Avec le Stade du 26 Mars, quatre cités de logements sociaux (les 1008, les 320, les 520, les759 logements), des unités industrielles et le futur hôpital national, le quartier de Yirimadio, l’un des dix quartiers de la Commune VI, apparaît comme un fleuron. Ces infrastructures, ajoutées à la cohabitation harmonieuse des habitants, semblent avoir impulsé un grand dynamisme au peuplement du quartier. Jusqu’où ira cette dynamique galopante du développement ? Voilà la question que se pose plus d’un habitant au regard d’un certain nombre de problèmes vécus ici, dont celui relatif à l’adduction d’eau.
Annoncé pour être l’un des plus beaux quartiers de la Commune VI, le quartier de Yirimadio est confronté à un manque criard d’eau potable qui a tendance à obérer tous les efforts de développement. Une situation, de l’avis de certains habitants du quartier, qui n’a pas d’explication logique. Pour un responsable coutumier du quartier, il aurait été dit que Yirimadio aurait son réseau d’eau potable et d’électricité dès le démarrage des travaux des logements sociaux.
« Cette promesse ne serait que de la poudre aux yeux, car les logements sociaux sont à leur troisième phase dans ce quartier, et on ne voit rien venir », s’offusque notre interlocuteur. A y regarder de près, l’adduction en eau potable à Yirimadio (si elle venait à se faire) répondrait à une logique de proximité.
Le quartier jouxtant les différentes cités des logements sociaux, devrait logiquement bénéficier des services d’eau et de l’électricité. Puisque cela n’a pas été le cas, la mairie, soucieuse des problèmes de ses populations a, dans le cadre du Projet de Développement Communautaire Urbain (PDCU), introduit auprès de l’Energie du Mali une demande d’adduction en eau potable. Une démarche qui a suscité un immense espoir chez les populations avant de prendre du plomb dans l’aile : le projet de pose de tuyauterie est arrêté à mi-chemin, et les populations impatientes perdent ce qu’elles considèrent comme leur dernier espoir.
Chargée de l’exécution des travaux installation de la tuyauterie, l’Energie du Mali aurait argué d’une rupture de fourniture du matériel qu’elle aurait commandée en France. Vrai ou faux ?
La question ne cesse de revenir au sein des populations où certains ne cachent plus leur doute sur la bonne foi de la société d’Eau et d’électricité du Mali. Citant un responsable de l’EDM-SA, un notable du quartier affirme que l’EDM -Sa traîne le pied en attendant que le projet de lotissement du quartier soit finalisé. Même si cela se vérifiait, il serait naïf croire que l’EDM-SA va faire des installations en un endroit où elles seraient démolies pour des raisons de lotissement.
Dans le contexte précis du problème d’adduction d’eau potable à Yirimadio, certains responsables des ministères des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières et de l’Administration territoriale sont pointés du doigt. On reproche à ces derniers de retarder l’exécution des programmes de viabilisation de ce quartier pour des intérêts personnels.
Comme si ceci explique cela. Lors de la cérémonie d’inauguration des 759 logements sociaux de Yirimadio, deux éléments du protocole de l’Etat avaient été chargés de contraindre la délégation du secteur de Yorodiambougou qui tenaient à exhiber à la face du président de la République une pancarte sur laquelle on pouvait lire « Nous femmes de Yorodiambougou, réclamons l’eau, l’électricité et un accès de notre quartier au service du développement et l’épanouissement de nos enfants ».
Ce qui est sûr, c’est que le caractère spontané des quartiers ne doit pas être une raison pour priver les populations d’une denrée aussi vitale que l’eau potable.
Telle que se présente la situation hydraulique à Yirimadio, il est urgent de répondre aux sollicitations des populations dans le domaine de l’adduction d’eau potable.
Car, actuellement à Yirimadio, la pénurie en eau a des répercussions négatives sur presque tous les secteurs d’activité : santé, environnement, économie…
Du fait de cette crise, les maladies censées éradiquées dans le pays, réapparaissent dans certains endroits du quartier. En période hivernale, elles sont nombreuses, à Yirimadio « Doukoukôrôni », les familles qui s’approvisionnent à des sources d’eau polluées. Pendant l’hivernage, les puits de cette partie du quartier sont remplis par des eaux de ruissellement qui y charrient des carcasses d’animaux et toutes sortes d’ordures. Identique est le sort des habitants de Yirimadio-Yorodianbougou, secteur de Yirimadio, situé au pied de la colline, où les puits doivent être creusés à des dizaines de mètres pour atteindre l’eau.
Markatié Daou
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