En se mettant ensemble dans des structures faîtières, les professionnels du secteur pourront mieux défendre leurs intérêts face à leurs clients.
La campagne d’exportation de la mangue, tire, cette année, vers sa fin.
Plusieurs stations de conditionnement, installées dans la capitale, ont fermé boutique en attendant la campagne prochaine. Mais selon le coordinateur du Projet cadre intégré, Mohamed Koné, la campagne sera bouclée définitivement la fin de ce mois dans la région de Sikasso. Plusieurs stations de conditionnement ivoiriens continuent de s’approvisionner là-bas, après l’arrêt définitif de la campagne en Côte d’Ivoire. Le représentant résident du PNUD Joseph Bill Cataria est à l’origine de la poursuite des activités.
Il a accordé au Projet cadre intégré un financement de 180 millions de Fcfa qui a permis d’effectuer un deuxième traitement des vergers en juin dernier contre les mouches. La superficie traitée est de 4000 ha. Elle couvre les zones de Sikasso, de Bougouni, de Yanfolila, de Kadiolo, de Banguinéda, du Mandé et de Moribabougou. Le programme envisage de suivre la traçabilité des vergers traités. Est-il besoin de rappeler que l’hivernage est la période de reproduction des mouches dans nos pays ? Or tout comme les fourmis rouges ou les cochenilles farineuses, les mouches sont nuisibles pour les mangues. Leur piqûre constitue des portes d’entrée des bactéries à l’intérieur de la chaire des mangues, entraînant leur pourrissement.
Actuellement, les producteurs, les pisteurs et les exportateurs (stations de conditionnement) chacun à son niveau est préoccupé par l’établissement de son bilan de campagne, notamment financier. La réussite ou non de la campagne est diversement perçue par les acteurs de la filière. A Deguessi-Vert, l’on estime qu’il y a eu certes des avancées énormes cette année, mais les opérateurs du secteur gagneraient mieux, s’ils étaient organisés, a expliqué Alou Traoré, le responsable de la branche “Fruits et légumes” du groupe.
Faute d’organisation faîtière forte, les exportateurs subissent le diktat des importateurs européens et de la compagnie Air France, qui est le principal transporteur de nos mangues, a-t-il poursuivi. Selon lui, cette année Air France transportait le kilogramme de mangues à 1,15 euro, environ 753,25 Fcfa en début de campagne. Plus tard, précisément le 1er juin, en pleine campagne, la compagnie a augmenté son tarif de 90 Fcfa taxables, à la surprise générale des opérateurs de la filière. Alors que le kilogramme de mangue est cédé aux importateurs européens à 2 euros, environ 1310 Fcfa. Le prix est proposé par l’acheteur. C’est à prendre ou à laisser. La marge de manoeuvre est minime, car la concurrence est rude dans le secteur. Si vous refusez l’offre, les concurrents l’acceptent. Notre pays n’est pas le seul pays exportateur de mangue de la sous-région. Les Ivoiriens, les Burkinabés, les Sénégalais et les Latino-américains sont aussi des exportateurs. D’ailleurs, les exportations des Latino-américains font chuter les prix de la mangue en Europe. Ces grands producteurs ont des représentants en Europe qui suivent les déchargements avec les importateurs.
Le coût du transport diminue sérieusement la marge bénéficiaire de nos exportateurs. La plupart de nos exportateurs travaillent pour les compagnies de transport et les importateurs européens, a déploré Alou Traoré pour qui leur salut ne viendra que des structures faîtières. “Les pouvoirs publics ne peuvent rien faire tant que nous-mêmes nous ne constituons pas une structure faîtière pour défendre nos intérêts”, a plaidé Alou Traoré. En constituant des entités fortes, ils pourront au moins négocier ensemble les tarifs de transport.
En dépit de ces difficultés, Deguessi-Vert a expédié 20 tonnes en Europe, à travers la chaîne de froid du Plaza, installé à l’aéroport de Bamako Sénou. Cette chaîne de froid, fruit de la coopération néerlandaise, une unité de préconditionnement qui a permis de diminuer le risque de rejet des manques maliennes en Europe. Faute d’infrastructures de cette nature, Deguessi-Vert s’était retirée de la filière mangue et s’était consacrée à celle du haricot vert, un autre secteur d’activité du groupe.
Selon Alou Traoré, son entreprise a travaillé directement avec une quinzaine de producteurs et une dizaine de pisteurs cette année. Avec le premier, elle a acheté le kilogramme de mangues à 150 Fcfa. Les frais de transport, les émoluments des ouvriers spécialisés dans la cueillette sont à la charge de l’entreprise. Les pisteurs leur livrait directement la mangue à la station à 175 Fcfa.
