Après le grand marché de Bamako en 2017, et celui de Nara en 2018, et bien d’autres (la liste est loin d’être exhaustive), ce sont ceux de Kayes et de Kéniéba, en première région du Mali, qui viennent d’être ravagés par les flammes. Cela avec son cortège de dégâts matériels, qui n’est sans conséquences sur l’économie nationale (hausse de l’inflation locale et intensification de la pauvreté).
Ces incendies qui consument les marchés, de façon récurrente, provoquent la désolation aussi bien chez les commerçants (victimes directes) que les populations qui sont les premières consommatrices (victimes collatérales).
Les marchés maliens sont mal lotis. Pour preuve : il est très difficile, voire pratiquement impossible, pour les soldats du feu de se frayer un passage pour éteindre un incendie dans nos marchés. En effet, des commerçants sont installés dans un désordre indescriptible, obstruant tout passage en cas de sinistre.
À ces problèmes, s’ajoutent d’autres obstacles qui empêchent l’extinction par les sapeurs-pompiers qui viennent malgré tout à bout du feu. Il s’agit entre autres de l’absence de bouches et de poteaux d’incendie, les moyens de lutte contre les incendies qui sont presque inexistants.
Par conséquent, les commerçants impuissants ne peuvent que constater le mal. Car, à chaque fois, ce sont des boutiques calcinées, des marchandises, voire des liasses de billets de banque qui partent en fumée.
C’est alors l’investissement de toute une vie, pour certains, qui se consume. Même si, à chaque fois, les soldats du feu arrivent à circonscrire les incendies après d’énormes sacrifices. En tout cas, Kayes et Kéniéba, qui constituent des zones à forte contribution économique, donnent une occasion aux autorités de tirer toutes les leçons et mettre fin à ce phénomène qui n’a fait que trop de dégâts chez les populations.
Le plan de réaménagement et de modernisation de nos grands marchés, à travers une opération de sécurisation, s’impose pour le bonheur des populations et la survie de l’économie malienne.
Paul Dembélé