Importance de l’intégrité dans la gestion des affaires publiques : « la lutte contre la corruption passe par le travail », préconise Ibrahima Ikassa Maiga

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Dans le cadre de la compagne nationale appelée Intégrity Icon, Accountability Lab a organisé, le vendredi 16 décembre 2022, à l’Hôtel Colibris de Bamako, le sommet de l’intégrité sur le thème: l’«Importance de l’intégrité dans la gestion des affaires publiques». Le Ministre de la Refondation de l’Etat, Ibrahima Ikassa Maïga, a présidé la conférence. Plusieurs personnalités y ont pris part dont l’ancien premier Ministre Moussa Mara et les icones de l’intégrité. Les panélistes étaient: Mariam Diama Sanogo, présidente des communautés de pratique en matière de lutte contre la corruption au Mali ; Pr. Ibrahim N’Diaye, enseignant chercheur ; Dr. Abdoulaye Sall, président du Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (Cri 2000) ; Khadja Maïga, consultante internationale spécialisée sur les risques politiques, la gouvernance et le sécurité internationale, avec comme modérateur, Daouda Tékété, journaliste écrivain.

La Directrice Pays d’Accountability Lab, Mme Doussouba Konaté, a indiqué que ce sommet s’inscrit dans le cadre de sa campagne nationale appelée Integrity Icon. Icône d’Intégrité, rappelle Doussouba, est un projet national qui a pour objectif d’identifier et de célébrer les fonctionnaires honnêtes et intègres de l’administration publique afin qu’ils inspirent et servent de référence à la population malienne. Integrity Icon, ajoute-elle, a pour objectif d’une part, de susciter des conversations nationales sur l’intégrité et la bonne gouvernance, et d’autre part de mettre en place un réseau national capable d’influencer le changement dans les départements des agences et secteurs dans un effort de lutte contre la corruption. Pour elle, le manque d’intégrité – qui engendre la corruption, l’inégalité et l’insécurité – est un défi au Mali. «Les citoyens ordinaires se sentent souvent impuissants face à la corruption et à la mauvaise gestion. Il est nécessaire d’encourager les champions de l’intégrité, ce qui permet de renforcer la confiance du public envers les institutions gouvernementales», a souligné la Directrice pays. De l’avis de Doussouba Konaté, la valeur de la campagne d’Integrity Icon réside dans le processus, car peu importe le choix du public, les finalistes sont tous des Icônes d’Intégrité. « Le Sommet est donc un espace civique sur l’intégrité qui nous permet d’avoir des conversations constructives sur ce que signifie être un fonctionnaire intègre et comment tous ensemble nous pouvons renforcer nos institutions dans une société comme la nôtre », ajoute la Directrice pays.

Pour Doussouba Konaté, les éléments de discussion qui vont ressortir dans le panel permettront de discuter sur comment nous et l’ensemble de la population malienne pouvons faire preuve d’intégrité dans nos activités au quotidien, d’identifier des moyens pour améliorer et trouver des solutions appropriées pour soutenir la redevabilité, l’État de droit et la gouvernance au Mali afin d’avoir un modèle de société ouvert, inclusif et redevable. «Je remercie la présence du Ministre de la refondation de l’État à cette panel. Ce qui montre l’engagement de notre gouvernement et de ses institutions à participer et à collaborer avec les organisations de la société civile qui travaillent à ce que le Mali puisse avoir un processus fort par lequel les institutions publiques conduisent les affaires publiques, gèrent les ressources publiques et garantissent la réalisation des droits humains et leur accès aux services sociaux de base des Maliennes et Maliens », a conclu la Directrice Pays d’Accountability Lab.

Les conférenciers ont entre autres répondu aux questions liées à la corruption, la corrélation entre corruption et la gouvernance, les différentes manifestations de la corruption, les conséquences de la corruption et les solutions. « La corruption, c’est l’animal qui monte en l’Homme. Chaque fois qu’il y a un mode de rabaissement de l’Homme, on quitte le statut de l’Homme pour le statut animal», a dit le Pr. N’Diaye. Et d’ajouter : «Les conséquences de la corruption sont la pagaille organisée et la mort précoce, les pêcheurs en eau trouble pour que cette eau ne soit jamais limpide ». Selon Dr. Sall, lutter contre la corruption passera par le travail, rien d’autre. Les autorités doivent, de ce fait, mettre le pays au travail. Et Mariam Diama d’ajouter que la corruption viole les droits humains sous toutes les formes. Selon Moussa Mara, pour lutter contre la corruption, il faut l’homme à la place qu’il faut. Sans cela, insiste l’ancien premier ministre, ce ne sera pas possible.

Le Ministre Ikassa Maïga a salué Accountability Lab de son initiative de lutter contre la corruption qui est l’une des priorités de la refondation de l’Etat, en encourageant les fonctionnaires de l’administration publique intègres et honnêtes. Selon lui, pour lutter contre la corruption, il faut trois principes : travailler, travailler et travailler.

Hadama B. FOFANA

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