Gestion des affaires publiques : L’Etat malien face à ses obligations

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Le Fonds Monétaire International (FMI) était son principal interlocuteur. A l’arrivée, le voyage aurait été fructueux. Mais, notre pays devrait s’engager dans de nouvelles mesures budgétaires dites intégrées. Cependant, force est de constater que les ressources ne manquent point au Mali. Encore faudrait – il améliorer l’environnement des affaires. Des investisseurs, comme Bazoumana Fofana, ont été foudroyés par le système. Jusqu’à preuve de contraire, les choses peinent à bouger. La justice malienne y serait pour beaucoup.

 

A l’issue de cette mission ministérielle, un communiqué officiel a mis en exergue les ” résultats ” enregistrés par l’économie malienne. Il a été question de reprise, en 2014, avec un taux de croissance de 7,2% grâce à la bonne campagne agricole et au rebond du secteur secondaire. Les performances du programme d’ajustement structurel ont été saluées. Annonce a été faite de nouvelles mesures budgétaires à intégrer dans un nouveau Budget d’Etat rectificatif.

Le citoyen lambda n’y a vu, en fait, que de la flatterie. D’aucuns sont restés sur leur faim. Car, contrairement aux discours officiels, le quotidien national va de mal en pis. Que faire alors pour améliorer les conditions de vie des populations ? Suffirait – il seulement de répondre aux injonctions du FMI ? Ne devrait – on pas commencer par balayer devant les portes ici ?

Des questions qui méritent réponses. Vu tout ce qui se passe dans notre, avec les tracasseries judiciaires, la lourdeur administrative, entre autres, rien n’indique que le développement serait au rendez – vous. Des nombreux investisseurs se méfient énormément de notre pays. Nationaux et étrangers réfléchiraient par mille fois avant d’injecter un franc dans l’économie malienne. Cela ne devrait pour autant étonner.

Il n’y a qu’à prendre l’exemple du vieux Bazoumana Fofana. Opérateur économique exemplaire, cité en bonne place au Sénégal, Bazoumana avait voulu se joindre aux efforts de l’Etat pour sauver l’Office du Niger. Ce fut grâce à lui que quatre usines de l’Office tournaient à plein temps.

Tout le monde en bénéficiait. L’Etat malien, bien sûr, la direction de l’Office et les travailleurs.

Malheureusement, il fut victime de système malien. Des personnages, jadis au- dessus de tout soupçon, profiteront de ses difficultés d’approvisionnement à l’Office du Niger pour le clouer au sol. L’homme fut totalement foudroyé. Car, ils réussirent à créer toutes sortes de problèmes avec sa banque d’affaires, la Banque Commerciale pour le Sahel (BCS). La suite est désormais connue du grand public. Bazoumana Fofana est dépouillé de son bien, un titre foncier, devant les tribunaux de son pays.

Diverses correspondances prouvent à suffisance que les procédures requises en la matière n’ont jamais été respectées. Malgré ses appels, cris de détresse, ces personnages s’accaparèrent de son bien. Cheick Sadibou Cissé, soi – disant premier acquéreur du titre foncier, Mes Mountaga Tall et Abdoulaye Garba Tapo, des juristes ayant joué des rôles, n’en ont eu cure. Dionké Yaranangoré dit Babou Yara, soi-disant second acquéreur, ne pouvait qu’en profiter pour bénéficier d’autres avantages auprès d’une autre banque.

Le titre foncier de l’opérateur économique a donc été irrégulièrement vendu et cédé à des tierces personnes, sous les regards passifs de la justice. Comme quoi l’environnement des affaires dans notre pays est loin d’être bon. A quoi servirait d’investir dans un pays  où la justice ne joue pas son rôle ?

Dans un pays, il faudrait de la sécurité pour tous les citoyens, surtout les investisseurs.

Tout le monde sait aujourd’hui qu’il faisait bon de fréquenter le Sénégal et de travailler en Côte d’Ivoire. Dans ces deux pays, les pouvoirs publics prennent des lois et les respectent.

La communauté internationale a salué leurs récentes mesures populaires : suppression des visas pour touristes (au Sénégal) et augmentation et dégel des salaires (en Côte d’Ivoire).

Des mesures qui ne sont que des pans pour améliorer le climat des affaires. Dans les deux pays, c’est l’économie qui sera boostée.

Tel n’est pas le cas au Mali où les discours lénifiants abondent. L’idéal de bâtir une économie forte, avec un fondement de droit solide, s’éloigne de jour en jour.

Que l’on ne se trompe, tant que les injustices perdureraient, tant quez les biens des opérateurs seraient spoliés, comme ce fut pour Bazoumana Fofana, l’horizon se noircirait. Il faudrait assainir le secteur de la justice, faire en sorte que les puissants ne mangent pas les faibles, etc.

 B Koné

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