Les Hôteliers, Restaurateurs et promoteurs d’Espace de loisirs tirent le diable par la queue au Mali. Ils s’en veulent d’abord à eux-mêmes, mais aussi et surtout à l’Etat Malien à travers le département dont a la charge le Ministre N’diaye Bâh.
La Fédération des Hôteliers, Restaurateurs et Espaces de Loisirs du Mali (FHRELM) a organisé samedi dernier une réunion d’information à son siège à Hamdallaye ACI. Les membres du bureau sous la houlette du président Adama Koly Coulibaly ont tenu à livrer de larges informations sur l’état déliquescence des lieux. L’ordre du jour était essentiellement axé sur le renouvellement du bureau en question dont le mandat est expiré depuis maintenant plus d’année et qui peine à être renouvelé suite aux nombreuses difficultés que traverse la Fédération. Le département de tutelle n’est pas étranger à ces problèmes même si les participants ont tenu à évoquer en premier lieu leur propre responsabilité.
« J’ai atteint mes limites » a reconnu le président Adama Koly Coulibaly. Il s’empressa d’ajouter qu’il n’est pas candidat à sa propre succession. « Je ne suis pas accroché à ce poste que j’ai accepté occuper sur insistance des camarades et collaborateurs. Mais j’ai la conscience tranquille car, j’ai fait ce qu’il fallait faire…Seulement, j’ai manqué d’oreilles attentives » a-t-il indiqué.
Le mandat du bureau est certes expiré, mais comment procéder au renouvellement si les appelés ne daignent même pas répondre aux sollicitations, refusent de payer leurs cotisations et ne se sentent nullement concernés ? A l’heure actuelle, à en croire le Bureau de ladite Fédération, la démobilisation, le désintérêt et la démotivation règnent en maître sur le secteur de l’Hôtellerie, de la Restauration et des Espaces de loisirs au Mali. A preuve ; il n’y a pas un seul sou dans les caisses de la fédération et ce sont les membres du bureau qui sont contraints d’exécuter les charges à leurs propres frais. Et le département de tutelle n’a pas daigné lever le petit doigt pour venir en aide à la structure. De 2002 à nos jours, la Fédération n’aura bénéficié que de 13 millions F CFA de la part de l’Etat et juste quelques séances de formation.
Le Ministère dont M N’diaye Bâh a la charge n’a pourtant pas manqué de s’impliquer auprès des autres associations relevant de son département et reconnues d’utilité publique comme la FHRELM. « L’industrie de l’Hôtellerie ne marche pas fort au Mali » ont indiqué les membres du bureau qui tiennent responsable en grande partie, l’Etat malien. Ils évoquent les charges insupportables de l’énergie et de l’eau, les taxes et impôts, la concurrence déloyale… « Personnellement, j’ai été finalement obligé de vendre mon Hôtel et de nombreux autres camarades tentent de s’en sortir en se débarrassant eux aussi des leurs» a ajouté le Président. Il a balayé d’un revers de main la fausse croyance selon laquelle les Hôteliers n’ont pas besoin d’aide parce qu’ils seraient des magnats. Ils le sont peut-être ailleurs, mais pas ici au Mali où ils tirent le diable par la queue. « Derrière les beaux bâtiments, dit-il, se déroulent généralement de véritables drames ».
L’Etat malien, selon les conférenciers, n’est pas seulement blâmable pour non assistance à la FHRELM (une entité d’utilité publique), il est aussi accusé de porter les germes de la division au sein de l’organisation. L’OMATHO (Office Malien de Tourisme et de l’Hôtellerie) s’est récemment permis de rencontrer une association d’employés sous le nom de « Regroupement des Hôteliers » sans au préalable consulter les employeurs lesquels sont ses véritables interlocuteurs. C’est bien la preuve que l’Etat malien, en tout cas, le département de tutelle n’associe guère la fédération à ses prises de décisions comme il se doit. « Après les structures d’accueil des aéroports, auto – gares, gares ferroviaires et autres, nous sommes pourtant les premiers « Djatigui » des étrangers qui arrivent chez nous. Nous constituons la première vitrine du pays ».
Parlant du renouvellement de l’instance dirigeante, les membres du bureau se sont mis ensemble pour supplier les adhérents à s’intéresser à la chose commune. Pour des raisons de commodités, ils ont décidé d’ériger chacune des six communes du District en circonscription électorale. Jadis, le district de Bamako en constituait une et une seule. Mais avec la prolifération des établissements ici, il importait de corriger cette insuffisance. Les textes sont en ce moment en relecture afin d’avaliser cette mesure.
En attendant que les militants daignent enfin s’occuper de leur propre sort, le bureau sortant en appelle à la responsabilité du département de tutelle. « Ce qui nous manque, est une collaboration juste et franche. Nous souhaitons être associés aux décisions qui nous concernent », ont-ils indiqué à l’unisson. Ils invitent par ailleurs toute personne du secteur, intéressée par la présidence de la Fédération à venir, dès à présent, prendre les choses en mains. Un bon débarras, sans regret ? Cela se voit !
B.S. Diarra
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