Avec les préoccupations croissantes de qualité sanitaire en Europe, la filière de production et d’exportation des fruits et légumes au Mali fait face à un défi majeur : répondre aux exigences d’ordre réglementaire et commerciale ou disparaître.
Le secteur d’exportation horticole des pays Afrique, Caraïbes, Pacifique (ACP) est caractérisé par un grand nombre de petites et moyennes exploitations qui font vivre plusieurs millions de ruraux. Chaque année, quelque 400 000 tonnes de fruits et légumes sont exportées vers l’Union européenne.
Cette filière d’exportation doit faire face à une évolution permanente des conditions d’accès au marché européen. Car, au cours des dernières années, les préoccupations croissantes de qualité sanitaire en Europe ont entraîné des exigences grandissantes vis-à-vis des fruits et légumes importés dans l’Union européenne. Répondre à ces exigences réglementaires et commerciales est devenu un défi majeur pour la filière fruits et légumes de nombreux pays ACP et notamment du Mali.
C’est dans ce cadre que s’inscrivait la rencontre sur la filière horticole organisée mercredi au CICB, par la Task Force horticole du Mali, le Réseau interprofessionnel pour un commerce horticole durable (COLEACP), le Programme initiative pesticides et l’Union européenne au Mali. Cette rencontre, qui regroupe une trentaine de participants de Sikasso, Ségou, Koulikoro, Bamako et de Bruxelles, présente selon le président de la Task Force horticole Mali, Bakary Kontao, un très grand intérêt. « Il nous permettra d’étudier les différentes réglementations européennes en matière de sécurité sanitaire et leur impact sur la filière fruits et légumes d’exportation, de présenter l’analyse des risques et de faire connaître du grand public la Task Force horticole du Mali. Il nous permettra également d’échanger avec nos partenaires techniques et financiers sur l’opportunité d’établissement de partenariat ».
Le Task Force du Mali est un groupe de dialogue et de travail qui rassemble autour d’une même table des acteurs du secteur privé et du secteur public impliqués dans la filière : entreprises productrices, organisation professionnelle, laboratoire, organes législatifs et de contrôle. Il est appuyé par le Programme initiative pesticides, financé par le Fonds européen de développement à hauteur de 33,8 millions d’euro pour la période 2001-2008.
La déléguée générale de COLEACP, Catherine Guichard, et le conseiller de la Commission européenne, Didier Versé, ont salué la tenue de cette rencontre qui permettra, selon eux, de renforcer les capacités de l’environnement de la filière horticole et d’encourager le dialogue public/privé.
La rencontre, qui était présidée par Fousseyni Diarra, conseiller technique au ministère de l’Agriculture, débouchera ce jeudi sur un plan d’action pour une meilleure mise en œuvre des réglementations.
Sidiki Y. Dembélé
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