Gouvernance économique du Mali : La recette de Moussa Mara… Les contradictions de Mody N’Diaye

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L'honorable Mody NDiaye
L’honorable Mody NDiaye

Le 3ème numéro de l’émission radiodiffusée «Grand débat Economique» a reçu  samedi dernier à la maison de la Presse Messieurs Moussa Mara et Mody N’Diaye. Le premier est Expert-comptable, ancien Premier Ministre du Mali et le Second est économiste et député à l’Assemblée nationale du Mali. Le thème principal de cette  émission retransmise  en direct sur la Radio Renouveau FM,  était : « Qu’est-ce qu’il faut pour changer la gouvernance économique du Mali ?»

De l’avis de l’ancien premier ministre du Mali, il y a d’abord un élément fondamental pour changer la gouvernance économique du Mali. Il s’agit, indique-t-il,  de remettre l’économie nationale au cœur des préoccupations publiques de tout un chacun. Il s’agit aussi, toujours selon M. Mara, de multiplier les débats, les échanges et les discussions  autour de l’économie : «C’est déjà au cœur des préoccupations de la plupart des maliens, ceux qui souffrent au quotidien, sur  le marché, dans les ateliers, au bord des champs… Mais l’élite  doit se saisir de la question de l’économie. Les cadres de l’Etat et du secteur privé, la presse, la société civile, les syndicats, ceux qui forment l’architecture, qui conditionnent l’accès au pouvoir de toute personne. Il faut que ces élites fassent en sorte que dans une élection, quelqu’un ne puisse pas arriver au pouvoir sans savoir quels sont ses objectifs à longs et moyens termes, mais surtout à courts termes dans le domaine de l’économie avec des engagements précis, chiffrés  qui vont suivre. »

Pour l’Expert-Comptable, sans ce système,  les Maliens  arriveront toujours à organiser des élections et  «les gens se feront élire sur des promesses vagues et on continuera dans le système»A ses dires, la première chose à faire, est l’interpellation de l’élite Malienne.

Deuxième chose, explique l’ancien premier ministre : «les régimes doivent s’inscrire  dans la planification à long termes de notre développement. La planification à long termes, dit-il,  ce n’est pas l’Horizon de  5 ans d’un cadre stratégique  de croissance et de réduction de la pauvreté. La planification est la base de tout». A ses dires l’Etat Malien doit gérer son  développement au-delà des contingences politiques: «Que cette planification soit partagée avec les populations puisque ce n’est plus l’Etat qui crée, qui produise et qui développe. L’Etat organise, facilite, et fait en sorte que les opérateurs privés puissent créer». Explique-t-il.

Concernant l’aide extérieure, l’ancien premier  a une autre appréciation: « Il faut  arrêter de considérer l’aide extérieure  comme un acquis, ou pratiquement comme une ressource. C’est une habitude qui n’est pas saine. Nous devons nous inscrire sur le recouvrement de notre souveraineté, mais il ne faut pas se leurrer, on ne peut pas l’avoir en 10 ans ou en 15 ans. On peut se dire que sur une génération  (25 ans), nous voulons arriver à un budget qui va être financé par l’aide extérieure à hauteur  de 10 ou 15%, plutôt que 35% aujourd’hui. L’aide extérieure a toujours été là pour financer le budget de l’Etat».

Cette idée n’est pas totalement partagé par l’économiste Mody N’Diaye pour lequel, «il n’est pas grave d’avoir de l’argent de l’extérieur», car, dit-il, «certains mobilisent l’argent de l’extérieur sur les marchés financiers».  Ce, dit-il, de façon très importante pour financer leur économie. L’honorable N’Diaye trouve bien d’ailleurs que l’on se serve de l’aide extérieure : «Il n’ay aucun mal qu’on ait des prêts concessionnels. C’est bien !».

En ce qui concerne la planification à long termes du développement, l’honorable N’Diaye indiquera que ce  n’est pas ceci qui manque à la gouvernance économique du Mali : « il y a déjà une planification à long terme. Vers les années 1990, on a mis en place le « Mali 2025» dont l’exécution s’étend de  2000 à 2025 » a-t-il rappelé.

Pour l’Economiste,  le problème est qu’on gère mal au Mali : « Comment dans un simple processus de passation  de marché on va faire perdre à l’Etat 5 milliards de frais financiers, tout simplement parce qu’on n’a pas fait notre travailx», a déclaré l’honorable N’Diaye avant d’ajouter : «Aussi longtemps qu’on n’a pas quelqu’un qui a  la préoccupation de la gestion  de la gouvernance économique, on ne fera aucun progrès. On n’aura jamais un pays économiquement bien géré, quand on n’a pas un leadership au  niveau le plus élevé qui prend conscience de l’importance de cette question».

Djibi Karim

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