Forum sur la problématique liée à l’activité économique dans le cercle de Koutiala : L’A.S.U.R.C.K.S. veut endiguer la crise cotonnière

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L’Association des Scolaires et Universitaires Ressortissants du Cercle de Koutiala et Sympathisants (A.S.U.R.K.S) a été créée en 1999 par les élèves et étudiants du même cercle. Elle intervient chaque année dans les domaines scolaire, sportif, sanitaire et agro-économique afin d’apporter sa contribution dans l’édification du cercle de Koutiala. C’est ainsi que dans le cadre de la semaine de ses activités, l’A.S.U.R.C.K.S. a organisé le jeudi, 17 février 2011 à la résidence « Pied à terre » du préfet de Koutiala, un forum ayant pour thème : « La problématique liée à l’activité économique dans le cercle de Koutiala ». Le forum fut animé par un panel d’acteurs évoluant dans les secteurs agro-économique, industriel et commercial dans le cercle.
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rnDans son discours d’ouverture, le représentant du préfet de cercle, M. Jean Apollinaire Samaké a remercié le panel composé de la Compagnie Malienne de Développement du Textile (CMDT), l’Union Régionale des Sociétés Coopératives de Production du Coton et  Vivriers (URSCPCV), la Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), le département dynamique économique de l’ONG-AMEDD, la coopération Suisse et les collectivités du cercle avant d’affirmer qu’en plus de ses atouts démographiques, le cercle de Koutiala recèle d’énormes potentialités agro-pastorales.
rnL’essentiel de l’économie locale provient de la culture du coton, c’est pourquoi Koutiala est souvent présenté comme la capitale de « l’or blanc », a rappelé Mr Samaké. Après Bamako, le cercle de Koutiala se classe au deuxième rang des localités les plus industrialisées du Mali grâce à la coton-culture. Le marché international a fortement perturbé l’équilibre social dans le cercle et a suscité la baisse du prix du coton à travers la crise financière internationale. La préfecture de Koutiala s’est dite heureuse d’accueillir une telle rencontre surtout quand on sait que les graves problèmes étouffant la filière coton autour de laquelle fonctionnent les principales activités génératrices de revenus émoussent actuellement l’état d’esprit des habitants locaux.
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rnLe coordinateur général de l’ASURCKS M. Ousmane Z. Traoré, a ensuite souligné la stricte volonté des membres de son organisation à sortir la cité de Miniankala de l’ornière économique afin de la restituer son rayonnement d’antan.
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rnAu cours d’un brillant exposé, messieurs Zana Diarra et Lassana Sangaré, respectivement chef de la section formation et chef de la division formation de CMDT-Koutiala, ont présenté l’organisation qui, depuis 1974, gère la croissance agricole de la région de Sikasso en général et celle du cercle de Koutiala en particulier. Elle s’occupe du renforcement de la filière coton et de la promotion de l’activité industrielle et commerciale.
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rnLa favorisation de l’intégration agro-pastorale, l’égrenage de la production cotonnière et de l’assurance de la commercialisation de la fibre coton font partie des objectifs de la CMDT.
rnLa compagnie a contribué à l’épanouissement du commerce local. Ainsi la graine marchande produite a permis aux huileries de tourner en plein temps et générer des embauches. Les prix du savon et de l’huile étaient aussi abordables pour les consommateurs locaux grâce à la disponibilité de la matière.  Selon les deux responsables, la compagnie cotonnière a traversé plusieurs phases de crise qui ont mis frein à tous ces facteurs. La véritable crise, commencée en l’an 2000, a beaucoup affecté l’économie nationale et principalement celle intervenue lors de la campagne 2007-2008 serait due au retard dans le paiement du coton aux producteurs et à l’augmentation du prix des intrants agricoles. Cette crise n’est pas sans conséquences car elle aura favorisé le chômage, l’insuffisance des aliments bétails et la cherté des produits de première nécessité. Le paradoxe en est que les produits locaux provenant du coton sont mêmes devenus impayables pour les consommateurs de Koutiala.
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rnAinsi l’impact financier de la CMDT du cercle évolue en dents de scie car selon les statistiques, entre 2003-2004, il était estimé à près de 18 milliards FCFA, alors qu’en 2007-2008 l’on n’a enregistré que 2,105 milliards FCFA et cependant la barre s’est élevée à plus de 4 milliards FCFA en 2009-2010.
rnReprésentée par son secrétaire permanent, Mr Moussa B. Diarra, la CCIM a informé l’assistance de la situation actuelle des commerçants de Koutiala. Aux dires de Mr Diarra, le monde commerçant traverse maints obstacles. Cela a provoqué la fermeture de plusieurs boutiques et il a été constaté seulement en 2009-2010 la fermeture de près de 200 boutiques ; les transporteurs en ont également fait les frais.
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rnMieux, messieurs Abdoul Wahab Dieng de la coopération Suisse, Sidiki B. Coulibaly, formateur à l’URSCPCV et Arouna Bayoko, chef du département dynamique économique de l’ONG-AMEDD et ancien coordinateur de l’ASURCKS, ont fait des révélations relatives à l’économie de Koutiala intimement rattachée au coton. Ils ont tous mis un accent particulier sur la potentialité économique que recouvre leur cercle car selon eux cet avantage pourrait permettre à la cité de « l’or blanc » de se ressaisir de son marasme économique.
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rnA la fin des échanges qui ont duré quatre heures d’horloge, les jeunes de l’ASURCKS à travers la voix du secrétaire aux conflits, Mr Oumar Sory Koné, ont approuvé leur détermination dans le processus de rehaussement de l’économie locale. Selon Mr Koné la privatisation de la CMDT ne constituerait pas une solution à la crise, c’est pourquoi il lance un cri de cœur aux autorités de notre pays à porter un regard rétrospectif sur la zone de Koutiala qui, à ses dires, n’est pas considérée telle qu’il le faut alors que si ses préoccupations étaient prises en compte le Mali pourrait se hisser aux meilleurs rangs dans le concert des nations économiques. L’ASURCKS n’entend pas se limiter aux discours du forum, mais voudrait diversifier les rencontres, en faire des synthèses pour déceler des solutions aux problèmes permettant à la population de vivre mieux.
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rnLe forum a été suivi  d’une rencontre d’information avec les élèves en classe de terminale dans les différents lycées de la ville de Koutiala (lycées Danzié Koné, Mambe Camara, Michel Allaire, Hella Diallo…). Bravant
la fatigue, causée par les discussions du forum, les étudiants ont informé plus d’un millier de candidats sur les différentes filières de formation de l’Université de Bamako composée de cinq facultés, trois instituts et un centre d’enseignement supérieur. Au terme de cette rencontre qui devrait se multiplier dans les lycées du Mali, les élèves en classe de terminale du lycée ont remercié leurs grands frères de les avoir élucidés du système universitaire. Cet éclairage leur permettra d’échapper au mauvais choix d’une filière. Ils ont assuré les ainés de leur détermination, sérieux et endurance dans le travail pour réussir au baccalauréat 2011 afin de découvrir la colline du savoir où les conditions ne sont pas toujours favorables aux études.
rnYAYA S. GUINDO,
rnEnvoyé spécial à Koutiala

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