La réalisation de la sécurité alimentaire reste un grand défi pour l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). La troisième réunion du Comité de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire dans l’espace UEMOA, tenue à Niamey (Niger) le 13 septembre 2012, a noté avec satisfaction une amélioration attendue de la production céréalière liée aux prévisions de récoltes dans l’ensemble des pays de l’espace UEMOA. Cependant, le Comité a noté que les foyers de reproduction du criquet pèlerin identifiés aux frontières de l’Union, notamment au Nord du Niger et au Nord du Mali, constituent une menace réelle pour la sécurité alimentaire.
La troisième réunion de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire dans l’espace UEMOA s’est tenue à Niamey (Niger) le 13 septembre 2012 dans la salle de réunion du Conseil des Ministres de la Présidence de la République et sous la présidence de Issoufou MAHAMADOU, Président de la République du Niger, Président du Comité de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire dans l’espace UEMOA.
La réunion avait, au centre de ses préoccupations, l’examen de la situation agricole et de la menace acridienne dans les pays de l’UEMOA pour la campagne agricole 2012/2013. Le Mali y était représenté par son ministre de l’Economie, des Finances et du Budget Tièna COULIBALY qui assure la présidence en exercice du Conseil des Ministres Statutaire de l’UEMOA et par le ministre de l’Agriculture Yaranga Coulibaly.
La réunion a été marquée par la présentation du projet de rapport sur la «Situation agricole et la menace acridienne des pays de l’UEMOA pour la campagne agricole 2012/2013». Ce rapport a été présenté par le Président du Conseil des Ministres statutaire de l’UEMOA, en l’occurrence le Malien Tièna COULIBALY. L’examen du rapport a donné l’occasion aux membres du Comité de rappeler l’adoption par la 16ème session de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union, du rapport sur la situation de l’agriculture de l’Union et les perspectives pour la réalisation de la sécurité alimentaire et le développement agricole durable.
Dans ce cadre, le Comité a noté que la réalisation de la sécurité alimentaire reste un grand défi pour l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Elle occupe une place majeure dans les objectifs poursuivis par l’Union. Analysant le déroulement de la campagne agricole, le Comité a noté que la pluviométrie a été globalement normale voire excédentaire dans la majeure partie des pays du Sahel et de l’espace UEMOA.
Cependant, les précipitations enregistrées, notamment au cours du mois d’août ont entrainé des inondations importantes au Niger et au Sénégal, provoquant des pertes en vies humaines, des dégâts considérables sur les infrastructures socio-économiques et les cultures. Concernant la situation alimentaire, le Comité note avec satisfaction une amélioration attendue de la production céréalière liée aux prévisions de récoltes dans l’ensemble des pays de l’espace UEMOA. Dans ce contexte, le Comité a noté que « les foyers de reproduction du criquet pèlerin identifiés aux frontières de l’Union, notamment au Nord du Niger et au Nord du Mali, constituent une menace réelle pour la sécurité alimentaire », précise le communiqué de presse produit à la fin des travaux.
Concernant les actions à entreprendre, le Comité après avoir salué les actions déjà menées par les Etats membres, les Organes et Institutions de l’Union ainsi que les Partenaires techniques et financiers dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, engage ceux-ci à poursuivre leurs efforts afin de conjurer la menace acridienne.
Parmi les recommandations, le Comité appelle les Etats membres de l’Union à « mettre en œuvre les mesures arrêtées dans le rapport sur la «Situation de l’Agriculture de l’Union et Perspectives pour la Réalisation de la Sécurité Alimentaire et du Développement Agricole Durable», adopté par la 16ème Session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA ».
La situation particulière du Mali
La troisième réunion a également recommandé le maintien de « la mobilisation et la solidarité des Etats membres et des Partenaires techniques et financiers dans le cadre de l’amélioration des capacités de résilience des populations » ; de renforcer les services de protection des végétaux et les centres nationaux de lutte antiacridienne des pays de l’espace UEMOA pour une plus grande opérationnalité et une surveillance efficace. Il a été recommandé « d’appuyer le CILSS en vue de renforcer son rôle d’appui aux pays de l’espace concernés par le péril acridien, à travers notamment le renforcement de ses capacités dans les domaines de la formation des cadres, de la recherche appliquée en lutte antiacridienne et du suivi des zones écologiquement favorables au développement du Criquet pèlerin », précise le communiqué de presse. Cependant la situation particulière du Mali n’a pas échappé à l’attention des participants à cette troisième réunion du Comité de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire dans l’espace UEMOA. Malgré la présence repérée des zones des foyers de multiplication des essaims, aucune intervention n’a été possible pour circonscrire le danger d’une invasion acridienne qui semble malheureusement inéluctable. S’agissant de la situation particulière du Mali, le Comité de Haut Niveau a invité les Etats membres et les Partenaires techniques et financiers à apporter leur appui au Mali dans la lutte contre l’insécurité alimentaire.
B. Daou