Depuis le 17 juin dernier, les membres de l’Association des intervenants dans la filière Thé vert au Mali ne décolèrent pas contre le ministre de l’Investissement, du Commerce et de l’Industrie, Abdoulaye Ahmadou Diallo et le Modérateur du secteur privé, Moussa Diakité.
Raison : le monopôle de fait accordé au promoteur du Thé «Baro» Emile Achcar au détriment de 60 autres intervenants dans la filière Thé vert au Mali.
Selon les membres du bureau de ladite association présidée par Mme Ben Baba Djamila, «l’Etat voudrait qu’ils soient aujourd’hui les commerciaux de Emile Achcar et que tous les Maliens soient consommateurs du Thé Baro». A les en croire, tout a commencé le 14 avril 2010 où la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence leur a notifié oralement que toutes les levées de licence d’importation ont été suspendues sur instruction du ministre du Commerce sans aucune explication. Cette interdiction qui a paralysé les activités dans la filière Thé vert au Mali pendant 48 heures n’a été levée que sous la pression des intervenants dans la filière.
Ce qui les a le plus choqués, dira la présidente de l’Association des Intervenants dans la filière Thé vert au Mali, Mme Ben Baba Djamila Ferdani, au cours de la réunion de son bureau, c’est le fait de n’avoir pas été conviée lors de la réunion du 17 juin dernier présidée par le Modérateur Moussa Diakité. «A cette réunion qui portait sur l’examen de la problématique de la production de l’écoulement et du ravitaillement en thé au Mali, nous n’étions pas convoqués». Avant d’ajouter que c’est leur activité même qui est en jeu et que le ministre veut tout faire pour embêter leur activité.
Selon elle, le modérateur Moussa Diakité qui a été nommé par le ministre pour réfléchir sur la problématique du thé au Mali a clairement fait savoir que le gouvernement lui a donné des instructions fermes de donner le monopôle du thé à la société Achcar. Or, expliquera-t-elle, Emile Achcar aussi importe du thé en vrac au Mali et les emballe au Burkina-Faso.
C’est cette instruction gouvernementale que le modérateur veut coûte que coûte exécuter. A en croire la présidente de l’Association, le rapport est déjà fin prêt et il doit être signé avant le 1er juillet par chacun des importateurs. Peu importe leur avis. En attendant les 60 intervenants dans la filière thé sont invités à réfléchir sur trois points : envisager une mission à l’usine Farako de Sikasso avec Emile Achcar ; envisager le partenariat dans le secteur avec Emile Achcar et enfin la volonté de l’Etat malien à protéger les industries locales. En clair, cela veut dire que pour avoir la licence d’importation, il faut passer par Emile Achcar.
Pour le vice- président de la CCIM et non moins président des commerçants détaillants du Mali, Hama Aba Cissé, c’est un problème du ministre qui veut se décharger sur le modérateur pour faire son affaire. “Si d’autres ont pris des milliards quelque part, on ne sera pas d’accord”, martela-t-il.
Quant au président de la CCIM, Jeamille Bittar, il aurait dit au modérateur qu’il n’est pas d’accord avec lui. “On n’est pas d’accord que le seul Emile Achcar prenne le monopôle du thé. On n’est plus du temps de la SOMIEX “, fera savoir un membre de la CCIM.
Toujours est-il que c’est une lutte de longue haleine qui commence. Déjà, les intervenants dans la filière thé se préparent à la guerre contre le monopôle de fait sur le thé. Une conférence de presse est prévue cet après midi pour informer l’opinion nationale sur ce qui est en train de se passer.
Birama Fall