L’information a été donnée par le Président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Mali (APBEF), Moussa Alassane Diallo, par ailleurs PDG de la BNDA, à la faveur des 3èmes Journées de concertation Presse – APBEF. C’était du 22 au 23 février dernier, à Sélingué, dans la Commune rurale de Baya.
La cérémonie d’ouverture des échanges bilatéraux a enregistré la présence du ministre de l’Economie et des Finances, Tiénan Coulibaly et des autorités politiques et administratives de la localité. Il y avait des représentants de toutes les banques et établissement financiers de la place. Ils étaient, pour la plupart, des PDG, DG et DGA. Le Groupement patronal de la presse écrite, l’ASSEP et l’URTL étaient également bien représentés par des Directeurs de Publication et de radios.
Devant tout ce beau monde, le Président de l’APBEF a fait un exposé sur le thème: «Impacts de la crise politico-sécuritaire sur les activités des banques et sur le financement des entreprises». Avec brio et éloquence, Moussa Alassane Diallo a brossé les enjeux de la crise pour les banques, les défis imposés à celles-ci et les perspectives.
C’est ainsi que l’on retiendra que 74 agents bancaires ont été rapatriés de Kidal, Gao et Tombouctou. Conséquences: la situation au Nord du pays a entrainé une forte dégradation du portefeuille des banques, en raison, d’une part, de l’impossibilité d’organiser les recouvrements des créances et, d’autre part, à cause des impacts de cet état de guerre sur l’activité économique.
S’y ajoutent les pertes enregistrées par les banques au titre des encaisses emportées par les rebelles au 30 avril 2012. Elles totalisent, à en croire le PDG de la BNDA, 3,8 milliards de FCFA. Ce n’est pas tout. Selon toujours le conférencier, les concours bancaires à la clientèle dans les trois régions occupées s’élevaient à 11,8 milliards de nos francs au 30 avril 2012. A la même date, l’évaluation des dégâts causés sur les immobilisations des différentes banques avait atteint plus de 2 milliards.
«En faisant la situation récapitulative, les pertes probables des banques dans les régions du Nord du pays sont aujourd’hui estimées à 17,768 milliards de FCFA», a déclaré Moussa Alassane Diallo. Avant de suggérer une série de mesures. Au nombre de celles-ci, on peut invoquer l’appui du gouvernement au secteur privé, la création d’un fonds d’indemnisation des victimes, la mise en œuvre des dispositifs réglementaires, la création d’une cellule de veille.
A la question de savoir pourquoi des règles prudentielles n’avaient pas été prises pour sauvegarder ces fonds? Sa réponse a été celle-ci: «j’étais à mille lieues de croire que la ville de Gao pouvait être prise. Vous savez, le jour de l’attaque de Gao, à 9 heures, j’ai appelé le chef d’Agence de la BNDA, qui coordonnait les activités des banques, parce que c’est notre structure qui assure la présidence de l’APBEF. Il m’a dit qu’il venait de sortir d’une réunion avec les chefs militaires et les responsables des Agences de banque. Il m’a assuré que tout allait bien et que Gao était une zone militaire, qui ne pourrait pas tomber. Malheureusement à 13 h, la ville était prise. Je lui ai instruit de dire aux autres de prendre leurs véhicules, épouses et enfants et de sortir de la ville sans chercher à sauver un franc. C’est ainsi qu’ils sont tous partis. Nous avons déploré un seul blessé. Il n’y a pas eu de morts parmi nos agents. Mais, concernant Tombouctou, nous leur avons demandé de partir avec les fonds».
A cette autre interrogation: Quelle est la perte enregistrée par chaque Banque dans le Nord du Mali? Nous n’avons pas eu plus de précisions, excepté celles fournies par le PDG de la BMS – SA, Babaly Bâh, qui nous a clairement dit que sa banque avait perdu 400 millions à Kidal, 100 millions à Gao et 90 millions à Tombouctou. A suivre.
Chahana Takiou
17 milliards c’est quand même trop. Pour les crédit ça peut se comprendre, mais pour l’argent resté dans les coffres, cela témoigne d’un manque d’anticipation.
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