance la filière. Aussi le PDCA a-t-il pensé que les différents maillons de la filière devaient avoir une force de proposition et a, à cet effet, organisé l’interprofession.
Filière échalotes: une filière prioritaire pour le PDCA, car le Mali est le troisième exportateur mondial d’échalotes, avec une production d’environ 230 000 tonnes par an
Filière viande / bétail: le sous-secteur de l’élevage procure près de 10% du PIB et environ 11% des recettes d’exportation du Mali.
Le Coordinateur du PDCA, Gagny Timbo, soutient qu’il y a des succès solides à renforcer, mais qu’il faut prendre des dispositions pour que les filières soient pérennisées. Selon lui, Il reste à consolider le verger commercial, à renforcer l’interprofession, à installer des infrastructures de conditionnement dans les principaux bassins et à développer le petit secteur connexe privé à travers le pays. Il s’agit ici des personnes qui installent les goutte à goutte ou qui fabriquent des séchoirs, bref les services d’appui qui ne sont pas du ressort de l’Etat. «Aujourd’hui que les marchés internationaux sont pénétrés et que nos produits sont de meilleur qualité, il nous faut passer à l’état semi-industriel».
Pierre Fo’o Medjo