Il n’est pas si habituel que l’Ortm, à travers sa célèbre émission Actu Hebdo, se taille le privilège d’avoir sur le plateau une invitée de marque, comme la ministre de l’Economie et des Finances. Actualité et enjeux obligent. Ce fut pourtant le cas, il y a une dizaine de jours environ, avec le passage de Mme Bouaré Fily Sissoko. Son intervention, bien qu’hors de saison et inappropriée au casting du jour, ne concernait pas moins un sujet assez important et préoccupant. D’autant préoccupant que, contrairement aux encourageantes annonces faites par le Pm devant les députés, la ministre est revenue bredouille de son bref séjour à Washington où, elle était allée pour défendre la cause du Mali par rapport à son accès à la Facilité élargie de crédit (Fec).
En clair, les institutions de Breton Woods sont restés inflexibles sur les règles de bonne gouvernance exigibles d’un pays sous perfusion financière comme le nôtre et réclament des explications convaincantes sur le comportement financier libertaire que les autorités maliennes se sont arrogées sous forme d’achat d’avion et d’équipements militaires pour plusieurs dizaines de milliards de nos francs. Faute de quoi les fonds promis au Mali dans le cadre du Fec resteront gelés jusqu’en décembre prochain, échéance annoncé pour la prochaine revue du partenariat entre notre pays et les Ptf.
Un malheur ne venant jamais seul, la Banque mondiale est entrée à son tour les deux pieds joints dans la danse pour manifester sa solidarité au Fmi dans le châtiment ainsi infligé au Mali.
En définitive, la situation est grave, très grave, à tous points de vue, pour qui l’apport des deux partenaires dans la soutenabilité de nos déficits budgétaires. C’est cette gravité que la ministre de l’Economie et des Finances a banalisée sur les antennes de l’Ortm. Dans ses efforts et tentatives de dédramatisation du dramatique, Mme Bouaré Fily Sissoko a expliqué en substance –comme pour disculper ses services et leurs performances- que ce ne sont pas les recettes budgétaires qui sont en cause et le pays ne manquera pas de disposer de ressources nécessaires pour les besoins de la population.
Comble de ridicule, l’interlocuteur d’Ibrahim Diombelé a poussé la tentative de minimisation jusqu’à faire référence à l’année 2012, lorsque le pays nageait dans la crise avec le retrait massif des partenaires extérieurs. Allusion faite à cette page noire qu’on pensait avoir vite tourné pour ne plus y revenir. La ministre a choisi, quant à elle, de reculer en comparant le Mali des institutions républicaines à celui de la crise institutionnelle sans précédent dans notre histoire politique. Cette odieuse parenthèse que tous avaient souhaité fermer -même au prix de compromis ahurissant– est celui sur lequel Fily Sissoko s’est fondée pour soutenir que le pays saura surmonter les épreuves comme il l’avait réussi naguère avec le retrait massif des partenaires. Il est de notoriété publique cependant, dans le monde financier en tout cas, que l’argent qu’on aurait pu avoir et qu’on a pas est toujours un manque à gagner.
Le hic, c’est qu’en se livrant à cette débauche intellectuelle improductive, la ministre des Finances occultait en même temps le risque pourtant prévisible que la Banque mondiale emboîte le pas au Fmi pour contribuer à un manque à gagner pour de 150 millions de dollars, soit 75 milliards de Fcfa.Ce n’est pas tout. La sortie malencontreuse de Mme Bouaré est intervenue au moment où, les effets de ce qu’elle tente de minimiser se faisaient déjà sentir. De graves incertitudes s’annonçaient déjà quant à la capacité des finances publiques à soutenir les charges les plus courantes. Si les salaires n’ont pas accusé de retard dans les proportions effroyables, en fin de semaine dernière encore, les pensionnaires se tournaient le pouce et se morfondaient dans l’attente de leur pension.
De sources bien introduites, ce scénario quasi inédit dans le Mali démocratique s’explique par l’incapacité de nombreuses sociétés d’Etat à répondre aux appels de fonds sur lesquels reposent essentiellement les dépenses de fonctionnement depuis un certains temps. Sollicités, par exemple, pour la circonstance, la Cmdt n’a pu contribuer, dit-on, que pour la moitié des sommes sollicités par l’Etat. Idem pour certains grands importateurs de la place, qui ne paraissent plus en mesure de payer d’avance les droits de douanes sur la vase des seules intentions d’importation. Et pour cause : pour nombre d’entre eux, les affaires tournent au ralenti si elles ne sont pas tout simplement grippés à cause des impayés de l’Etat. Dont la dette intérieure se chiffre à plus d’une soixantaine de milliards Fcfa pour ce qui est reconnu par les autorités.
Portant, l’apport de la Banque mondiale et du Fmi aurait pu permettre de solder les comptes dans des proportions conséquentes.
A. Kéïta
Ceux qui ont accompagné, Madame BOIRE dans sa périlleuse et harassante mission au siège de la World bank, ne se gênent pas d’animer les bruits de couloir dans les allées de la présidence à Koulouba.
On nous apprend ainsi que lors de son audition, les têtes d’œuf de l’institution de Breton woods s’amusaient à demander à la cleptowoman de l’hôtel de Finances si, elle était seulement Ministre de l’Economie et des Finances du Mali, ou plutôt régisseur, comptable à la présidence de la république.
Cela eu égard aux mic mac de la dame aux pratiques douteuses. Manipulations de comptes, dissimulations de preuves, écritures en faux, bref tout l’arsenal des adeptes de la mal gouvernance.
LES MALIENS, LA VERITE, RIEN QUE LA VERITE ET TOUTE LA VERITE.
IL Y A DES FOLLES RUMEURS AU MALI COMME QUOI C’EST LE FMI QUI A IMPOSE MME BOUARE COMME MINISTRE DES FINANCES….
Les 63 millions de dollars seront décaissés quand?
Il s’agit pas de fanfaronner sur “le programme du groupe Banque mondiale est toujours en cours au Mali”.
On ne dit pas le contraire. Mais pour l’heure les décaissements sont suspendus, et cela risque de durer.
La Banque mondiale dit maintenir son programme avec le Mali et a démenti samedi la suspension de son programme avec le Mali. Ces propos ont été malheureusement compris et interprétés par « certains » comme une suspension du programme avec le pays, a regretté la Banque mondiale.
« Le programme du Groupe de la Banque mondiale est toujours en cours au Mali », a affirmé l’institution internationale en faisant état, dans la foulée, de l’octroi d’un financement de 63 millions de dollars pour l’éducation et la formation des jeunes dans le pays.
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