Basées à Sikasso, Fruit Lotio et AOM, sont confrontées aux mêmes difficultés. Malgré les problèmes, Fruit Lotio a réussi à exporter 520 tonnes. Et AOM a expédié 120 tonnes. Ces deux structures ont exporté ces quantités de mangues grâce à l’encadrement du Projet cadre intégré, qui s’était chargé du traitement des vergers d’approvisionnement et la formation en technique de cueillette des exploitants. Le Projet suit la traçabilité des différentes stations de conditionnement. Il se propose de faire accompagner 5 exportateurs par le bureau de consultant BIOSCOP du Sénégal, agréé par l’Union européenne. Ce qui permettra d’obtenir la certification EUREPGAP qui permettra de faciliter l’accès de notre mangue sur l’espace de l’Union.
A. O. DIALLO
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Matières premières : semaine calme pour l’or, le pétrole et le coton progressent
OR : Malgré un démarrage tonique, avec une poussée lundi à 659 dollars, environ 329 500 Fcfa, l’or a finalement passé une semaine calme, clôturant sur une note stable. La semaine précédente, le métal jaune avait touché un plus bas niveau depuis le 14 mars, à 639 dollars, environ 319 500 Fcfa. “Les facteurs extérieurs tels que la trajectoire de l’euro face au dollar et l’environnement géopolitique demeurent les facteurs clés influençant le marché de l’or”, estiment les analystes de la banque Barclays Capital.
L’or évolue en sens inverse du billet vert. Une appréciation du dollar diminue relativement le pouvoir d’achat des investisseurs pour les métaux, dont le prix est libellé en dollars, et vice versa. Il n’a en revanche quasiment pas réagi aux craintes d’attentats qui ont suivi les tentatives ratées au Royaume-Uni la semaine passée. “Nos courtiers ont averti que, pour restaurer la confiance dans le secteur, l’or comme l’argent doivent percer plus haut”, a commenté James Moore, analyste du Bullion Desk.
PÉTROLE :
Le baril de Brent a franchi vendredi le seuil de 76 dollars, environ 38 000 Fcfa, pour la première fois depuis août 2006, dopé par les craintes sur l’approvisionnement en essence aux Etats-Unis et par les violences au Nigeria, premier producteur d’or noir en Afrique. Le cours du baril de Brent de la Mer du Nord a grimpé jusqu’à 76,01 dollars. Les prix ont bondi de plus de 6% sur la semaine à Londres, et de plus de 3% à New York. Ils sont tirés par les inquiétudes sur les stocks d’essence aux Etats-Unis, qui sont de 4,2% inférieurs à leur niveau de l’an dernier à la même époque, alors que la demande est à son pic.
La période d’été correspond à la “driving season” américaine, époque des déplacements en voiture. Cette semaine, un nombre record d’automobilistes, 41 millions, devraient prendre la route selon l’Americain Automobile Association (AAA). “C’est l’heure de vérité pour les raffineries américaines, dont les capacités à faire face à cette fameuse “driving season” vont être testées”, résume Frédéric Lasserre, analyste à la Société Générale.
COTON :
Il a progressé la semaine dernière. Tiré par une hausse de la demande à l’export et malgré des conditions météorologiques qui restent défavorables. “Le département américain à l’Agriculture a publié ce matin un très fort niveau d’exportation du coton américain. Sur la majeure partie de l’année, les envois de coton ont été bons, mais cette semaine ils ont été très élevés, ce qui est un facteur vraiment positif pour les cours du coton”, a expliqué Bill Nelson, analyste d’AG Edwards. Outre la faiblesse du dollar, qui renforce la compétitivité des produits américains, “une des raisons de la hausse des exportations est que nous avons commencé à voir récemment plus d’activité en direction de la Chine”, a indiqué l’analyste. “L’année dernière, la Chine avait eu des cultures records, donc ils n’avaient pas eu un besoin immédiat d’importer du coton, mais maintenant leur consommation dépasse leur production”, a développé l’analyste.
SUCRE : Il a peu bougé la semaine écoulée sur un marché toujours inquiet des perspectives de surproduction. En dépit d’un bref pic au-dessus des 330 dollars, environ 165 000 Fcfa, la tonne jeudi à Londres, un plus haut depuis un mois, la progression des cours est limitée par plusieurs facteurs. “Le sentiment des opérateurs a été déprimé par les perspectives de surproduction record en 2007 et par le fait que les anticipations initiales de voir un développement de grande ampleur des biocarburants ont été revues à la baisse”, a expliqué Helen Henton, analyste à la banque Standard Chartered.
