préoccupante pour les usagers, les autorités essaient tant bien que mal de rassurer les consommateurs et une population malienne désemparée.
Depuis le début de la crise russo-ukrainienne, le monde est ébranlé par de nombreux problèmes parmi lesquels celle des hydrocarbures. Les Maliens, en dépit de la levée de l’embargo sous-régional instauré par la CEDEAO, étaient sporadiquement confrontés à un inquiétant problème de ravitaillement que reflète la rareté ou la pénurie du gasoil et de l’essence à plusieurs points de vente.
C’est dans ce contexte que le jeudi 21 juillet 2022 une nouvelle hausse des prix est venue en rajouter à la stupéfaction les consommateurs. De 811 F CFA, le litre d’essence passe désormais à 891 FCFA, tandis que celui du gasoil est désormais vendu à 889 F CFA au lieu de 809 FCFA.
Il faut rappeler qu’il y a 5 mois environ, le litre d’essence était cédé à 6OO FCFA voir 500 FCFA.
Au début de cette crise, le directeur de l’Office National des Produits Pétroliers (ONAP), Modibo Gouro DIALL, annonçait déjà les couleurs en expliquant que les structures retenues l’avaient été au prix d’énormes concessions de l’Etat dont une réduction conséquente des charges sur le transport, sur la taxe d’usage routier ainsi que la redevance d’usage routier.
Ainsi, les autorités se voient aujourd’hui contraintes de revoir ces dispositions vues la situation actuelle Mali et du marché de pétrole très instable dernièrement. «Nous sommes dans une conjoncture défavorable depuis quelques mois, c’est la conséquence néfaste qui pèse beaucoup sur notre économie. De ce fait, il faut s’ajuster et c’est pourquoi l’Etat, en toute responsabilité, après avoir déployé tous les efforts possibles en renonçant par exemple aux droits et taxes sur les cordons douaniers (…) s’est vu obligé d’augmenter …», a expliqué à nouveau Modibo Gouro Diall, pour justifier la nouvelle mesure. Et d’insister par la même occasion sur l’engagement de l’Etat d’opérer une tendance inverse des prix à la pompe aussitôt que le marché international aura connu une stabilisation. «L’Etat quand-même a pris l’engagement. Dès qu’on va retourner vers une stabilisation des marchés par une tendance à la baisse, alors, cette baisse sera reflétée sur les prix de la pompe. Et on peut être rassure par rapport a l’approvisionnement encore du Mali parce qu’on est en train, à chaque fois, de nous adapter aux réalités du marché», a-t-il promis.
Mais en dépit de cette tentative de rassurer la population, les usagers demeurent perplexes devant cette nouvelle donne qui en rajoute à la cherté de la vie. «Nous nous débrouillons avec le peu que nous gagnons, et voilà que le carburant augmente encore. À la fin nous seront obligés de retourner aux vieilles méthodes : charrette, marche a pied ou encore le vélo», s’est confié un citoyen. Et dire qu’une telle hypothèse se justifie d’autant que rien n’assure n’écarte une nouvelle flambée des prix.
Aly Poudiougou