Premier du genre, le Forum national sur l’orpaillage s’est déroulé du 18 au 20 septembre au Centre international de conférences de Bamako. Les travaux ont été sanctionnés par des recommandations pertinentes visant à mieux structurer le secteur de l’orpaillage et à en faire un levier au service du développement économique et social du Mali.
Le Forum, dont la cérémonie d’ouverture était présidée par le chef de l’Etat, le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, a enregistré la présence de 1 200 participants, regroupant les autorités centrales et déconcentrées, les élus, les services techniques, les représentants des orpailleurs des zones minières de Kayes, de Koulikoro et de Sikasso, les partenaires techniques et financiers, la société civile, les médias d’Etat et privés, les groupements associatifs, les sociétés minières et les Institutions de la République.
Après trois jours de débats, souvent houleux, mais toujours francs et constructifs, qui ont porté sur trois thèmes centraux, 20 communications thématiques et un panel de haut niveau, les participants ont formulé plusieurs recommandations, allant dans le sens d’une meilleure structuration du secteur dans le but d’en faire un levier au service du développement économique et social du Mali.
Ces recommandations vont de la relecture du Code Minier, en harmonie avec le Code domanial, des collectivités et les règles coutumières, pour son adaptation à l’évolution actuelle, à la fiscalisation de l’activité d’orpaillage au profit des collectivités et de l’Etat, en passant par la création de comptoirs d’achats sur les sites d’orpaillage, la sécurisation des titres miniers contre l’envahissement par les orpailleurs illicites, le développement d’une synergie d’actions entre les forces de l’ordre, les orpailleurs et la population locale, pour la gestion sécuritaire, le renforcement du contrôle des flux migratoires sur les sites d’orpailleurs et l’amélioration de la gouvernance des revenus générés par l’activité d’orpaillage.
S’y ajoutent la révision de la durée de l’arrêt d’interdiction de l’activité d’orpaillage pendant la période d’hivernage, l’interdiction formelle du travail des enfants sur les sites d’orpaillage, l’interdiction formelle de l’utilisation des produits chimiques dangereux dans l’orpaillage, la mise en place d’un fonds de garantie pour faciliter l’accès des coopératives d’orpailleurs au financement et à l’acquisition de matériels techniques, la cartographie des sites et le recensement exhaustif des orpailleurs, l’amélioration de la gouvernance des revenus générés par l’activité de l’orpaillage, la formalisation de la chaine d’approvisionnement de l’activité d’orpaillage pour l’acquisition des biens et services, la mise en place d’un Comité de pilotage de suivi et de mise en œuvre des recommandations formulées par le Forum et la tenue de rencontres d’échanges et d’évaluation régulières entre le Comité de pilotage, les collectivités territoriales et les coopératives d’orpailleurs.
Dans son discours de clôture, le ministre des Mines, Boubou Cissé, a annoncé des mesures-phares, relatives notamment à l’inventaire de tous les sites d’orpaillage et des orpailleurs, à la création d’ici à la fin de l’année de 10 nouveaux couloirs d’orpaillage, afin que ceux des orpailleurs qui sont en règle puissent travailler dans le calme, à la création d’une structure technique dédiée à l’encadrement et à la promotion de l’orpaillage, à la réduction de la durée d’interdiction de l’orpaillage pendant l’hivernage et à la création de comptoirs d’achat.
A la cérémonie d’ouverture, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, avait déjà planté le décor, en s’insurgeant notamment contre le travail des enfants sur les sites d’orpaillage et en déplorant la tragédie survenue le samedi 13 septembre 2014 sur le site d’orpaillage de Niaouléni, Commune de Nouga, cercle de Kangaba, qui a fait 16 morts et 8 blessés, dont un grave.
Le Président IBK de donner des pistes de solution pour que l’orpaillage cesse enfin d’être la plaie du secteur de l’or, pour devenir une opportunité, un puissant outil, au service du développement économique et social du Mali.
Yaya Sidibé
