Les autorités de la transition n’arrivent pas à cerner la hausse du prix des denrées alimentaires avant et pendant les sanctions de la Cédéao, malgré les assurances données aux maliens. Les commerçants restent les seuls maitres à bord.
Suite au refus des autorités maliennes d’honorer leur engagement d’organiser les élections le 27 février 2022, La Cédéao a sanctionné le Mali en fermant les frontières. Conséquences : le transport de la quasi-totalité des produits en direction du Mali est suspendu sauf les produits alimentaires et les médicaments. Cette situation a engendré une rareté de certains produits qui a conduit à la flambée de leur prix dans une bonne partie du pays.
Bien qu’exemptent des sanctions et bien présentent sur le marché, les denrées alimentaires connaissent une augmentation qui ne s’explique pas. L’huile, le sucre, le riz, la farine, la viande sont de plus en plus devenue des produits de luxe. Quant au ciment, il a connu une augmentation équivalente à un tiers du prix de la tonne soit 35 000 F CFA. Même le gaz qui est subventionné par l’Etat connait une hausse. Le kg de 6 kilo de gaz est cédé aujourd’hui entre 6000 et 7000 F CFA soit plus que le double du prix normale fixé à 2750 F CFA. A l’absence du gaz, les gens font la ruée sur le charbon de bois. Ainsi, à Bamako, les vendeurs de charbon se frottent les mains. Le sac est vendu entre 6000 et 6500 F CFA soit une augmentation comprise entre 1500 et 2000 F CFA.
Pourtant toutes ses augmentations sont connues par les autorités du pays. La question est couramment évoquée en Conseil des Ministres. C’est là justement que le bas blesse. Au lieu des actions de grandes envergures pour que force reste à la loi, nos autorités s’adonnent à des semblants de rencontres avec des operateurs économiques (qui d’ailleurs se plaignent dans cette situation), pour rouler les maliens dans la farine. Ce sont des communiqués par-ci, des promesses de diminution des prix par-là qui sont véhiculés quand les populations haussent le ton. Les quelques opérations de la direction nationale du commerce et de la concurrence contre les commerçants récalcitrants n’ont pas payées. Pour preuve, les prix des produits n’ont nullement connus de baisse. Comme pour se moquer des autorités et dire qu’ils restent les seuls maîtres à décider, les commerçants ou du moins les vendeurs continuent à défier l’Etat. Les prix grimpent et regrimpent sous le regard impuissant de l’ex-DNCC.
Ne sachant plus à quel saint se vouer, le gouvernement reste ainsi impuissant face aux diktats des commerçants. Il ne fait que constater les dégâts au grand dam des maliens, qui se sacrifient, qui peinent à trouver à manger en ces temps d’embargo. Cette impuissance de Choguel et de ses ministres à endiguer les souffrances de la population est la preuve que nos autorités n’ont pas d’autres alternatives malgré qu’elles aient donné des assurances pour palier aux sanctions de la Cédéao. Le mieux pour elles, c’est de négocier avec la Cédéao afin que l’embargo puisse être levé. Aujourd’hui, les maliens ne demandent que cette ultime solution. Il y va de la confiance entre elles et les administrés.
Djibril Diallo