Industrialisation de l'Afrique : Un décollage à pas de tortue

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Aujourd’hui, l’industrialisation est un défi majeur pour les pays africains. En dépit des difficultés politiques et sociales, l’Afrique au Sud du Sahara a fait certains progrès. Au cours de la période 1980-89, la valeur ajoutée industrielle s’est accrue de 1,0 pour cent en moyenne. Dans la décennie suivante, 1990-1999, elle s’est accrue de 1,7 pour cent, mais elle a atteint un taux de croissance annuelle impressionnant de 4,5 pour cent sur la période 2000 à 2004.

L’Afrique a célébré sa journée de l’Industrialisation le 20 novembre. Cette célébration est une occasion pour les dirigeants africains non seulement de se pencher sur les progrès observés mais aussi de renouveler leur engagement à lutter contre la pauvreté par la promotion d’une industrialisation durable. Le thème de cette année, intitulé "Réduire la pauvreté par une croissance industrielle durable" met en évidence le rôle que le développement industriel peut et doit jouer dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement et la promotion des progrès socio-économiques de l’Afrique.

En effet le développement industriel durable reste peu perceptible en Afrique. Le continent accuse un retard considérable par rapport aux autres régions en matière de croissance industrielle et de création d’emplois. Durant les quinze dernières années, la part de l’Afrique dans la production industrielle mondiale a stagné autour de un pour cent.

Cependant, de bonnes perspectives se dessinent vers des améliorations significatives dans les conditions sociales et économiques du continent.

La croissance économique s’est améliorée dans plusieurs pays à faibles revenus, augmentant la possibilité pour un nombre significatif de personnes de sortir de la pauvreté absolue.

Quoique certains pays aient enregistré des taux de croissance tombants et n’ont pu ainsi atteindre leurs objectifs de réduction de la pauvreté, beaucoup d’autres sont en voie d’atteindre l’objectif de réduction de moitié de la pauvreté d’ici l’an 2015.

Malgré ces progrès, beaucoup reste encore à faire pour l’ensemble du continent et pas seulement dans les pays à faibles revenus avec peu ou sans croissance. Même dans ces pays qui ont réalisé des avancées, il s’avère nécessaire de mettre en place de puissants leviers pour augmenter et diversifier la base économique africaine par un développement industriel durable, par le commerce et par l’intégration du marché régional.Il faut souligner que c’est grâce aux efforts des pays africains au sein de l’Organisation mondiale du commerce, que la déclaration ministérielle de Hong-Kong en 2005 affirme que l’aide au commerce devra appuyer les pays en développement à construire leur capacité productive et leur infrastructure liée au commerce.

On peut aussi ajouter, toujours par rapport à l’avenir de l’Afrique dans le domaine de l’industrialisation, que l’activité économique en Afrique a augmenté de presque 5,3 pour cent en 2005 et pourrait augmenter de 5,7 pour cent et de 5,8 pour cent respectivement en 2006 et 2007. A l’occasion de la cérémonie de célébration de cette journée qui s’est déroulée à la Dette publique le 28 décembre, Mamadou Kéïta, conseiller technique au ministère de l’Industrie et du commerce, qui représentait Choguel Maïga, a déclaré que réduire la pauvreté par une croissance industrielle durable exige d’améliorer l’environnement commercial des PME,  créer ou renforcer les services d’appui à leur développement, accroître leur efficacité collective par des regroupements et des  créations de réseaux et promouvoir surtout l’entreprenariat rural et féminin.

Abdoul Karim KONE

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