Le ministre de l’industrie, du commerce et des investissements, Niamoto Bâ connaît la chanson et elle a manifestement bien joué ses notes à elle transmises par ses prédécesseurs : à l’approche du mois béni de ramadan, faire promener les cameras de l’Ortm à travers la ville de Bamako pour visiter des magasins de stocks de céréales afin de faire avaler des couleuvres aux pauvres populations qui ploient sous les prix du riz, du sucre, du lait et autres produits de grande consommation.
Niamoto Bâ joue- telle à la comédie ? Toute laisse à le croire ! Car à l’issue de sa visite dans les magasins de stocks des opérateurs économiques ”suceurs de sang”, aucune mesure drastique pouvant soulager les Maliens n’est prise. Le ministre s’est contenté de dire que les prix ne vont pas prendre l’ascenseur pendant le mois de Ramadan et ”seulement” le mois de ramadan. Comme si les Maliens ne vivent que pour ce seul mois de l’année. Son département ne s’intéresse donc aux prix des denrées alimentaires que pour 30 jours ?
En faisant cette déclaration Niamoto Bâ a voulu, certes, sacrifier à une tradition gouvernementale. Nous savons que les opérateurs économiques et autres commerçants détaillants qui se sont fendus de déclarations afin que les prix ne grimpent durant le mois de ramadan n’ont jamais respecté leur parole donnée. Et le gouvernement ne fait rien pour les y contraindre. Même avec les traditionnelles exonérations à eux accordées par le gouvernement, ils n’ont pu stabiliser les prix encore moins les diminuer.
A quelques encablures du mois béni, la trouvaille de Niamoto Bâ est de faire semblant ; car en son âme et conscience, elle sait pertinemment que son département n’a mis aucun mécanisme en place pour atténuer la souffrance des pauvres bouts de bois de dieu maliens. A quoi bon dire que les prix ne vont pas grimper ! C’est dire qu’on ne cherche pas à diminuer les prix mais plutôt à les maintenir onéreux.On se rappelle que même avec le système de magasins témoins, le gouvernement a échoué à faire respecter ce qui était convenu entre lui et ses partenaires : les opérateurs économiques.
Niamoto Bâ va-t-elle réussir là où ses prédécesseurs ont lamentablement échoué ? Inutile de parier, elle n’a pas, apparemment, les moyens encore moins la force nécessaire pour relever ce challenge.
Alhassane H.Maïga