A l’instar des autres pays, au Mali, l’Organisation Patronale des Industriels (OPI) a célébré, du samedi 28 au dimanche 29 novembre derniers au CICB, la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique. Présidé par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, l’évènement a permis au président de l’OPI, Cyril Achcar de partager avec les autorités publiques, les difficultés auxquelles sont confrontées les promoteurs industriels au Mali.
« Lorsque nous achetons des biens manufacturés à l’extérieur, nous avons les biens et les étrangers ont l’argent, mais lorsque nous achetons des biens chez nous, nous avons à la fois les biens et l’argent », cette phrase est de l’ancien président américain, Abraham Lincoln. C’est dans cet ordre d’idée que l’Organisation Patronale des Industriels (OPI), a inscrit la célébration de la 29ème édition de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique, avec comme thème : « Des PME pour l’éradication et la création d’emplois pour les femmes et les jeunes ».
Selon le président de l’OPI, Cyril Achcar, la célébration de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique a pour objectif entre autres d’inciter les pays africains à s’engager dans le processus industriel et à susciter une prise de conscience au niveau international en faveur du développement industriel de l’Afrique.
Pour lui, cette journée est une occasion pour les acteurs du secteur industriel de s’interroger sur les solutions à mettre en œuvre pour développer l’industrie et permettre aux pays africains de rattraper le fossé qui les sépare des pays développés ou industrialisés.
Le Mali, premier importateur de produits industriels dans l’espace UEMOA
A cet effet, le premier responsable de l’OPI, Cyril Achcar constatera que le Mali est très en retard par rapport à plusieurs de ses pays voisins.
Pour preuve soutient-il, la contribution des produits manufacturés au PIB est de l’ordre de 4 à 5%, contre 11% pour la moyenne de l’UEMOA, 15% pour le Sénégal 19% pour la Côte-D’ivoire et 24% pour le Maroc. Aussi dit-il, avec une balance commerciale déficitaire de 400 milliards FCFA, le Mali est le premier importateur de produits industriels dans l’espace UEMOA, soit l’équivalent du montant de l’aide publique au développement.
« Au Mali, nous n’avons que quelques centaines d’unités industrielles tandis que nos voisins de la Côte-D’ivoire (8 000 unités industrielle) et du Sénégal (3 000) comptent plusieurs milliers », a-t-il déploré. Avant d’ajouter que ce retard industriel du Mali s’explique par un certain nombre de facteurs qui entravent l’épanouissement du secteur industriel. Au nombre desquels : la mauvaise application des textes communautaires, la banalisation de l’industrie dans le fonctionnement quotidien de l’administration, le déficit de la culture industrielle, un arbitrage budgétaire défavorable à l’industrie.
Pourtant, soutient-il, le développement d’un pays n’est pas possible sans l’industrialisation. D’où, selon lui, l’élaboration du Livre Blanc par l’OPI. Un document qui contient plus d’une vingtaine de solutions devant favoriser le développement du secteur industriel au Mali.
Des solutions qui, selon le président de l’OPI, Cyrill Achcar, ont déjà fait l’objet de plusieurs études par le comité ad hoc mis en place pour la circonstance par le ministère du Commerce et de l’Industrie. A l’en croire, les nouvelles réformes s’articulent autour des axes clés tels que la libre circulation des hommes et de leurs biens dans la zone CEDEAO, la lutte contre la contrebande, la mise en œuvre de la TVA industrielle avec un taux de 5%, ainsi que des propositions de conciliation fiscale en vue de renfoncer la sécurité des investisseurs.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdel Karim Konaté, ajoutera que le monde industriel restera mobilisé pour la création des 200 000 emplois promis par le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta pendant son premier quinquennat. Avant de rappeler que la crise que le Mali traverse depuis 2012 a profondément affecté le secteur industriel. Pour y face, dit-il, le gouvernement sous le leadership du Premier ministre Modibo Keïta usera de tous les moyens en sa disposition.
Quant au président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, il a promis que tout sera mis en œuvre pour changer la donne afin de faire du Mali un pays émergent. Il a exhorté les promoteurs industriels à travailler dur et à faire preuve de plus d’imagination.
L’évènement a pris fin par la remise officielle du Livre Blanc de l’OPI au président IBK et une visite des stands d’exposition par les officiels.
Lassina Niangaly