Source AFP
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Marchés agricoles : tendance générale à la hausse
Au cours de la semaine du 28 juin au 04 juillet 2007, les prix des sorgho et maïs ont été de façon générale à la hausse sur les marchés ruraux suivis par l’OMA et ceux du riz BG ont été stables. La hausse des prix observée sur les marchés s’explique en grande partie par l’inquiétude des producteurs face aux difficultés d’installation de la saison hivernale et également l’utilisation du sorgho par les éleveurs comme aliments bétail. S’agissant des prix aux producteurs du mil et du riz Gambiaka, ils sont en fluctuation et dégagent aucune tendance particulière.
Sur les marchés ruraux, les prix ont, au cours de la semaine, oscillé dans les fourchettes suivantes : 65 F le kilo pour le mil à Fatinè et Monimpèbougou et 105 F le kilo à Sirakorola ; 75 F le kilo pour le sorgho à San et 105 F le kilo à Sirakorola ; 65 F le kilo pour le maïs à Loulouni et 75 F le kilo à Koutiala et Dougouolo ; 190 F le kilo pour le riz Gambiaka à Sokolo et 230 F le kilo à Niono et Dioro et enfin 210 F le kilo pour le riz BG à Niono et 215 F le kilo à Dioro et Macina.
Dans les capitales régionales, les prix pratiqués par les détaillants ont été de : 200 F le kilo pour le mil/sorgho et maïs, 250 pour les sorgho/maïs pilés, 300 pour le mil, 275 pour le riz BB, 300 pour le riz RM40, 350 pour le riz Gambiaka et le niébé et 400 F le kilo pour le riz étuve blanc et le fonio à Kayes ; 125 F le kilo pour le mil/sorgho et maïs, 200 pour les mil/sorgho et maïs pilés, 275 pour les riz RM40 importé, 300 pour le riz BB importé, Gambiaka et le niébé et 350 F le kilo pour le fonio et 375 F le kilo pour le riz étuvé rouge à Koulikoro ; 95 F le kilo pour le maïs, 110 pour le sorgho, 125 pour le mil, 125 pour le maïs pilé, 175 pour les mil pilé, 240 pour le riz étuvé rouge, 250 pour le riz étuvé blanc, 275 pour le riz RM40 importé, 285 pour le riz Gambiaka, 290 pour le niébé et 300 F le kilo pour le fonio à Sikasso ; 100 F le kilo pour le mil/sorgho et maïs, 245 pour le riz BG, 250 pour le fonio et le niébé et 275 F le kilo pour le Gambiaka à Ségou ; 110 F le kilo pour le maïs, 120 pour le sorgho, 125 pour le mil, 150 pour le sorgho pilé, 180 pour le mil pilé, 220 pour le riz étuvé rouge, 255 pour le riz étuvé blanc, 275 pour le riz BG et 300 F le kilo pour le riz Gambiaka à Mopti ; 150 F les kilo pour le mil/sorgho et maïs, 275 pour les riz RM40, BB et étuvé rouge, 300 pour le riz BG, 325 pour les riz étuvé blanc et Gambiaka, 350 pour le niébé et 500 F le kilo pour le fonio à Gao.
Dans le District de Bamako, les prix au consommateur couramment pratiqués ont été de 125 F le kilo pour le sorgho/maïs, 150 pour le mil, 175 pour les sorgho/maïs pilés, 200 F pour le mil pilé, 275 pour le riz RM40 importé et le niébé, 300 pour les riz Gambiaka et le fonio, 350 F pour le riz BB importé parfumé et le riz étuvé rouge. Dans la capitale, les grossistes ont vendu le sac de 100 kilogrammes à 11 000 F pour le maïs jaune, entre 11 000 et 11 500 pour le mil sanio, 11 500 et 12 000 pour le sorgho blanc, 24 500 et 25 000 F les riz RM40 thaïlandais et vietnamiens, 26 500 pour le riz BB importé parfumé thaïlandais et enfin entre 26 500 et 27 500 F le sac de 100 kilogrammes pour le riz Gambiaka (tout venant).
Sur le marché de Bamako Médine, les consommateurs ont acheté la pomme de terre locale premier choix à 500 F le kilo, le deuxième choix à 450 F le kilo et le troisième choix à 400 F le kilo. De même sur le marché de Bamako Niaréla, ils ont acheté l’échalote fraîche (Djabadew Kènè) pour 250 F le kilo, l’échalote séchée (Djaba fôlôfôlô) pour 650 F le kilo, les échalotes séchées (djaba kuruni) pour 1 000 F le kilo et l’échalote séchée (djaba djalani) pour 1 300 F le kilo. Sur les marchés de gros du pays, les prix de gros à la vente sont, par rapport à l’année dernière, en baisse pour les mil/sorgho/maïs, riz RM40 importé et Gambiaka et en relative stabilité pour le riz BB importé parfumé. Sur les marchés, par rapport à la moyenne des cinq dernière années, les prix de gros à la vente sont en baisse pour les céréales sèches et en hausse pour les riz.
Source OMA
L”Essor du 11 juillet 2007
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