Le premier salon international de l’industrialisation du Mali (SIM) s’est tenu les 19, 20 et 21 avril avec la Turquie comme invitée d’honneur. La cérémonie d’ouverture était présidée par le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta.
Ils étaient plus de 3000 participants à prendre part à ce premier salon. La cérémonie d’ouverture était haute en couleur. Ce qui fait dire au maire de la commune V du district de Bamako, Amadou Ouattara, que ce salon est la locomotive du développement économique du Mali. Pour lui, c’est l’illustration de la volonté des plus hautes autorités de porter aux yeux du monde les potentialités du Mali.
A sa suite, Mamadou Sinsi Coulibaly, président du Conseil national du patronat du Mali, estimera que le salon qu’il soit industriel ou commercial revêt un caractère particulier pour le secteur privé malien. Selon lui, il offre un cadre idéal aux opérateurs économiques maliens de rencontrer d’autres et nouer des relations d’affaires. Le patron des patrons maliens s’est dit fier de la tenue de ce salon, car l’industrie parait comme le moteur des économies des pays comme le nôtre. Le président Coulibaly soutient que c’est un créneau de présentation des opportunités du Mali pour attirer des flux de capitaux. Partant, il indiquera que le Cnpm est conscient des enjeux de ce salon. D’où sa présence aux côtés du gouvernement pour la réussite de ce salon.
Le patron des industriels maliens, Cyril Achcar, pour sa part, salue l’initiative qui, selon lui, est une belle occasion de reparler industrie, de créer des emplois et d’exploiter le potentiel malien. L’industriel estime qu’au Mali, il y a des potentialités reconnues qu’on ne pourrait exploiter qu’en luttant contre la corruption, en faisant la promotion de la bonne gouvernance et en prenant les bonnes décisions.
Cyril Achcar souligne qu’il s’agit de produire au Mali et non de commercialiser avec le Mali. Il pense qu’il est temps d’amorcer l’industrialisation du Mali, car le développement y en dépend.
La Cedeao, par la voix de Mamadou Traoré, représentant de la Commission sous-régionale, estime que c’est une initiative heureuse que la Cedeao apprécie et soutien. A ses dires, cela prouve que les pays de la sous-région ont des potentialités. Ce salon, dit-il, rentre dans la vision de la Cedeao qui a vite compris l’impérieuse nécessité de l’industrialisation. D’où des efforts dans ce sens.
Il estime que le Mali doit servir de modèle aux pays de la sous-région et même à l’Afrique à travers cette initiative.
Le ministre du Développement industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim, visiblement comblé de la présence des plus hautes autorités du pays, a eu du mal à cacher sa joie. Il a commencé par saluer la Turquie qui, dit-il, accompagne le Mali dans ce projet plein de promesses. En cela, il remercie les autorités de ce pays pour leur engagement à leurs côtés pour aider au réveil de l’industrialisation du Mali.
Le ministre pense que c’est un rendez-vous d’affaires et de partage d’expérience. Il soutient que le Mali sort à peine d’une crise multidimensionnelle et aujourd’hui la page est tournée et le développement s’accélère.
Mohamed Aly estime que ce salon regroupe les entreprises de tout gabarie et doit avoir un impact positif sur l’économie. « Son rôle est de ramener le Mali à sa place dans la sous-région en termes d’industrie », affirme le ministre. Il appelle à l’exploitation du grand potentiel agricole du Mali et la promotion du ‘’Made in Mali’’.
A noter que pendant les 3 jours de travaux, les participants ont eu droit à plusieurs conférences sur des thématiques aussi riches que variées, animées par des experts nationaux et étrangers. Mais aussi, des rencontres B2B qui ont permis de nouer des contacts entre les Maliens et les potentiels investisseurs.
Harber MAIGA
Le complexe malien à son paroxysme :
Robert Brazza pour apprendre aux Maliens la langue française
Le complexe du malien face aux étrangers ne souffre d’aucun doute. Ce complexe a atteint son paroxysme lors du salon de l’industrie tenu la semaine dernière. Nombreux étaient ceux qui se sont demandé les raisons de la présence de l’animateur de Canal+, Robert Brazza, comme modérateur de la cérémonie d’ouverture.
Dans un pays plein de modérateurs à l’image d’Ibrahim Diombélé , Alassane Diombélé, Oumar Sidy Sangho, Diouballo Sangho, Niana Aliou Touré, Célia D’Almeida, entre autres, les organisateurs du premier salon international de l’industrie n’ont trouvé mieux que de recourir aux services de Robert Brazza pour parler français devant IBK et Soumeylou Boubèye.
Interrogés, l’Agence de communication Spirit, chargé de l’organisation, a confié que sa présence rehausse le niveau de l’événement qui se voulait international. Sur le coût de son cachet, c’est le silence radio. Un agent de la boîte nous confie que cela a été négocié au haut sommet, mais, ce qu’il sait, c’est que l’intéressé; au-delà du billet d’avion, a exigé une suite présidentielle dans un hôtel de Bamako.
Il faut espérer que la présence de Robert Brazza a convaincu les investisseurs à casser les tirelires pour financer les projets des opérateurs économiques maliens.
Complexe, quand tu nous tiens !