Situé à l’ouest de Bamako, Kalabancoro n’est pas un quartier de la capitale mais bien le chef-lieu de Commune avec des ressources limitées. Face à cette situation, il s’avère utile de faire le suivi budgétaire pour améliorer la gouvernance et la transparence dans la gestion des affaires locales.
La commune de Kalabancoro constitue une zone de forte migration. Elle est particulièrement considérée comme une citée dortoir des travailleurs de Bamako. Le manque d’espace pour les logements au niveau du district de Bamako fait que les terres de la commune font l’objet de convoitise. Il faut souligner que ces mouvements sont surtout journaliers car ils concernent majoritairement les déplacements des travailleurs entre Kalabancoro et le district. Quant aux autres tendances, elles concernent généralement les travailleurs salariés, des fonctionnaires et certains travailleurs journaliers. Cette tendance est réglementée par le marché de l’emploi, des étudiants et des aides ménagères dans un rythme soutenu pendant la saison sèche et baisse en hivernage.
Le respect strict des principes de gestion
Dans la gestion d’une commune, le suivi ou contrôle budgétaire constitue une approche pour constater la régularité des opérations d’exécution du budget. Pour des spécialistes de la politique de décentralisation, le budget est inutile sans un suivi permettant de s’assurer qu’il est respecté. Le suivi budgétaire est un concept qui vise à améliorer la gouvernance et la transparence dans la gestion des affaires locales.
Lorsqu’on constate qu’un budget n’est pas conforme aux réalisations, il est d’usage de réviser ses prévisions au cours de l’exercice comptable (à la fin de chaque trimestre par exemple). Il s’agit dès lors d’un budget révisé.
A ce sujet, Issa Bocar Ballo, maire de Kalabancoro, a mis l’accent sur le respect des principes de gestion. " Contrairement à ceux qui pensent que le maire ne respecte pas les règles et procédures de gestion, j’ai toujours décidé avec le conseil municipal pour exécuter une activité importante ", a-t-il Pour financer une activité prévue dans le chapitre assainissement à partir d’un autre chapitre, il faudrait obligatoirement une délibération du conseil. Ce qui permettrait d’éviter les cas d’indiscipline budgétaire.
Le budget communal est élaboré par le Maire, adopté par les conseillers, approuvé par la tutelle et exécuté par le Maire. En principe, le compte administratif est tenu par le maire qui procède chaque année à la présentation des résultats de l’exécution du budget.
Malgré l’insuffisance des moyens financiers, le maire Ballo se réjouit de l’utilisation des ressources par rapport aux prévisions et de l’effectivité des réalisations. Selon lui, les conseillers municipaux, les agents communaux, les conseillers du village sont impliqués dans tout le processus d’élaboration du budget. Et de préciser : " le niveau d’exécution du budget ne dépend pas du niveau de recouvrement des taxes, tant leur part est dérisoire Malgré cette situation, la mairie arrive tout de même à exercer ses missions ".
Le rôle des citoyens
Par ailleurs, le suivi budgétaire est apprécié par quelques citoyens de Kalabancoro, surtout des acteurs de la société civile, comme une activité de vérification de l’utilisation des ressources par rapport aux prévisions et de l’effectivité des réalisations. Lors du récent débat public sur la présentation des ressources budgétaires, des représentants d’organismes et associations ont formulé des griefs à l’encontre de la marie. En témoigne le cas de Mme Sirebara Fatoumata Diallo, présidente de la Coopérative " Femmes en action " de Kalabancoro : " En réalisant le projet sur le micro jardin, nous n’avons pas eu le soutien de la mairie de Kalabancoro. Alors que c’est un projet qui vise à assurer l’épanouissement des femmes défavorisées et victimes d’expropriation foncière ". En plus, elle déplore le déficit de vulgarisation du projet qui est aussi une alternative à la protection de l’environnement.
En tous les cas, il faut noter que le niveau insuffisant des ressources et cela en raison des difficultés objectives liées à leur collecte. Le budget d’investissements est faible, puisqu’une grande partie des recettes d’investissements à savoir celles qui sont relatives au paiement des frais d’édilité et de viabilisation des parcelles à usage d’habitation sont directement versées à la perception. Ce capital très important échappe à la commune car toutes les questions foncières relèvent de la compétence de la tutelle de Kati.
Mahamane Maïga