Flambée des prix des denrées de première nécessité au Mali : Le ministre de l’Industrie et du commerce se justifie sans convaincre

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Si les autorités de la transition se sont fait applaudir dans le cadre de la lutte contre la corruption et de la délinquance financière, il leur faut beaucoup encore pour convaincre les Maliens au sujet de  la flambée des prix des denrées de première nécessité. Mahmoud Ould Mohamed, ministre de l’Industrie et du Commerce, s’est mis à l’exercice le vendredi, 05 novembre 2021, sans y parvenir.   

Au Mali, le riz, le sucre, l’huile, la viande …sont, depuis des mois, devenus des denrées de luxe parce que rares pour le Malien de bas échelle, cela  à cause de leurs prix élevés.  Des membres de la société civile et des associations ont plusieurs fois dénoncé la situation à travers des marches, mais sans succès. La situation reste toujours difficile. Les différents accords signés avec les syndicats sur le respect des prix restent au stade des engagements. Rien de plus. Sur le terrain, la situation est tout autre. Le dernier accord en date, est  celui trouvé avec les boulangers qui avaient unilatéralement ramené le prix de la baguette à 300 FCFA.

Il a fallu  des  heures de négociations pour que ces derniers s’engagent à respecter les prix habituels, soit 250 FCFA pour la baguette de 300 g et 125 FCFA pour celle de 150 g. Malgré cet engagement, le pain est toujours livré à 300 FCA par endroit.

Le vendredi dernier, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, à tenter d’expliquer la flambée des prix par l’inadéquation entre la forte demande mondiale des produits de base et l’offre mondiale qui stagne, couplée au renchérissement du coût du fret maritime et de la logistique (indisponibilité des bateaux, raréfaction des conteneurs).

Selon lui,  le cours du sucre s’établit à 502,2 dollars la tonne, en hausse de 12% par rapport au mois de juillet 2021. Celui de l’huile alimentaire est à 1 256 dollars la tonne, soit une augmentation de 21% comparativement à son niveau du mois de juillet 2021. Le blé et le riz, tout comme l’huile et le sucre, connaissent des hausses de 33,13% et 4% par rapport à l’année passée, culminant respectivement à 278,250 euros la tonne et 360 dollars la tonne », souligne-t-il.

En dépit de ce contexte, explique-t-il, la plupart des produits de première nécessité coûtent moins cher comparativement à certains pays de la sous-région.  À titre d’exemple, ajoute le ministre,  le sucre qui coûte 500 FCFA le kilogramme au Mali est vendu à 700 FCFA, voire 800 FCFA dans des pays où transitent nos importations. Il en est de même pour le riz brisure, l’huile alimentaire, le carburant, les matériaux de construction, la pomme de terre, les céréales sèches, etc. Depuis la suspension des opérations d’abattage subventionnées, la viande avec os est cédée entre 2 800 et 3 000 FCFA sur les marchés de Bamako et de Kati, soit à leur niveau d’avant subvention ».

Comparaison n’est pas forcément raison. Le niveau de vie du Malien n’est systématique à ceux de ces pays.

En plus, il justifie le maintien des prix à ce niveau grâce aux efforts financiers considérables de l’État malien en termes d’abandon des droits et taxes au cordon douanier.

Il s’agit, entre autres : de la détermination du prix plafond du sucre dans le cadre du programme de jumelage ; la fixation des prix indicatifs plafonds du riz brisure non parfumé importé et de l’huile alimentaire en exécution d’un programme de réduction de la base taxable de 50% au cordon douanier ; l’application de prix consensuels du pain, de la farine boulangère et du ciment à travers la signature de protocole d’accord ; l’homologation du prix des hydrocarbures par un mécanisme de prise en charge du différentiel de coût de revient du gaz butane et de modulation du taux de la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP) et de la valeur en douane des hydrocarbures ; la négociation des marges des grossistes ; la surveillance du marché pour faire respecter les prix convenus.

Loin de ne pas reconnaître des efforts, les Maliens et Maliennes de basse échelle, qui ne sont pas au parfum des enjeux internationaux, attendent que les prix des denrées de première nécessité soient maintenus  à des prix adaptés à leur porte-monnaie et veulent que ces prix soient respectés sur le terrain. Donc, il faut encore beaucoup pour les convaincre.

Fabrice Abdoul

Source : Plume Libre

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