Ils nécessitent un financement de 190 milliards Fcfa. Le réseau routier réhabilité et prolongé de 15%, transportera plus vite et plus loin le développement.
Une table ronde des bailleurs de fonds pour le financement des routes prioritaires de notre pays se tient depuis hier à l’hôtel de l’Amitié de Bamako. Initiée par le département en charge des routes, cette rencontre regroupe une dizaine de représentants d’institutions financières ainsi que des opérateurs économiques, des cadres du cabinet et services du ministère de l’Equipement et des Transports. Objectif : parvenir au bouclage du financement d’investissements productifs d’un montant de 190 milliards Fcfa et permettre aux cadres du département en charge des routes de discuter avec les partenaires au développement de la politique économique du gouvernement en matière de désenclavement intérieur et extérieur et également de la politique nationale des transports. Le programme qui sera au cœur des échanges porte sur environ 1 100 km de routes dont 35% sont à réhabiliter. Il s’agit essentiellement de routes prioritaires retenues aussi bien dans le projet de développement économique et social (PDES) pour la période 2008-2012 que dans le Cadre stratégique de réduction de la pauvreté, (CSCRP) 2007-2011, a expliqué le ministre de l’Equipement et des Transports, Ahmed Diane Semega. Cinq projets routiers sont concernés. Il s’agit des routes Macina-Diafarabé-Téninkou (95 km), Zantiébougou-Kolondiéba-frontière Côte d’Ivoire (150 km), Douentza-Hombori-Gao (383 km), Didiéni-Goumbou-Nara (185 km) et enfin Bourem-Kidal (300 km).
Les institutions financières présentes sont : la Banque islamique pour le développement (BID), le Fonds saoudien pour le développement, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds koweitien pour de développement économique, le Fonds de l’OPEP, l’UNEMOA, le Fonds d’Abu Dabi et la Jica du Japon. Ces projets routiers sont également des priorités du programme économique régional de l’UEMOA, le PER 2006-2010 étendu à 2016. Les participants étudieront les priorités du gouvernement, les besoins urgents de financement du sous-secteur des infrastructures routières ainsi que les modes d’appui que les partenaires pourraient offrir en matière de financement et d’exécution des programmes. Le sous-secteur des routes apporte une contribution efficace à l’augmentation des ressources financières, à la génération d’emplois divers et au renforcement de la cohésion sociale notamment par son impact direct sur la croissance, a indiqué le ministre Semega. « La croissance moyenne de l’économie malienne a été plus faible que prévue. D’où l’importance d’ouvrir de nouveaux gisements de croissance, notamment grâce aux infrastructures », a souligné le ministre pour qui les investissements proposés permettront un développement économique accéléré dans le Delta central du Niger, les riches zones de Bougouni, Yanfolila et Kolondiéba, les zones du Kaarta et du Ouagadou. Ces zones constituent toutes des gisements de croissance encore intacts à cette date et permettront de contribuer à l’atteinte des objectifs de sécurité alimentaire, d’améliorer les échanges économiques et commerciaux avec les pays voisins et aideront à la réalisation de la route transsaharienne avec le Maghreb, a indiqué Ahmed Diane Semega.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Lassine Bouaré, a, lui, confirmé que le financement des routes soumis aux bailleurs de fonds, allait soutenir le taux de croissance économique de notre pays qui, malgré un environnement international défavorable, s’est stabilisé autour de 5%. Le représentant de la Banque islamique de développement (BID), coordinateur des bailleurs de fonds à la présente rencontre, a souligné l’intérêt que les partenaires techniques et financiers accordent à cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de projets de développement de notre pays notamment à travers le renforcement des infrastructures de transport. Pour le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, qui présidait la cérémonie d’ouverture, cette rencontre importante survient dans un contexte marqué par les préparatifs de élections générales et du référendum et la recrudescence de l’insécurité dans les régions du nord de notre pays. Elle a exhorté les bailleurs de fonds à soutenir les projets en vue de permettre à notre pays de faire face à tous les défis qui se posent à lui. Lors des discussions, les bailleurs de fonds ont insisté sur la nécessité pour notre pays de veiller à l’entretien routier et à la mise en application de la réglementation sur la charge à l’essieu. Ils ont calculé que la réalisation des présents projets routiers permettra d’augmenter de 15% le linéaire routier de notre pays. D’où leur adhésion aux projets. Le ministre Semega a rappelé l’importance que le gouvernement accordait, lui même, à l’entretien routier et à la lutte contre la surcharge sur nos routes. Les pouvoirs publics réfléchissent justement à d’autres mécanismes de financement pour pouvoir faire face à l’entretien courant ou périodique des routes. Pour l’application de la charge à l’essieu, Ahmed Diane Semega a expliqué que notre pays avait installé un mécanisme de sanctions qui a permis pendant deux années de récolter environ 2 milliards Fcfa au compte de l’entretien des routes. Cependant l’objectif des sanctions est de faire en sorte qu’il y ait moins de surcharge sur nos routes, a-t-il précisé.