Grand débat économique : Dr. Boubou Cissé décortique le budget 2017

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Boubou Cissé, ex-ministre de l'économie et des finances

Face à l’honorable Mody Ndiaye à l’occasion du 12e “Grand débat économique le week-end dernier, Dr. Boubou Cissé est revenu sur la composition et les sources de financement du budget 2017 fixé à plus de 2000 milliards de F CFA.

Passé au-dessus de la barre des 2000 milliards de F CFA, l’honorable Mody Ndiaye, économiste et député de l’opposition parlementaire, dira que ce budget est irréaliste, car élaboré sur des hypothèses. Il indiquera qu’il serait difficile, pour l’Etat, de mobiliser cet argent.

Dr. Boubou Cissé, le ministre de l’Economie et des Finances témoignera qu’il n’y a rien d’irréaliste dans les hypothèses qui ont conduit l’élaboration de ce budget. “Il a été élaboré en tenant compte de certains équilibres macro-économiques. Aussi sur des prévisions que l’inflation sera maintenue au-dessous de 1 % dans notre pays et la maitrise du déficit budgétaire”, a rassuré le ministre.

D’où proviendront les 2000 milliards de F CFA ?                  

Dr. Boubou Cissé dira d’abord compter sur la capacité de l’administration malienne à mobiliser les recettes internes auxquelles s’ajouteront les recettes externes.

S’agissant des recettes internes, Dr. Cissé expliquera que 72 % de ces recettes budgétaires proviendront des recettes internes. “En termes de recettes budgétaires, nous sommes à 2013 milliards de F CFA, et 1460 milliards de F CFA proviendront des recettes internes”, a-t-il précisé, ajoutant que ces recettes seront mobilisées non seulement par les services fiscaux comme les douanes et les impôts, mais aussi les services non fiscaux, c’est-à-dire la part de l’Etat dans les dividendes des sociétés où le Mali est actionnaire. Il dira compter également sur  les recettes de types exceptionnelles qui proviennent des PPTE.

S’agissant des recettes externes, Dr. Cissé dira qu’elles sont limitées à 28 %. Et c’était au tour de Mody Ndiaye de maintenir sa position sur le caractère irréaliste de ce budget 2017, car estimant que la charge que l’administration compte mettre sur le dos des citoyens n’est pas raisonnable.

Oumar B. Sidibé

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  1. Je révise un peu mes leçons, je résume comme ça, Rappelons tout d’abord que la théorie des cycles économiques n’est pas considérée comme elle le devrait dans les milieux académiques. Elle est peu enseignée et ensuite assez peu citée par les économistes eux-mêmes. On peut donc de droit s’interroger sur cette mise à l’écart. Plusieurs raisons justifient cette marginalisation. La première provient de l’hypothèse de travail de la théorie économique
    basée sur la parfaite rationalité de l’individu. Si celui-ci est rationnel, cela suppose donc qu’il est linéaire, incapable d’euphorie ou de peur, vide de sentiments et d’envies. Dans ces conditions, on comprend bien que les fluctuations économiques ne peuvent être comprises que comme le résultat de chocs exogènes et imprévisibles. La deuxième raison pour laquelle les cycles économiques sont
    souvent escamotés et balayés par les économistes est qu’ils pourraient
    laisser sous-entendre l’inutilité même de ces économistes. Bref, les économistes ont pour mission de lisser l’économie et de refuser la fatalité des cycles. S’ils acceptaient trop facilement la notion de cycle, ils perdraient du même coup leur crédibilité puisque cela pourrait être perçu comme l’acceptation de leur incapacité d’agir sur les choses. La troisième raison tient à la nature même des cycles : ceux-ci ne
    sont pas d’une régularité métronomique et connaissent donc des
    périodicités variables. Comme le souligne Brian Berry, les cycles
    économiques sont la combinaison de facteurs cycliques déterministes par nature (mais aussi dépendants de la créativité et de l’action humaine qui connaissent des périodicités variables) et de phénomènes parfaitement aléatoires (chocs exogènes, par exemple). Source perspective 2010-2020 de THIERRY Béchu.

    • Je doute fort des prévisions du Ministre. 72% des recettes qui vont provenir de la fiscalité intérieure, dans un pays qui dépend de plus 80% des importations, dont le secteur privé est encore embryonnaire, dont plus de 60% de la population sont pauvres et que les plus riches généralement sont dans l’administration publique ou dans des activités économiques quasiment sombres(Corruption, concussion, trafic d’influences,…). Cessons de tout politiser et passons au concret, car le Mali en a besoin.

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