Les retombées chiffrées sont estimées à plusieurs dizaines de milliards de Fcfa portant sur des dizaines de contrats de partenariats conclus entre investisseurs étrangers et maliens
«Le forum Invest in Mali a été une originalité qui suscite déjà un immense espoir au Mali. Il va sans doute contribuer à changer désormais le cliché négatif qui stigmatise l’image du Mali à l’international», le mot est d’un participant rencontré vendredi soir dans le hall de l’Hôtel de l’Amitié. L’homme pliait ses affaires sous un stand qu’il avait animé durant les deux jours du forum. Ce témoignage résume à lui seul la satisfaction des participants à ce forum qui partent de notre pays avec beaucoup d’espoir. Ils emportent également avec eux une image positive de notre pays. Car, le forum aura créé beaucoup d’opportunités d’affaires dont les retombées chiffrées, ainsi qu’en témoignent les annonces, sont estimées à plusieurs dizaines de milliards.
Quatre projets ont été ainsi présentés par le ministre de la Promotion des investissements, Koninba Sidibé à la cérémonie de clôture, présidée par son collègue de l’Economie et des finances.
Il s’agit notamment d’un projet de la société Torsten Schreiber, fondateur d’Africa GreenTec, évoluant dans l’énergie solaire. La société ambitionne de fournir de l’électricité propre bon marché à 250.000 Maliens pour un coût d’investissement de 7 milliards de Fcfa. La mise en œuvre de ce projet permet de réduire le coût de l’énergie de 75%. La société a d’ailleurs lancé, samedi dernier, une première unité de fourniture de l’énergie à Badougou Djoliba, un village situé dans la Commune du Mandé, à une soixantaine de km de Bamako, sur la route de Kangaba. La deuxième société présentée a été SAFALIM Printing and Packing Mali. Une société en joint-venture impliquant des investisseurs maliens et égyptiens, spécialisée dans la fabrication des emballages pour un coût d’investissement de 7 milliards de Fcfa aussi. Sa capacité de production est de 6.500 tonnes d’emballages par an. L’usine, qui sera implantée à Dialakorobougou, va créer près de 100 emplois. Selon le représentant de la société au Mali, qui est en même temps son directeur général, l’ancien député élu à Banamba, l’Honorable Amadaou Sylla, le démarrage des activités de la nouvelle société est imminent. Car toute la «paperasserie» indispensable à ce démarrage serait disponible. La société a déjà son agrément. Un sésame précieux qu’elle a obtenu en seulement une semaine de démarches et l’implication personnelle des ministres de la Promotion des Investissements, Koninba Sidibé et de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, qui ont accéléré la procédure de signature du document.
Koninba Sidibé dira : «si l’on veut l’on peut», a commenté Konimba Sidibé avant de demander aux autres participants ayant conclu des affaires de le tenir informé pour qu’il s’investisse personnellement afin d’accélérer la procédure de signature de leur agrément. « Lorsque l’un d’entre vous peine à faire aboutir son projet à cause de la tracasserie bureaucratique, c’est un échec pour nous», a-t-il déclaré.
Le troisième projet présenté concerne les BTP. C’est la société Ciment et matériaux de construction du Mali SA (CMM). Le projet est porté par des compatriotes établis à l’étranger. Lesquels se sont associés avec un groupe d’investisseurs asiatiques pour créer la société. Le groupe compte réaliser une nouvelle cimenterie à Diago, pour un coût d’investissement estimé à 20 milliards de Fcfa avec une capacité de production estimée à 500.000 tonnes.
Le dernier groupe d’investisseurs présenté par le ministre est initiateur d’un Projet de développement de la culture de tomate et de l’élevage. Le projet est porté par un groupe d’investisseurs tunisiens associés à un Malien. Le groupe ambitionne d’aménager une superficie de 400 ha sur laquelle il entend développer la culture de la tomate. Une unité de transformation du produit sera parallèlement installée pour un coût d’investissement prévisionnel de 7 milliards de Fcfa. Les amis tunisiens comptent en même temps procéder à la formation du personnel malien dans le développement de l’élevage.
Rien qu’avec ces quatre projets prêts à lancer leurs activités, l’on peut dire que le forum a été une réussite totale, a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, qui présidait la cérémonie de clôture, en lieu et place du Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga.
Pour le ministre, notre pays se relèvant timidement d’une grave crise socio-politique, la tenue d’un tel événement sonne pour le gouvernement comme la réponse à donner aux sceptiques, qui ne croient pas en la capacité de résilience de notre peuple. Cette tribune permet de vendre les potentialités économiques dont dispose notre pays. L’objectif recherché étant de mettre en synergie dans une démarche structurée et volontaire, à travers la mise en œuvre d’actions qui seront de nature à assurer une croissance forte et durable. Car, après la signature de l’Accord pour la paix et de la réconciliation, les efforts conjugués du gouvernement, des partenaires bilatéraux et multilatéraux pour assurer la sécurité, le Mali retrouve le chemin de la stabilité, de la sécurité et de la croissance avec le renforcement des fondamentaux de son économie, a expliqué Dr Boubou Cissé, avant de rappeler les ambitions de notre pays qui se résument à ceci : atteindre un taux de croissance de 6% dans les années à venir.
Selon lui, ces ambitions reposent sur le maintien et le renforcement de la stabilité macroéconomique et une politique budgétaire prudente ; l’amélioration de la gouvernance et la poursuite des réformes. La réalisation de cet objectif de croissance passe par le développement de l’agriculture, la poursuite du programme d’expansion des infrastructures de base ; le développement du secteur privé et l’accroissement de l’investissement dans les ressources humaines, d’où l’organisation de cette tribune de rencontres, de partages et d’investissements.
Le ministre a par ailleurs assuré que l’Etat jouera toute sa partition pour capitaliser cette expérience. « La mise en œuvre de cette stratégie se fera en adéquation avec la préservation des équilibres macroéconomiques, la modernisation de la gestion des finances publiques et l’accélération des réformes structurelles nécessaires à la consolidation de la croissance économique», a conclu Boubou Cissé avant d’inviter son collègue de la Promotion des Investissements à réfléchir sur la périodicité du forum dont les résultats sur notre économie se passent de commentaires. Rendez-vous est donc pris dans deux ans pour la tenue de la 2ème édition de ce grand événement.
Amadou O. Diallo