Le ministère des mines est-il de mèche avec les exploitants illégaux d’or notamment la société CADEM? Reçoit-il périodiquement sa part du gâteau en fermant ses yeux sur ce vol des richesses nationales? Ces deux questions méritent bien d’être posées. Car le Mardi 22 Novembre 2011, comme promis dans notre précédente parution, notre dynamique équipe de reportage s’est rendue sur le terrain. Ce qu’elle a pu constater de visu est plus qu’une exploitation illégale. Voir nos photos et lire notre récit .
En effet, suite à notre parution du Jeudi dernier titrée : Exploitation illégale d’or dans le cercle de Bougouni- la société CADEM sur la sellette !, le ministère des mines a dépêché le même jour sur le terrain une mission de « diversion » composée de M. Diaby de la Direction nationale de la géologie et des mines (DNGM), de notre journaliste et surtout de plusieurs autres confrères de la place. Sollicités, c’était bien un devoir pour ceux-ci d’effectuer le déplacement. Cela est tout à fait normal
Décryptage de l’aubade ministérielle
Mais, là où le bât blesse est que l’immixtion d’autres confrères dans ce dossier par les collaborateurs du ministre Cissé prouve bien que le ministère des mines a quelque chose à se reprocher. Car, l’aspect « diversion » de la mission du Jeudi 17 Novembre 2011 est que la délégation n’a daigné rencontrer ni le préfet, ni le maire, ni le chef du village encore moins la population. Les autorités locales sont-elles également de mèche avec la société CADEM? En tout cas, l’argument selon lequel la mission est arrivée sur place la nuit ne tient pas du tout.
Qu’à cela ne tienne, la vérité est que la mission du ministère des mines ne voulait pas que sa présence sur le terrain, surtout qu’elle était accompagnée de journalistes, se fasse sentir par qui que ce soit. Parce que cela pourrait amener des gens à faire d’autres révélations aux journalistes. Ainsi Jeudi dernier, la mission a fait la « diversion » en amenant nos confrères à bord de deux véhicules 4X4 sur un site situé à 75 kilomètres du goudron où s’effectue une petite opération d’exploration de la société CADEM. Là-bas, on n’aperçoit que des tranchées moins profondes.
La vérité éclata comme le soleil à l’horizon
Alors qu’à plusieurs kilomètres de là sur un terrain hostile, la société de Camara Demba est bien en train d’exploiter pour ne pas dire voler notre or. Impossible d’y accéder en voiture. On ne s’y rend qu’en moto ou à pied. À cause de l’impraticabilité de la route (rocaille, pente et trous d’extraction) on met plusieurs heures pour y arriver essoufflé. Sur ce site non visité par les journalistes (Jeudi dernier) situé à 110 kilomètres du goudron (voir nos photos prises Mardi 22 Novembre 211), la société CADEM a fait des excavations profondes de plusieurs dizaines de mètres. Mieux, elle a pris la précaution de dissimuler ses compresseurs, excavateurs, perforateurs, piqueurs, laveurs et autres outils de travail en les couvrant par des bâches.
Un véhicule Toyota Land Cruiser de couleur blanche immatriculé P 6130 MD est utilisé comme moyen de traction des gros compresseurs. Mieux, plusieurs centaines de sacs attendent d’être lavés (voir nos photos). Mardi dernier, quand Karim Berthé nous a vus sur le terrain déterminés à découvrir le mensonge ministériel, il a vite alerté ses complices qui ont monté la garde autour de leur site d’exploitation illégale d’or à Diamou dans la Commune rurale de Méridiela cercle de Bougouni.
Bref, nous persistons à dire que la société de Demba Camara est en train de voler l’or appartenant à tout le Mali. Au vu des éléments dont nous disposons nous estimons aussi que, M. Camara et ses suppôts sont de mèche avec certains collaborateurs de Amadou Cissé ministre des mines. Celui-ci doit penser à faire un balayage au sein de son département. Sinon, il risque de subir le sort qu’a connu Abou Bakar Traoré, son prédécesseur victime des conséquences de l’exploitation illégale d’uranium à Faléa.
La société CADEM a-t-elle grugé ses partenaires Indonésiens au profit des Américains? Où sont partis les 34 millions de Cfa qui auraient été remis à M. Camara destinés à l’achat de deux véhicules 4X4? Face à cette situation que veulent faire les ressortissants de Bougouni vivant à Bamako?
À suivre…
Bréhima Coulibaly
Envoyé spécial à Diamou
