Les travaux de la station d’eau potable de Kabala lancés vendredi dernier : 1 200 000 Bamakois supplémentaires auront accès à l’eau dans 30 mois

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C’est dans une véritable atmosphère de fête que s’est déroulée la cérémonie de la pose de la première pierre de l’usine de production d’eau potable de Kabala. Elle était présidée par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Frankaly Keïta, entouré d’une demi-douzaine de ses homologues du gouvernement, de ses collaborateurs  en charge du service de l’eau, des autorités locales administratives et politiques, des représentants des partenaires techniques et financiers et d’une foule en liesse sur les berges du Djoliba. Précisément sur  le site de traitement de la future station de traitement d’eau à Kabala.

D’un coût d’environ 106 millions d’euros, soit 69,4 milliards de FCFA, ce projet, qui relève de la composante « Production » du projet Kabala, porte sur la réalisation d’une station de traitement d’eau d’une capacité de 288 000 m3/j (marché attribué au groupement d’entreprises Degremont/OTV/AI Project SOGEA-SATOM) d’une prise d’eau dans le fleuve Niger  (marché attribué à l’entreprise SOGEA- SATOM) et d’une conduite de refoulement d’eau traitée (marché attribué au groupement d’entreprises SOGEA-SATOM/DENYS).

Sous la maitrise d’ouvrage de la Société Malienne de Patrimoine de l’Eau Potable  (SOMAPEP) les travaux seront exécutés dans un délai de 30 mois. La maitrise d’œuvre est assurée par le groupement de bureaux d’études Cabinet Merlin/CIRA.

Les travaux, une fois terminés, permettront de doter la ville de Bamako de 288 millions de litres d’eau par jour, 1 400 km de réseau, 1 208 bornes fontaines, près de 90 000 branchements sociaux. En somme, on assistera au doublement  de la capacité actuelle de desserte en eau potable.  Les nouvelles infrastructures permettront à une population additionnelle de plus de 1 200 000 habitants de la capitale et environs d’avoir accès à l’eau potable  boostant ainsi  le taux d’accès à l’eau de la capitale  à 95% contre 65% actuellement à en croire le ministre de l’Energie et de l’Eau.

D’après toujours Frankaly Keïta, depuis plusieurs années, la ville de Bamako est confrontée à une situation quasi-permanente de déficit de production en eau potable pour satisfaire les besoins croissants  des populations.  La seule véritable station actuelle de production d’eau  potable située à Djicoroni-Para, en rive gauche du fleuve Niger, a été construite en 1956, pour une population d’une toute autre dimension. Malgré les extensions subséquentes, cette station ne peut plus répondre à la demande croissante en eau potable de la ville actuelle de Bamako, en proie à une urbanisation galopante.

En effet, de poursuivre le ministre Keïta, selon les chiffres officiels la Cité des trois caïmans comptait en 1960 à peine 100 000 âmes. De nos jours, cette population urbaine avoisine les 2 500 000  habitants. Une situation qui accentue les besoins  en eau potable en créant un déséquilibre entre l’offre et la demande. Cette croissance démographique engendre un déficit structurel d’eau depuis 2002, affectant tous les quartiers de la capitale surtout les populations des quartiers  situés en rive droite  du fleuve Niger. Sur une demande de 350 000 m3  d’eau par jour, l’offre n’est que de 200 000 m3 par jour, soit un déficit de 150  m3 par jour.

Pour atténuer  cette pénurie d’eau potable, le gouvernement du Mali a réalisé des actions d’urgence ayant consisté à installer des stations compactes de potabilisation le long du fleuve Niger,  à Bacodjicroni, Magnambougou, Missabougou et Kalancoro.

Pour résorber le déficit structurel d’alimentation en eau de la ville de Bamako, il fallait un projet structurant : le projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de la localité de Kabala qui bénéficie, aujourd’hui,  de 170 milliards de FCFA. La nouvelle dynamique de partenariat découle de la réforme institutionnelle des secteurs de l’électricité et de l’eau potable, ayant abouti à la séparation des deux secteurs et la création de la Société Malienne de Patrimoine de l’Eau potable (SOMAPEP sa) et de la Société Malienne de gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP sa). Ce nouvel environnement institutionnel a suscité un regain d’intérêt chez les PTF pour le développement du service d’eau potable en milieu urbain.

Pour S.E. Gilles Huberson,  Ambassadeur de France au Mali et porte-parole de l’ensemble des bailleurs de fonds étrangers, notamment l’Agence française de développement, l’Union européenne et la Banque européenne d’investissement, le projet de Kabala permettra, entre autres, d’améliorer la qualité du service pour l’ensemble des abonnés au réseau de la SOMAGEP, contribuant ainsi significativement à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) pour le Mali. Il s’agit, sans doute, a souligné le diplomate français, de l’un des plus importants projets dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable en Afrique de l’ouest, voire toute l’Afrique.

Yaya Sidibé           

 

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