Perçue au départ comme activité génératrice de revenus pour les couches qualifiées ou sans qualifications, la gestion des cabines téléphoniques n’est plus rentable de nos jours. Cette situation, à en croire les gérants et promoteurs, s’explique par la pléthore des cabines téléphoniques ; l’utilisation du GSM, l’arrivée d’un nouvel opérateur dans le même secteur avec sa politique promotionnelle consistant à livrer appareils et puces à bas prix. A tout cela, il faut ajouter le coût élevé de l’impulsion de la ligne fixe Sotelma facturée à 100 FCFA.
Cette floraison d’opérateurs entraîne la concurrence qui engendre à son tour une baisse des tarifs. Ce qui fait naturellement le bonheur des consommateurs ; alors qu’au même moment, certains promoteurs de cabines tirent le diable par la queue.
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La communication téléphonique est de nos jours facilitée suite à la libéralisation du secteur. Cette situation déplait aux gérants de cabines en termes de profit.
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C’est ce qu’explique cet étudiant promoteur en la personne de M. Gueida Doucouré : «J’ai décidé de mener comme activité la gérance des cabines même si cela n’a rien de commun avec mon profil, pour être un peu indépendant. Mais, je vous avoue que cela tarde à devenir réalité. Les deux lignes notamment une ligne fixe Sotelma et une autre Ikatel « Digital Net » couvrent à peine mon loyer et les autres besoins. La multiplication des cabines en est la cause principale. A cela, s’ajoute la promotion sans cesse des puces « Malitel» et «Orange ».
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Même les relations de voisinage ont un impact négatif sur nos recettes, les gens jouent sur cette corde sociale pour se servir à crédit, alors que la solvabilité n’est pas certaine.»
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Parlant toujours des difficultés, il poursuit : « Les nouveaux chantiers non loin de ma cabine me permettaient de faire de bonnes recettes. Maintenant que les travaux de ces chantiers s’achèvent, je commence à sentir des difficultés.»
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Avec la ligne fixe Sotelma, l’unité est cédée à 100 francs estime-t-il. Certains consommateurs préfèrent le Digital Net, le Téléphone Wassa et autres, parce que leur coût est à la portée de leur bourse.
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« Actuellement, à chaque recharge de 25.000 CFA de la marque Orange au bout de dix jours, j’ai au moins 7500 FCFA de bénéfice. C’est ainsi qu’au bout d’un mois, je réalise un profit de 22.500 FCFA contre 14.000 FCFA pour le fixe SOTELMA » conclut notre interlocuteur.
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Une autre difficulté, que rencontrent les promoteurs de cabines privées, ce sont les périodes de promotion au cours desquelles, des puces et des cartes de recharges sont vendues en rabais.
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Un autre intervenant du nom de Gaoussou Sangaré, exprime ceci : « J’ai l’habitude de faire des recettes de 75.000CFFA au bout de quinze jours à comparer à celles de maintenant, la différence saute aux yeux. Et voici les montants des trois dernières factures : de la mi-Février en fin Mars ; première quinzaine: 37.837FCFA, deuxième quinzaine : 42. 000FCFA et la dernière quinzaine, c’est-à-dire de mi-Mars à la fin du mois: 51.375 FCFA »
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Le malheur des uns fait cependant le bonheur des autres car si les gérants de cabine téléphonique broient du noir, le plus important reste les consommateurs qui jubilent, après les différentes baisses de tarif et la vulgarisation de l’usage du téléphone au Mali ; En effet, le Gouvernement, a fait un grand pas envers la satisfaction de la demande des populations, comme en atteste ce passage tiré du document publié par la primature relatif aux réalisations gouvernementales pour la période 2002-2007, à la page 49: « La baisse des tarifs des services de téléphonie entre 2002 et 2006, les prix des cartes SIM ont été divisés par 4, voire 5 ; de même, les tarifs des communications téléphoniques ont baissé de 18% à près de 80 % en fonction des catégories de clientèle et des types de service».
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Ténéko KONE
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