Grand marché de Bamako : Les vendeurs à la sauvette violent les règles de la concurrence et volent l’Etat

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Au moment où la guerre contre l’occupation anarchique des espaces publics apparaît comme une préoccupation des autorités de notre pays, le Grand marché de Bamako  bat tous les records de désordre. Là, les voies publiques sont prises d’assaut par des vendeurs à la sauvette et d’autres étalagistes qui gênent ainsi la circulation.

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En effet, circuler au grand marché de Bamako c’est la croix et la bannière. Outre les vendeurs à la sauvette qui dictent leur loi aux usagers des voies publiques, les étalagistes -eux aussi- vont parfois jusqu’à occuper une bonne partie des passages avec leurs marchandises.   Du fait de ce tohu-bohu indescriptible et du nomadisme de ces « clandestins » du grand marché, la collecte des impôts et taxes par les agents mobilisés devient une véritable gymnastique. Conséquence : les caisses de l’Etat sont privées des entrées d’argent et les grands commerçants, qui s’acquittent normalement de leurs impôts et leurs taxes, sont exposés à une concurrence déloyale. Ces petits vendeurs qui ne payent aucune forme d’impôts perturbent la règle de la concurrence au grand dam des tenanciers des grands magasins en  vendant leurs marchandises à des prix inférieurs à ceux pratiqués par ces derniers.

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 Hélas, les actions entreprises par la Mairie du District n’ont malheureusement pas suffi pour venir à bout de  cette anarchie digne d’une autre époque.

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Face à ce constat, on a estimé que la seule formule pour mieux rentabiliser le grand marché demeure la mise en vigueur effective et immédiate du Projet d’Appui aux Commerçants Détaillants dont le lancement n’avait pas manqué de susciter l’enthousiasme des professionnels du commerce de détail de notre capitale. C’est pourquoi le président de la République avait, il y a deux ans, lors de la cérémonie de lancement du Projet d’Appui aux Commerçants Détaillants, estimé trouver la solution à une grande préoccupation de l’Etat, celle de la rentabilisation de ce secteur. Qui est rentable mais mal exploité.

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Faut-il rappeler la difficulté de la conjoncture nationale et internationale telle que la flambée du prix des hydrocarbures, du lait, et de la chute du dollar etc. ?

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En tous cas, comme l’estiment des experts maliens, le commerce en détail peut contribuer au redressement de l’économie nationale s’il est bien exploité.

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On espère qu’avec l’amélioration du secteur commercial, tel qu’annoncé dans le cadre du PACD, l’on pourra résoudre l’équation du non-paiement des impôts par beaucoup de commerçants détaillants. Car, il s’agit pour tout commerçant désireux d’obtenir un financement, de remplir un certain nombre de critères allant de sa mise à jour dans le paiement des impôts et taxes, à  l’enregistrement dans le registre du commerce, en passant par la désignation d’une adresse fixe. Deux bonnes années après le lancement du PACD, on est encore loin de cet objectif du fait de l’anarchie qui caractérise le monde du commerce. Interrogés au sujet de l’occupation anarchique de la voie publique, des vendeurs à la sauvette estiment que l’Etat a beau employer des mesures draconiennes, ce phénomène ne pourra pas disparaître.

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Car, disent-ils, « ce n’est un plaisir pour personne de s’installer sur la voie pour qui connaît l’imprudence des chauffeurs de « Sotrama » et de « Bâchées ». Bakary Konipo,  vendeur de chaussures au grand marché, se dit conscient du danger qu’il court en tenant son étal sur le trottoir,  mais préfère cette situation que de déménager dans n’importe quel autre marché de Bamako. A l’en croire, « un jour de recette au grand marché de Bamako est plus intéressant que celles de deux semaines dans d’autres marchés », allusion faite au marché des Halles de Bamako. Pour lui, pas question de céder sa place du Grand marché pour un autre endroit. Ce quadragénaire affirme qu’il fait une recette journalière de 25 000 F CA, toutes dépenses journalières exclues.

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Mais avec ce climat de grand désordre qui prévaut au Grand marché, et qui se présente comme une épine dans le pied du nouveau Maire du District, il y a lieu que d’autres mesures soient prises. 

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Markatié Daou

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